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Les États-Unis d'Amérique

Venez découvrir l'Histoire des États-Unis d'Amérique: géographie, villes, économie, culture, gastronomie...

Accord tripartite États-Unis/Royaume-Uni/Australie

(Conférence de presse du 15/09/2021, photo Photo News, www.lecho.be)

(Conférence de presse du 15/09/2021, photo Photo News, www.lecho.be)

Au cours d'une conférence de presse tenue le 15 septembre 2021, le président américain Joe Biden a annoncé la création de l'alliance militaire tripartite AUKUS, pour Australia-United Kingdom-United States, renforçant les liens entre ces trois pays dans le domaine militaire, face à la montée de la marine chinoise et de ses ambitions dans la région. 

Depuis la présidence de Barack Obama, les États-Unis opèrent un rebasculement de leurs moyens militaires dans la région Asie-Pacifique, tout en renforçant leurs partenariats militaires avec le Japon, la Corée du Sud, l'Australie, la Thaïlande, les Philippines et Taïwan (directement menacé par la Chine). Sous l'administration du président Donald Trump, les ventes d'armes à plusieurs de ces pays se sont multipliées, tandis que la tenue d'exercices communs se poursuivait dans la continuité de ce qui se fait entre les États-Unis et leurs alliés de la région depuis des décennies. 

La nouveauté dans cette alliance AUKUS est la fourniture quasi certaine par Washington de 8 à 12 sous-marins à propulsion nucléaire de type "Virginia" (Londres possède le type "Astute", mais les pressions américaines vont sans doute aboutir à la vente des submersibles américains). Le transfert de technologies nucléaires sensibles à destination de l'Australie constitue une première dans l'histoire américaine, et cette future transaction a été vivement critiquée par Pékin qui l'a qualifiée "d'irresponsable". 

L'Australie devrait déterminer prochainement le nombre exact de submersibles nucléaires qu'elle construira à Osborne, et le Premier ministre australien Scott Morrison a souligné le fait que les sous-marins n'emporteraient aucune charge nucléaire à bord, respectant ainsi le traité de non-prolifération. Les bâtiments devraient être basés à Stirling en Australie Occidentale.

En outre, l'annonce de cette future vente a conduit à l'annulation par Canberra du contrat passé en 2016 avec le constructeur français Naval group, qui avait remporté l'appel d'offres visant à équiper la marine australienne de 12 sous-marins à propulsion conventionnelle de classe "Attack" (dérivés des sous-marins nucléaires français "Suffren") pour un montant total estimé à $ 90 000 000 000. Le début de la fabrication en Australie du premier "Attack" devait avoir lieu courant 2023, au chantier naval d'Osborne (en Australie méridionale) pour une mise en service vers 2030.  

L'annulation du programme a été qualifiée de "coup de poignard dans le dos" par le ministre français des Affaires Étrangères Jean-Yves le Drian et un gala à l'ambassade de France à Washington a été annulé par Paris (il devait commémorer une bataille navale décisive de la guerre d'indépendance où la flotte française avait vaincu les britanniques) pour souligner sa colère et sa déception devant l'attitude des États-Unis et de l'Australie. Les autorités françaises ont également critiqué l'absence d'avertissement préalable par les membres de l'alliance et ont assimilé la surprise de cette annonce à l'imprévisibilité qu'avait Donald Trump. Comparée aux très importants moyens américains dans le Pacifique, la France ne dispose pas d'une crédibilité importante dans la région, où elle ne possède que quelques frégates légèrement armées et incapables d'affronter les navires chinois en cas de conflit (les moyens les plus puissants sont basés en France).

Le choix australien de se tourner à nouveau vers les États-Unis pour sa défense s'explique notamment par les récentes mesures chinoises prises contre l'économie australienne (embargo sur le charbon, le bœuf et le vin australiens) à la suite de la demande du Premier ministre australien Morrison d'ouvrir une enquête internationale indépendante sur l'origine de la pandémie de Coronavirus. Déjà en mai 2021, Pékin avait menacé Canberra de bombarder l'Australie si elle intervenait dans un conflit entre la Chine et Taïwan.

L'attitude chinoise de plus en plus agressive dans la région, à travers des exercices visant clairement à se préparer à envahir Taïwan, avec également la militarisation d'îlots revendiqués par Pékin en mer de Chine (que d'autres pays revendiquent aussi) et avec le déploiement de forces navales et aériennes à proximité du Japon et même récemment de l'Alaska, soulève de nombreuses inquiétudes. 

Cependant, en attendant l'arrivée de ces submersibles qui devront être construits sur place, après que le chantier naval australien ait adapté ses infrastructures, l'Australie va devoir prolonger la durée de vie de ses 6 actuels sous-marins de classe "Collins", jusqu'à la fin des années 2040 pour le dernier devant être retiré du service. 

Pour rappel, l'Australie est déjà largement dotée en matériel militaire américain : chasseurs F/A-18 E/F, chasseurs furtifs F-35, avions de guerre électronique EA-18G, avions de patrouille maritime P-8A, hélicoptères navals MH-60, hélicoptères CH-47, avions de transport C-17 et C-130, chars M1, blindés M113, système radar antiaérien Aegis à bord de ses 3 destroyers, et va recevoir des hélicoptères AH-64, des drones à longue endurance MQ-4C et des drones MQ-9B, tous dédiés à la surveillance maritime. 

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