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Les États-Unis d'Amérique

Venez découvrir l'Histoire des États-Unis d'Amérique: géographie, villes, économie, culture, gastronomie...

Les batailles de Saratoga

(Reddition de Burgoyne auprès de Gates, peinture John Trumbull, 1821, US Capitol, www.aoc.gov, wikipedia)

(Reddition de Burgoyne auprès de Gates, peinture John Trumbull, 1821, US Capitol, www.aoc.gov, wikipedia)

Importantes batailles de la guerre d'Indépendance américaine en 1777, les affrontements de Saratoga ont vu les forces britanniques et américaines combattre ardemment dans cette partie de la province de New York.

A cette époque, le général anglais John Burgoyne est parti en juin 1777 à la tête d'une force de 7200 à 8000 soldats (dont 3000 hessois) en provenance du Canada et descendait la Champlain Valley, avec le souhait de rejoindre une autre force britannique équivalente en chemin vers le Nord depuis New York City, ainsi que d'autres troupes en provenance du lac Ontario, avec pour objectif de prendre la ville d'Albany, mais également de couper les colonies de Nouvelle-Angleterre de tout soutien. 

De sérieux problèmes logistiques ont freiné la progression des britanniques venant du Canada, avec notamment la fuite de nombreux guides amérindiens qui aidaient les forces anglaises, malgré la récente victoire britannique à Fort Ticonderoga, repris aux rebelles en juillet 1777, et la construction de près de 40 ponts pour franchir les rivières. De son côté, le général en chef britannique William Howe et ses troupes n'ont pas réussi à rejoindre les forces de Burgoyne et s'efforçaient alors de prendre le contrôle de la capitale rebelle de Philadelphie. 

Du côté des insurgés, la perte de Fort Ticonderoga en juillet 1777 a vu le brigadier général Horatio Gates prendre la tête des forces rebelles, en remplacement du major général Philip Schuyler : aidé par le commandant en chef George Washington, Gates a pris la direction des forces et s'est placé à environ 16 kilomètres au Sud de Saratoga, où il a fait construire des défenses pour combattre les anglais depuis les hauteurs surplombant l'Hudson. 

Avançant très prudemment, après avoir perdu la plupart de ses guides amérindiens, la force britannique de Burgoyne a franchi l'Hudson le 18 septembre et a rejoint une position à environ 6.40 kilomètres au Nord de Saratoga, où ont eu lieu des escarmouches avec des rebelles en mission de reconnaissance. 

Les premiers affrontements ont eu lieu vers 10 heures du matin, après la dissipation du brouillard, près de la ferme du loyaliste John Freeman le 19 septembre, et les hommes du colonel américain Daniel Morgan ont commencé à tirer depuis des positions surélévées sur les officiers britanniques d'une force avancée. Évitant de peu d'affronter le gros des troupes de Burgoyne, les rebelles ont juste eu le temps de se disperser dans les bois, retournant au campement chercher des renforts. 

Chaque camp a mobilisé ses forces et les combats ont repris de manière sporadique à partir de 13 heures, voyant les tireurs d'élite rebelles abattre plusieurs officiers et artilleurs britanniques, réussissant même à capturer les canons adverses, mais ont perdu le contrôle de ces pièces lors des charges ennemies. Après une journée de combats, les britanniques avaient perdu 600 soldats (tués, blessés ou capturés) et les américains 350 tués, blessés ou capturés. 

(Bataille de Freeman's Farm, image US Military Academy, 27/05/2010, www.dean.usma.edu)

(Bataille de Freeman's Farm, image US Military Academy, 27/05/2010, www.dean.usma.edu)

Espérant lancer une nouvelle attaque dès le lendemain, Burgoyne et son conseil ont finalement décidé de renforcer leurs positions défensives et d'attendre le 21 séptembre, mais le général britannique a reçu un courrier (daté du 12 septembre) du général Henry Clinton, lui annonçant qu'il allait partir de New York avec des troupes afin d'attaquer Fort Montgomery, un poste militaire donnant sur l'Hudson. En difficultés logistiques et manquant de soldats, Burgoyne a opté pour attendre l'arrivée possible de Clinton vers fin septembre et lui a écrit le 23 septembre pour lui demander son aide, voire de faire une diversion. 

Côté rebelle, une querelle de personnalités a éclaté entre Horatio Gates et Benedict Arnold, ce dernier ayant fortement participé aux combats tandis que Gates serait resté dans sa tente le 19 septembre, mais dans un courrier adressé au Congrès, Gates n'a pas mentionné l'action d'Arnold. Une dispute entre eux a ensuite dégénéré et Arnold a été relevé de son commandement par Gates, qui lui a accordé de rejoindre le commandement du général George Washington, mais Arnold est cependant resté à Saratoga.

Pendant cette période, escarmouches et petits affrontements étaient presque quotidiens  entre les forces avancées des deux camps, et les tireurs d'élite de Daniel Morgan ont largement harcelé et harassé les patrouilles ennemies. 

Côté britannique, Burgoyne s'est rendu compte début octobre qu'il n'aurait pas les renforts de Clinton et dès le 4 octobre, il a réuni un conseil de guerre pour évoquer la situation et débattre d'options : le 5 octobre, le baron Riedesel a proposé de se retirer, mais Burgoyne a refusé, voyant cela comme déshonorant. Finalement il a été choisi de lancer un assaut le 7 octobre contre le flanc gauche des rebelles, avec environ 2000 soldats (près d'1/3 des effectifs totaux), mais sans savoir que les forces adverses avaient reçu entre temps des renforts humains et matériels, et avaient connaissance de ses difficultés d'approvisionnement. 

Le jour de la bataille, le 7 octobre, les rebelles étaient près de 12 000 et ont infligé aux britanniques de lourdes pertes durant la première heure des combats, leur faisant perdre leur précieuse artillerie. Pendant les combats qui ont suivi, Benedict Arnold a joué les "invités surprises" en montant à cheval, vraisemblablement ivre et énervé et a mené une charge contre une redoute anglaise et a été blessé à la jambe, tandis que la position ennemie était prise en fin de journée.  

Dans une situtation intenable avec la prise de leur ligne de défense, les britanniques se sont finalement rendus le 17 octobre, voyant 6000 soldats (!) déposer les armes, après des négociations conclues avec les rebelles. Lorsque la nouvelle de cette victoire est parvenue à la France courant 1778, le roi Louis XVI a décidé de soutenir la cause des rebelles, faisant basculer le cours de la guerre.

Un parc national historique a été créé en 1938 pour commémorer cette date importante de la guerre d'Indépendance américaine.

(Carte du 7 octobre, image John Fawkes, www.britishbattles.com)

(Carte du 7 octobre, image John Fawkes, www.britishbattles.com)

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