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Les États-Unis d'Amérique

Venez découvrir l'Histoire des États-Unis d'Amérique: géographie, villes, économie, culture, gastronomie...

Guerre commerciale USA-Chine

Guerre commerciale USA-Chine

Alors que début mai 2019 s'ouvraient de nouvelles négociations commerciales entre les hauts représentants des États-Unis et de la République Populaire de Chine (RPC), avec l'espoir d'obtenir un accord économique, de nouvelles mesures de rétorsion réciproques ont été prises ces derniers jours par Washington et Pékin.

Rappel historique

Depuis son accession au pouvoir, le président Trump a régulièrement accusé la Chine de profiter des États-Unis et d'abuser de leur patience, notamment quant à la question de la propriété intellectuelle (pillage fréquent des technologies occidentales par la RPC) et des tarifs douaniers. Depuis de nombreuses années, le déficit commercial entre les États-Unis et la Chine est en faveur de cette dernière, qui exporte davantage aux États-Unis, qu'elle n'importe de chez eux.

Dans son approche, le président Trump espère inciter les entreprises américaines qui avaient délocalisé certaines productions, à venir se réinstaller aux États-Unis, mais l'instauration des taxes plus élevées sur les produits chinois concerne leurs acheteurs américains, ce qui va immanquablement peser sur leur activité économique et leur capacité à répondre à la demande (et donc sur leur compétitivité). Par ailleurs, les chinois pourraient tirer profit de cette situation en menaçant davantage les emplois industriels et de services aux États-Unis, en cherchant de nouveaux partenaires. 

Ainsi, en janvier 2018 D. Trump avait déjà instauré des taxes douanières dégressives, d'une durée de 4 ans, sur les machines à laver et les panneaux photovoltaïques en provenance de Chine, à qui Pékin a répondu en instaurant à son tour une taxe douanière plus élevée sur le sorgho, céréale supposément subventionnée par les États-Unis, aux dires des autorités chinoises. Cette première réplique, sur environ $ 1 000 000 000 de sorgho américain, risque de pénaliser les États américains exportateurs de cette céréale, dont le Kansas, qui a majoritairement voté pour Trump. 

En mars 2018, D. Trump a signé un décret surtaxant l'importation d'aluminium à 25% et d'acier à 10%, prétextant que les aciéries étrangères sont une concurrence déloyale à celles des États-Unis : plusieurs pays ont finalement été exemptés de cette mesure, à l'exception du Japon et de la Chine. 

Courant mars 2018, D. Trump a également décrété une augmentation des droits de douanes sur près de 1300 produits chinois (écrans plats, armes, satellites, matériel médical, pièces automobiles, batteries, etc), dont la liste a été définie le 3 avril, pour un montant de $ 60 000 000 000. L'argument à cette surtaxe étant le vol de la propriété intellectuelle sur des produits américains.

En réaction, Pékin a décidé le 23 mars 2018, d'appliquer des droits de douanes de 15% à 25 % sur 128 produits américains (dont le le vin, la viande de porc, et l'aluminium recyclé, pour environ $ 3 000 000 000. Cette nouvelle taxe a débuté le 2 avril 2018. Le 4 avril, Pékin a poursuivi le bras de fer commercial, en instaurant de nouvelles taxes sur d'autres produits plus stratégiques comme le soja, le matériel aéronautique, le tabac, le coton, le whisky ou encore l'automobile, à hauteur de $ 50 000 000 000

La riposte américaine a été rapide, avec l'interdiction faite à l'entreprise chinoise ZTE (qui produit des téléphones) d'utiliser des biens ou des services d'origine américaine pour une durée de 7 ans, à cause de fausses déclarations de l'entreprise concernant l'Iran.

A partir du 20 avril, les menaces chinoises sur le sorgho ont contraint plusieurs navires à changer de destination, Washington et Pékin ont ensuite mené des négociations en mai, voyant les États-Unis renoncer à de nouvelles hausses taxes, tandis que le Chine arrête ses sanctions sur le sorgho. 

Toutefois, en juin 2018, D. Trump a annoncé la mise en application des nouveaux droits de douanes de 25% pour le 6 juillet, concernant $ 50 000 000 000 de produits importés, dont des voitures, des semi-conducteurs et des pièces électroniques. La Chine réplique alors avec un même montant surtaxé de produits américains, dont des voitures, des produits de la mer ou du soja. Ces différentes mesures ne doivent cependant pas occulter le fait que la Chine a davantage besoin des États-Unis pour soutenir son activité économique, que l'inverse, puisque les États-Unis sont déjà déficitaires à l'égard de la Chine.

La résistance chinoise aux exigences américaines a conduit D. Trump a décider en juillet 2018 de préparer pour septembre une série d'augmentations de 10% des taxes sur 659 produits chinois, dont des produits agricoles, du tabac, des produits chimiques, du charbon, de l'acier, de l'aluminium, des meubles, des ordinateurs, des pneumatiques, etc, pour $ 200 000 000 000

Cette succession d'annonces et de contre-annonces entre Washington et Pékin a continué durant le restant de l'année 2018, sans que les négociations entre les deux géants économiques n'avancent; après un geste d'apaisement américain en décembre 2018, reportant de 90 jours l'augmentation des droits de douanes sur $ 200 000 000 000 d'importations, Pékin a annoncé baisser ses droits de douanes sur les voitures américaines pendant 3 mois, et renforcer le droit sur la propriété intellectuelle. 

L'affrontement commercial entre les deux pays a pris une autre tournure début 2019, avec l'entreprise chinoise Huawei, géant des télécommunications, appartenant à un ancien général chinois : l'entreprise s'est vue rejetée de plusieurs appels d'offres, car suspectée d'espionnage potentiel, et en mai 2019, D. Trump a annoncé que Huawei n'avait plus le droit de vendre des équipements aux États-Unis. 

Par ailleurs, il a également interdit aux entreprises américaines de commercer avec cette entreprise, la privant notamment du système d'exploitation américain Android et mettant l'activité de Huawei en danger. 

Cette guerre d'usure entre les deux superpuissances impacte l'économie mondiale, chaque camp voulant sauver la face et obtenir gain de cause : récemment, fin mai 2019, Pékin a menacé de limiter ses exportations de terres rares (indispensables à la haute technologie) vers les États-Unis, menaçant indirectement les équipements militaires américains, gros consommateurs de ces ressources. 

La réplique de Washington à cette menace est en cours d'élaboration, affaire à suivre donc...  

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