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Les États-Unis d'Amérique

Venez découvrir l'Histoire des États-Unis d'Amérique: géographie, villes, économie, culture, gastronomie...

La bataille de Yorktown

Affrontement décisif de la guerre d'Indépendance américaine en 1781, la bataille de Yorktown (colonie de Virginie) a été fortement influencée par l'allié français et a permis aux soldats de l'armée continentale de défaire l'armée britannique.

L'arrivée en juillet 1780 de 5500 soldats français menés par le comte de Rochambeau dans la colonie du Rhode Island, issus de la fameuse "Expédition Particulière", a conduit le général George Washington, commandant en chef de l'armée continentale, à organiser une rencontre pour décider d'une stratégie commune. 

Après plusieurs mois, Washington et Rochambeau ont pu se rencontrer le 22 mai 1781 à Wethersfield (colonie du Connecticut) et le général américain a voulu proposer un assaut combiné contre les forces britanniques occupant New York, qui comptaient près de 10 000 tuniques rouges, menées par le général Sir Henry Clinton.

Rochambeau était d'accord avec cette proposition, mais des rapports faisaient état de l'arrivée de renforts britanniques dans la colonie de Virginie ont été portés à la connaissance du Marquis de Lafayette, qui commandant 1200 soldats.

Le général Lord Cornwallis, chargé par Sir Henry Clinton de contrôler les colonies des Carolines, était revenu sans son autorisation dans la colonie de Virginie, plus aisée à défendre à ses yeux et permettant surtout à ses troupes de guérir de leurs blessures, des maladies, et de se reposer dans la bourgade de Yortown. La position vulnérable des britanniques a incité Rochambeau a déplacer son armée sans l'accord de Washington, informé plus tardivement.

Alors que les troupes franco-américaines commençaient seulement à sonder les défenses britanniques à New York, George Washington a été informé le 14 août que 29 navires de guerre français, commandés par le comte de Grasse, étaient arrivés depuis les Antilles et allaient entrer dans la baie de Chesapeake. L'arrivée imminente de cette puissante flotte a donné à Washington, sur conseils de De Grasse, une opportunité pour détruire définitivement les forces britanniques dans le Sud, qui comptaient près de 9000 soldats, dont de nombreux hessois. 

Dans un courrier envoyé rapidement à Lafayette, Washington lui demandait de contenir les forces de Cornwallis dans la colonie de Virginie, et il a décidé de laisser la moitié de l'armée continentale sur les hauteurs de l'Hudson, près de New York, et de prendre la tête de l'autre moitié qu'il a envoyée vers le Sud, représentant 3000 Patriotes et 4000 français. Ce mouvement de troupes a suscité la confusion chez Clinton, qui ne comprenait pas les intentions de Washingotn et a préféré garder ses forces dans New York, ne harcelant pas les forces ennemies dans leurs déplacements.  

Dépourvus de chevaux en nombre suffisant, l'armée continentale avançait lentement, atteignant le 30 août la ville de Princeton, dans la colonie du New Jersey, puis Philadelphie (colonie de Pennsylvanie) le 3 août, avant d'arriver finalement le 14 septembre à Williamsburg, dans la colonie de Virginie. Entre temps, De Grasse et sa flotte avaient atteint les caps de Virginie le 26 août et a commencé à débarquer 3000 soldats, venant renforcer Lafayette, dont les forces atteignaient alors près de 7000 hommes. Le 5 septembre, la flotte britannique a été vaincue dans la baie de Chesapeake après 2 heures de combat, mettant fin à la possibilité d'une évacuation ou d'un ravitaillement par la mer des forces britanniques cantonnées à Yorktown. 

Conscient que sa position était vulnérable, Cornwallis a fait fortifier Yorktown face à l'imminence d'un siège, avec notamment la construction de 3 redoutes sur une colline nommée Pigeon Hill, ainsi qu'1 fort au Nord-Ouest, le long de la rivière York. 

Pendant ce temps, les forces de George Washington, Benjamin Lincoln (son commandant en second), Rochambeau, et Lafayette arrivaient de plus en plus nombreuses, atteignant le 26 septembre 8000 soldats continentaux, 7800 français et 3100 miliciens, accompagnés d'artillerie et d'engins de siège. 

Le 28 septembre au soir, les troupes franco-américaines sont arrivées en vue de Yorktown, dont les travaux de fortifications ont du être abandonnés, forçant Cornwallis à ramener ses soldats sur la ligne défensive intérieure, mais gardant des troupes dans les redoutes le long de la York River. Face à l'immincence d'un possible assaut, il a fait creuser jour et nuit de nombreuses tranchées, notamment par des esclaves en fuite qui espéraient obtenir leur liberté de la part des britanniques. En outre, craignant un éventuel débarquement amphibie, Cornwallis a fait couler plusieurs navires britanniques pour empêcher les forces ennemies d'agir. 

(Image www.britishbattles.com)

(Image www.britishbattles.com)

Le 29 septembre, des tirs d'artillerie britannique ont fait quelques victimes ennemies, et Cornwallis recevait entre temps un courrier de Clinton lui assurant que 5000 soldats de renfort allaient lui être envoyés et devraient arriver une semaine après leur ordre de départ. 

Pendant ce temps, les froces franco-américaines ont pris possession de la plupart des défenses britanniques et ont commencé à les renforcer, à creuser des tranchées plus profondes et à installer des pièces d'artillerie. Le 30 septembre, les français ont attaqué le fort situé au Nord-Ouest, le seulencore occupé, et ont été repoussés. 

Le lendemain, des déserteurs britanniques capturés ont appris aux assiégeants que pour préserver leur nourriture, les assiégés avaient abattu de très nombreux chevaux ; pour empêcher l'ennemi d'installer ses pièces d'artillerie, les britanniques ont bombardé leurs forces et ont aussi lancé dans la nuit du 2 octobre une force de cavalerie chargée d'aller récupérer des vivres. 

Dans la nuit orageuse du 6 octobre, les sapeurs américains ont creuse une grande tranchée, puis le 7 octobre les britanniques ont découvert la tranchée qui était à à peine hors de portée de leurs mousquets. Pendant 2 jours, les assiégeants ont installé de nouvelles positions d'artillerie et dès le 9 octobre à 15 heures, les canons français ont ovuert le feu, suivis à 17 heures par les canons américains, dont le 1er tir a été fait par George Washington. Les tirs ont eu lieu toute la nuit pour empêcher d'éventuelles réparations et dès le 10 octobre, tous les canons du flanc gauche britannique était réduits au silence. 

Dans la journée du 10 octobre, pensant que Cornwallis était réfugié dans une grande maison de Yorktown, celle-ci a été bombardée et détruite ; le général britannique a reçu le même jour un courrier de Clinton l'informant que la flotte allait appareiller le 12 octobre, mais il a répondu qu'il ne pensait pas que ses forces tiendraient jusqu'à l'arrivée des renforts.  

Poursuivant leur avancée, les forces américaines ont reçu l'ordre de Washington de creuser de nouvelles tranchées dans la nuit du 11 octobre, s'approchant encore des lignes défensives britanniques, sans que ces derniers n'aient conscience de l'apparition de cette nouvelle tranchée. Le 14 octobre, alors que les tranchées étaient à moins de 150 mètres des redoutes N°9 et 10, Washington a ordonné que tous les canons à portée ouvrent le feu sur ces fortifications. 

La redoute N°9 abritait 120 britanniques et hessois et la N°10 ne comptait que 70 britanniques, et l'attaque de ces petites fortifications a provoqué des tensions entre Alexander Hamilton, à la tête de 400 fantassins légers et le comte de Deux-Ponts qui commandait un régiment de 400 soldats français, afin de déterminer qui commanderait l'assaut contre la redoute N°10 : Washington a finalement décidé que Hamilton mènerait l'attaque. 

A 18h30 a débuté un bombardement intensif de diversion, tandis qu'une partie des troupes le long d ela ligne de front bougeait comme si les soldats allaient directement attaquer Yorktown, provoquant la panique chez les assiégés. Les américains ont lancé l'assaut contre la redoute N°10 la bayonnette au canon et sont parvenus à submerger l'advsersaire, malgré sa vive résistance causant 9 tués et 25 blessés chez les continentaux. 

L'assaut français contre la redoute N°9 a lui aussi été un succès et la prise de contrôle de ces fortifications a permis de déplacer par la suite plusieurs pièces d'artillerie pour avoir des axes de tir différents contre Yorktown.

(Assaut contre la redoute N°10, peinture d'Eugène Lami, 1840, wikipedia)

(Assaut contre la redoute N°10, peinture d'Eugène Lami, 1840, wikipedia)

Le 15 octobre, Cornwallis a orienté tous ses canons contre les positions ennemies les plus proches et a ordonné une attaque de 350 soldats pour tenter d'aller neutraliser les canons ennemis, profitant que les troupes dormaient et n'étaient pas préparées : 6 canons ont ainsi été mis hors de combat, avant qu'une force française ne repousse l'attaque, puis ne réparer les canons avant le matin. Une "compétition" d'artillerie a eu lieu entre français et américains, pour déterminer qui causait le plus de dégâts. 

Le 16 octobre, sous un puissant tir continu d'artillerie, Yorktown devenait une position intenable et Cornwallis a tenté en désespoir d'évacuer ses forces via la York River, à bord de petites embarcations : quelques troupes ont réussi à fuir, avant qu'un vent contraire n'empêche les barques de revenir, rendant la poursuite de l'évacuation impossible. 

Au matin du 17 octobre, un tambour est apparu, accompagné d'un officier portant un étendard blanc, voyant le bombardement cesser le temps qu'ils rejoignent les lignes ennemies : les yeux bandés, l'officier britannique a été conduit à travers les positions adverses, puis le 18 octobre, des négiciations ont commencé autour de la reddition britannique. Pour éviter toute dissenssion entre français et américains durant les négciations, Washington a ordonné qu'ils puissent parler sur un pied dégalité.   

Le général Benjamin Lincoln a obtenu la reddition britannique dans les mêmes conditions que ceux-ci avaient imposées lors du siège de Charleston, où Benjamin Lincoln avait accepté de se rendre. Finalement, le 19 octobre 1781, Cornwallis s'est rendu mais s'est fait représenter par un subordonné pour remettre son épée d'officier, avec près de 8000 soldats, 214 pièces d'artillerie, des milliers de mousquets et différents moyens logistiques.

Le bilan des pertes a été de 142 à 309 tués côté britannique/hessois, avec 326 à 595 blessés, tandis que les forces franco-américaines avaient perdu 88 soldats, ainsi que 301 blessés.  

(Reddition de Cornwallis, peinture de John Trumbull, 1820, wikipedia)

(Reddition de Cornwallis, peinture de John Trumbull, 1820, wikipedia)

Après la victoire, Washington a envoyé un courrier informer le Congrès à Philadelphie, entraînant plusieurs jours de fête. Cette lourde défaite a conduit les britanniques à engager des négociations de paix environ 3 mois après, le temps d'en prendre connaissance et de s'apercevoir que la poursuite du combat était perdue. Dès mars 1782, le Parlement britannique a accepté d'arrêter les hostilités contre les colonies. 

De son côté, Washington a déplacé son armée vers New Windsor, dans la province du New York, jusqu'à la signature du Traité de Paris en 1783, mettant officiellement fin à la guerre et reconnaissant l'indépendance des États-Unis.   

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