Chef du pouvoir exécutif au sein du gouvernement fédéral, le président des États-Unis est le symbole de l'unité de la nation et garantit la sauvegarde et la protection de la Constitution.
A la tête de l'administration américaine et représentant le pays à l'étranger, le président nomme les ambassadeurs et autres diplomates, reçoit ses homologues ou leurs émissaires, peut reconnaître ou non les États étrangers, et peut négocier des traités.
Sous réserve de l'accord des sénateurs au Sénat des États-Unis, le président peut signer des accords avec une puissance étrangère, ou bien, grâce au "sole executive agreement", reconnu par la Cour Suprême, il peut lui-même signer des accords sans que le Sénat ne les valide.
Commandant en chef des forces armées et de la Garde Nationale des États, lorsqu'elle est mobilisée au niveau fédéral, le président dispose de l'initiative et du suivi de la conduite des opérations.
Pouvant mobiliser des troupes de la Garde Nationale pour maintenir l'ordre à l'intérieur du pays, dans les États en proie aux troubles ou à des catastrophes, le président peut également engager des troupes au combat, tandis que le Congrès seul peut déclarer la guerre.
Capable de gracier, de commuer des peines ou de proclamer une amnistie, le président peut aussi accorder un sursis pour une durée déterminée ou non; il dirige aussi l'ensemble de l'administration et se charge de la nomination des hauts fonctionnaires d'État (ambassadeurs, procureurs de districts, consuls, juges de la Cour Suprême), qu'il peut aussi révoquer.
Bien qu'il n'ait pas de pouvoir législatif, le président peut influer sur la loi, notamment lors du discours annuel sur l'état de l'Union, et il peut aussi empêcher l'application d'une loi par son veto. Cependant, si dans un délai de 10 jours après lui avoir été transmise par le Congrès, le président ne s'oppose pas à un texte, celui-ci devient loi selon la Constitution.
Moyens à disposition du président des États-Unis
En tant que chef d'État de la plus puissante nation du monde, le président des États-Unis dispose de moyens considérables pour assurer sa fonction.
Il bénéficie notamment d'une demeure officielle, la Maison Blanche, depuis laquelle il exerce ses fonctions, encadré par un imposant dispositif de sécurité.
A terre
Lorsqu'il est amené à se déplacer en véhicule, le président monte à bord d'un limousine blindée surnommée "The Beast", ou "Cadillac One", très fortement protégée et escortée par un convoi nombreux.
Cadillac One
Le véhicule est recouvert d'un épais blindage de type militaire qui fait 20 cm d'épaisseur pour les portes et 12.50 cm ailleurs,y compris le plancher, et mesure 5.50 mètres de long pour un poids de 7 tonnes; son moteur diesel lui permet de rouler au maximum à 96 Km/h et ses pneumatiques sont conçus pour rouler à plat.
Le réservoir d'essence est auto-obturant et ignifugé, entouré d'une protection blindée et seule la fenêtre du chauffeur peut se baisser (7.62 centimètres); l'espace de conduite est séparé de la partie où s'assoit le président par une autre vitre blindée, et divers moyens de communication et de navigation sont à disposition du chauffeur et du garde du corps présent dans la voiture.
L'autodéfense du véhicule repose sur des fumigènes, des armes légères et des lacrymogènes; à noter qu'une poche de sang du même groupe que celui du président est embarquée en cas de blessure de ce dernier.
La zone où prend place le président et 4 passagers est protégée contre les menaces chimiques et biologique, dispose d'un système anti-incendie et d'une réserve d'oxygène; un poste de travail avec liaison satellite, téléphone et ordinateur portable sont mis à disposition du président. A noter que cette voiture est aérotransportable par avion C-17 de l'US Air Force pour les voyages nationaux ou internationaux
L'escorte qui entoure la voiture présidentielle comprend jusqu'à 30 véhicules, dont une ambulance et un blindé avec groupe d'intervention de type SWAT, des 4x4 blindés et armés de l'US Secret Service, un hélicoptère, un drone, des motos et des véhicules de police.
Pour les déplacements internationaux, les véhicules prennent place à bord d'avions de transport C-17 de l'US Air Force et sont acheminés avant l'arrivée du président.
En l'air
Pour ses déplacements nationaux à moyenne ou longue distance et pour ses déplacements internationaux, le président des États-Unis dispose d'un avion présidentiel de l'US Air Force et d'hélicoptères de l'US Marine Corps qui lui sont réservés.
Lorsqu'il prend place à bord de l'un de ces aéronefs, celui-ci reçoit alors l'indicatif "One" et voit son escorte renforcée. Pour les voyages officiels, des moyens d'escorte précèdent l'arrivée du président et sont transportés à bord d'avions militaires, tandis qu'un avion de commandement et de contrôle E-4B suit l'avion présidentiel, dans l'éventualité d'une guerre nucléaire.
Boeing VC-25A
Avion de transport présidentiel le plus connu au monde, le Boeing VC-25A, surnommé « Air Force One » lorsque le président est à bord, est issu d’une modification d’un Boeing 747-200B. Né du besoin de remplacer les anciens Boeing 707 de transport présidentiel, âgés de 25 et 13 ans, le programme des VC25A est apparu en 1985, avec un cahier des charges précis : l’appareil devait avoir au moins 3 réacteurs, pour la sécurité, et disposer d’une autonomie de 9700 kilomètres, lui permettant de franchir, sans ravitaillement, des distances intercontinentales.
Boeing proposa son B-747 et McDonnell Douglas son DC10, mais ce fut le premier qui a été retenu par les autorités, avec un début de fabrication de la version modifiée pendant le mandat du président Reagan. Les 2 VC-25A furent assemblés en 1986, avec le premier vol en 1987, mais des difficultés d’intégration du design et des systèmes de communications ont repoussé la mise en service des appareils en 1990, sous l’ère du président Bush (père).
Affectés au 89th Airlift Wing de la base d’Andrews (Maryland), ces 2 avions bénéficient de mesures de protections très importantes, mais des coûts d’entretien et d’emploi devraient les voir retirés du service à l’horizon 2017.
Extérieurement assez ressemblants avec les Boeing 747 « normaux », les VC-25A ont une longueur de 70.60 mètres, une hauteur de 19.30 mètres, pour une envergure de 59.60 mètres ; leur motorisation repose sur 4 turboréacteurs General Electric CF6-80, permettant de voler à la vitesse maximale de 1015 Km/h, ou à 925 Km/h en vitesse de croisière.
L’autonomie est de 13.000 kilomètres, et peut être ravitaillé en vol, avec d’augmenter son rayon d’action et limiter les atterrissages, notamment dans des pays peu sûrs. A bord de l’avion se trouvent 3 ponts, le premier faisant office de soute à bagages et à fret, le second étant le principal et le dernier accueillant le poste de pilotage et les systèmes de télécommunications ; 3 entrées donnent accès à ces ponts, dont 2 au niveau du pont inférieur et 1 principale au niveau du pont intermédiaire, par laquelle le Président monte et descend de l’avion. A l’intérieur de la cabine principale, une zone est réservée au président et à son équipe, et s’articule autour d’une chambre présidentielle, dans le nez de l’avion, qui consiste en 2 canapés convertibles, ainsi qu’un bureau, une salle de bain, et une salle de conférence.
Lorsque l’avion atterrit ou décolle, cette partie, située à droite de l’avion, n’est jamais exposée à la foule, par crainte d’une tentative d’attaque, malgré son blindage total. La salle de conférence dispose d’un écran plasma de 127 centimètres, utilisé pour des vidéoconférences, ou pour la retransmission d’événements importants, y compris d’attaques contre des cibles stratégiques de haute valeur. Une infirmerie, avec un médecin et une infirmière, est placée à proximité des appartements officiels, permet de traiter les urgences médicales de bord, y compris cardiaques, et une petite salle chirurgicale est aussi aménagée, avec une réserve de sang, compatible avec celui du Président. Afin de nourrir le président, les personnels du Secret Service vont aléatoirement faire les achats nécessaires, afin de rendre impossible tout empoisonnement du chef d’Etat ; les provisions embarquées pour les passagers et l’équipage représentent 2000 repas. Des quartiers séparés accueillent le personnel de sécurité, les agents des services secrets, la presse et l’équipage, qui comprend 2 pilotes, 2 ingénieurs, 1 navigateur, et 21 personnels navigants. Au niveau du poste de pilotage se situent les systèmes de communications, qui permettent de garder le contact avec l’ensemble des institutions et des forces armées des États-Unis, grâce à des liaisons satellites cryptées.
Dans l’éventualité d’une attaque terroriste ou nucléaire, le VC-25A peut être utilisé comme poste de commandement et de contrôle, et embarque des systèmes de contre-mesures électroniques et des leurres, dans l’hypothèse d’une attaque directe contre lui. L’ensemble des câblages de bord est renforcé et protégé contre les impulsions électromagnétiques issues d’une possible explosion nucléaire, rendant l’avion apte à voler dans ce type d’environnement. Bien qu’il s’agisse d’un avion de transport, il possède à son bord un arsenal d’armes automatiques et de poing, qui vient compléter celui du Secret Service, stocké dans plusieurs armoires, protégées par des codes.
Lorsqu'il est en vol, l'appareil est suivi en permanence depuis le Pentagone et le siège de l'US Secret Service, et il est accompagné de chasseurs pour le protéger.
Sikorsky VH-3 D
Hélicoptère de transport VIP, dérivé du Sikorsky S-61, le VH-3 D est affecté au transport du président des États-Unis, du vice-président ou de leurs familles respectives. Opérés par l’escadron HMX-1 de l'US Marine Corps, basé à Quantico, les 8 VH-3 D actuellement en service cumulent un total de plus de 15.000 heures de vol, mais ne devraient pas être retirés du service avant plusieurs années.
Aménagés pour offrir confort et sécurité, ils disposent de soins particuliers de la part des Marines, qui forment la garde rapprochée du Président, en complément de l’US Secret Service. Ils possèdent à leur bord des moyens de communications cryptés, qui permettent aux passagers de rester joignables, malgré leurs déplacements. Très médiatisés, ces appareils opèrent par paire, au minimum, afin de déjouer toute tentative d’attaque, en perturbant l’adversaire, qui ne saurait alors pas lequel abattre.
Conçus pour transporter jusqu’à 16 passagers dans un confort agréable, les VH-3 D voient leur cabine intérieure séparée en 3 zones : l’avant, avec le poste de pilotage, le milieu avec les quartiers VIP, et l’arrière, pour le service de sécurité. Ils mesurent 17.96 mètres de long, pour 5.32 mètres de hauteur, et sont motorisés par 2 puissants moteurs ; ils sont capables de voler par tous les temps, et peuvent être transportés par avion cargo C-5 ou C-17, voyant alors leur rotor principal démonté et leur queue repliée.
La protection des appareils est assurée par un blindage, et par des systèmes de leurres thermiques, infrarouges ou à particules d’aluminium, pour pallier le tir éventuel d’un missile antiaérien. En outre, des systèmes de navigation et de communication sophistiqués sont présents à bord, et le Président dispose d’une liaison satellite permanente, en cas de nécessité.
Sikorsky VH-60 N
Bien que les Marines n’utilisent pas le Sikorsky SH-60 dans leurs opérations, ils possèdent cependant un parc de 6 VH-60 N, destinés au transport du président des États-Unis, du vice- président ou des chefs d’État étrangers. A l’image du VH-3 D, qu’il vient renforcer, le VH-60 N dispose d’équipements de communication et de protection sophistiqués, afin d’annihiler toute menace par missile antiaérien contre l’appareil et ses occupants.
Employé par l’escadron HMX-1 de Quantico (Virginie), le VH-60 N peut être préparé au transport à bord d’un C-5 ou d’un C-17 en moins de deux heures, ce qui le rend apte à l’emploi sous faible préavis. Actuellement, un programme de remplacement des VH-3 D et VH-60 N est à l’étude, pour une mise en service des nouveaux appareils vers 2017 ou 2023, dès lors qu’un vainqueur aura été désigné. Cette compétition met en opposition plusieurs compétiteurs, dont un européen, mais il est fort probable que le vainqueur soit américain, compte tenu du symbole de l’appareil en question.
Hélicoptère biturbine, le VH-60 N embarque 1 pilote, 1 copilote, 1 navigateur, ainsi que plusieurs agents de sécurité ; malgré sa conception ancienne, le VH-60 N devrait demeurer en activité jusqu’en 2025. Le confort interne a été repensé pour offrir aux personnalités transportées, un espace agréable, notamment au niveau des sièges ; comme le VH-3 D, le VH-60 N possède des systèmes de brouillage, des leurres thermiques, des leurres infrarouges, des éjecteurs de paillettes et des antennes de télécommunications cryptées.
Le remplacement des VH-3D et VH-60N devrait avoir lieu à partir de 2020, avec 23 hélicoptères de nouvelle génération à livrer à partir de cette année là; le 7 mai 2014, l'US Navy a signé un contrat avec Sikorsky d'un montant de $ 1 240 000 000 pour la construction d'un lot de 6 hélicoptères.