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Les États-Unis d'Amérique

Venez découvrir l'Histoire des États-Unis d'Amérique: géographie, villes, économie, culture, gastronomie...

Lockheed Martin F-35A

(F-35A en formation au retour du Royaume-Uni vers Luke AFB, AZ, photo de Sgt Madelyn Brown, USAF, 22/06/2017, www.flickr.com)

(F-35A en formation au retour du Royaume-Uni vers Luke AFB, AZ, photo de Sgt Madelyn Brown, USAF, 22/06/2017, www.flickr.com)

Gigantesque programme de rééquipement de l'US Air Force, de l'US Navy et de l'US Marine Corps, le projet Joint Strike Fighter (JSF) F-35 Lightning II est né d’une demande du Pentagone, qui désirait disposer d’un appareil polyvalent, commun aux différentes forces, afin de réduire les coûts d’entretien, de formation et de d’équipement.

En effet, au début des années quatre-vingt-dix, l’US Navy cherchait un successeur à ses A-6 Intruder, l’Air Force à ses F-16 Fighting Falcon, et les Marines à l’AV-8 B Harrier : sous la pression du Pentagone, les trois besoins ont été regroupés dans un programme commun, le Joint Advanced Strike Technology (plus tard JSF) est né. Établi le 27 janvier 1994, avec le financement adéquat, et 24 contrats d’études préliminaires, le programme, rebaptisé « Joint Striker Fighter » en 1995, est alors rejoint par le Royaume-Uni, qui exprimait les mêmes besoins que les Marines, concernant le remplacement de l’AV-8B, dans son rôle d’avion à décollage et atterrissage courts.

Le cahier des charges étant finalement rédigé en mars 1996, des contrats furent alors passés, en décembre de cette même année, avec deux équipes industrielles, dirigées respectivement par Boeing et Lockheed Martin, afin de mettre au point un démonstrateur : celui de Boeing est nommé X-32 et celui de Lockheed Martin X-35. Après différents essais de développement et démonstrations, le vainqueur fut désigné en octobre 2001, le choix s’orientant vers l’appareil de Lockheed Martin, jugé moins risqué à développer, avec un potentiel élevé. Décliné en trois versions, le modèle « A » étant destiné à l’Air Force, le « B », à décollage et atterrissage courts, aux Marines, et le « C », version embarquée, à la Navy, le programme du F-35 débuta en novembre 2003, avec l’assemblage du premier prototype.

La répartition industrielle de la fabrication de l’avion place Lockheed Martin en tant que fabricant du fuselage, des ailes, des commandes de vol, et de l’intégration des systèmes, Northrop Grumman conçoit le radar à antenne active, les communications, les systèmes de navigation, le fuselage central, et les soutes à munitions, BAE Systems s’occupe  des empennages, des dérives et gouvernes, des systèmes de survie, des contre-mesures et des réservoirs. Le premier F-35A est sorti de l'usine de Fort Worth (Texas) le 19 février 2006, et en septembre a eu lieu la première mise en marche du réacteur, avant que l'appareil n'effectue son premier vol d'essais le 15 décembre 2006.

Au 5 janvier 2009, 6 appareils étaient terminés, 17 autres étant en production, et destinés à des tests et évaluations, avec cependant des difficultés annoncées par Lockheed en août 2010, concernant l’aile. Courant 2009, des rumeurs d’espionnage informatique ont été éventées, mais Lockheed les a rejetées, et le sous-secrétaire à la Défense a annoncé un possible dépassement du coût du projet ; ainsi, le 1er février 2010, Lockheed s’est vu refuser $ 614 000 000 d’investissements, en raison des retards et surcoûts du programme.

Des problèmes de mise au point de l’informatique de bord ont également fortement impacté les essais et la production du F-35, provoquant un glissement de 13 mois sur le calendrier, puis en 2010, le Pentagone a annoncé que le programme avait dépassé de 50% son budget initial, tandis que les essais étaient encore en cours et que la production de pré-série était à faible cadence. L'intégration logicielle du F-35 (toutes versions confondues) est un défi de taille, tant les différentes technologies embarquées sont sophistiquées et doivent pouvoir communiquer entre elles rapidement, pour optimiser la prise de décision et transférer des informations numériques sécurisées entre avions. Le risque cybernétique d'attaque contre la flotte et d'interception des données des F-35, voire l'envoi  de fausses informations, pose de sérieux problèmes de sécurité et nécessite d'importants dispositifs de protection. La mise au point du casque, qui affiche dans sa visière des données et permet la poursuite et l'engagement des cibles par simples mouvements de la tête ou des yeux (selon une séquence établie), a posé de grandes difficultés quant aux logiciels et au systèmes embarqués dans le casque; ce dernier n'est d'ailleurs toujours pas définitivement satisfaisant aux yeux des utilisateurs.

Les retards de conception, de développement, d'essais, de production et de livraison ont soulevé de très vives critiques aux États-Unis, mais aussi auprès des partenaires étrangers désireux d'acquérir l'appareil et financièrement impliqués. Des interrogations concernant la capacité d'emport, la furtivité réelle, l'interface machine-pilote, l'efficacité du radar, l'efficacité du siège éjectable et surtout la vulnérabilité informatique du F-35 ont vu le Pentagone émettre des critiques contre Lockheed Martin.

Officiellement entré en service le 2 août 2016 dans l'US Air Force, le F-35A est actuellement employé par l'armée de l'air pour former les futurs équipages, sur les bases d'Eglin (Floride) et de Luke (Arizona); à noter que la base de Hill (Utah) a entamé sa transition sur le F-35 en 2015.

L'apparition de défauts (corrosion) de production a vu le Pentagone suspendre pendant 30 jours les livraisons de F-35 en 2017, et des problèmes liés à l'entretien automatisé des appareils, par l'intermédiaire d'un logiciel dédié, ont entravé la disponibilité des avions. Actuellement, l'US Air Force dispose de 96 F-35A dans son inventaire, affectés à des unités d'entraînement et de transformation, et a commandé 56 F-35A pour l'année fiscale 2018, et devrait en commander 48 en 2019. La cible totale désirée par l'US Air Force est de 1763 F-35A; la cadence de production pour l'US Air Force devrait être de 54 F-35A (au lieu de 80 prévus initialement) à partir de 2021 et les dernières livraisons sont espérées pour 2034, avec un coût unitaire qui devrait baisser progressivement, après avoir largement dépassé les prévisions.

En dehors des États-Unis, le F-35 équipe d'autres forces aériennes

Caractéristiques

Monoréacteur polyvalent aux formes furtives, le F-35A mesure 15.67 mètres de long, 4.33 mètres de haut, et a une envergure de 10.70 mètres ; propulsé par un turboréacteur Pratt & Whitney F- 135, non conçu pour la supercroisière, le F-35 est en mesure d’atteindre 1930 Km/h, pour une autonomie au combat de 1090 kilomètres (avec carburant interne et armement), ou une distance franchissable maximale de 2220 kilomètres, avec carburant interne.

La masse à vide est de 13.15 tonnes, pour une masse maximale au décollage de 31.80 tonnes, dont 8.38 tonnes de carburant en interne ; l’armement de bord comprend un canon fixe rotatif GAU-22 à 4 tubes de 25 mm, approvisionné par 180 obus, et complété par 8.10 tonnes de charge militaire, répartie entre 6 pylônes externes (6.80 tonnes), si la furtivité n’est pas nécessaire, et 2 soutes latérales (2.59 tonne) ; ces soutes s’ouvrent pour lancer et se ferment immédiatement, pour réduire les risques de détection.

Conçu pour proposer une maintenance réduite, et intégrant les dernières technologies de matériaux composites et de formes furtives, le F-35 dispose d’entrées d’air adaptées à la furtivité, empêchant les ondes radar d’atteindre les aubes du réacteurs, et les surfaces de l’avion ont été conçues pour diminuer la signature et recouvertes de matériaux absorbant, destinés à rendre plus difficile la détection de l’appareil, et son repérage par la chasse et les missiles ennemis.

Échappant à la détection radar, le F-35A est aussi très difficile à repérer visuellement, ou avec des capteurs thermiques, grâce à une structure spécialement pensée à cet effet ; une suite électronique complexe prend place à bord, autour d’un radar à antenne active AN/APG-81, un système électro-optique de désignation de cible, installé en dessous du nez, 6 systèmes de détection infrarouge de missile, pour avertir de l’arrivée d’un engin ennemi, et offrant une protection intégrale de l’appareil, un système de combat électronique AN/ASQ-239, un système de communications cryptée, associé à un système de navigation et d’identification, l’ensemble de ces systèmes voyant converger ses données sur un grand écran multifonctions, offrant au pilote une meilleure compréhension de la situation tactique.

Le pilote prend place dans un cockpit bénéficiant d’un système de reconnaissance vocale, couplé à un casque, dont les mouvements asservissent les différents systèmes sélectionnés par la tête du pilote, et l’informe des données de navigation, permettant de faire disparaître l’habituel collimateur tête haute. Ainsi équipé, le pilote peut désigner un objectif qui n’est pas situé devant l’avion, et lancer son missile, tout en poursuivant sa mission initiale, avec une grande probabilité de coup au but ; le F- 35 met en œuvre le concept observer, orienter, décider, agir. 

(Largage d'une bombe GBU-31 JDAM d'exercice, photo www.af.mil)

(Largage d'une bombe GBU-31 JDAM d'exercice, photo www.af.mil)

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