Venez découvrir l'Histoire des États-Unis d'Amérique: géographie, villes, économie, culture, gastronomie...
10 Janvier 2025
Système antiaérien de l'U.S Army conçu pour abattre les missiles balistiques ennemis à portée moyenne ou intermédiraire, durant leur dernière phase d'approche, le Terminal High Altitude Area Defense a été développpé après le retour d'expérience de la guerre du golfe de 1991, durant laquelle les systsèmes Raytheon MIM-104 ont peiné à intercepter les missiles balistiques irakiens.
Le concept de défense anti-missiles remonte à 1987 et une demande d'informations a été soumise aux industriels en 1991 ; profitant des programmes précédents, le développement du THAAD (initialement Theater High Altitude Area Defense) a été confié par le Pentagone à Lockheed en 1992.
Avant la mise au point du missile, il a été nécessaire deconcevoir un logiciel spécifique, l'Aero-Optical Effect (AOE), et à parttir d'avril 1995 ont pu débuter les essais sur des prototypes de démonstration-validation sur le site de White Sands Missile Range, au Nouveau-Mexique. Le premier tir d'essai, réussi, a eu lieu le 21 avril 1995, pour valider la propulsion sans objectif à viser.
Le 31 juillet 1995, un autre test a été abandonné, puis le 13 octobre, un essai de poursuite-ciblage a été conduit avec succès, sans objectif à détruire. Le 13 décembre 1995, un essai n'a pas pu atteindre sacible d'exercice, à cause d'un problème logiciel lié au carburant.
Le 22 mars 1996, un autre échec a eu lieu, cette fois lors de la séparation de l'engin destructeur de son lanceur, puis le 15 juillet 1996, un autre échec a eu lieu lorsque le missile n'est pas parvenu à toucher sa cible à cause d'une malfonction dans son système de poursuite. Le 6 mars 1997, un nouvel essai a échoué à cause d'un problème électrique, puis le 12 mai 1998, un autre problème électrique a touché le booster, entraînant un nouvel échec. Dès lors, le Congrès a réduit le financement du projet en raison de ses échecs successifs.
Poursuivant les essais, le programme a vu un autre tir avoir lieu le 29 mars 1999, mais une défaillance du système de guidage a provoqué un autre échec ; l'obstination des ingénieurs a été payante le 10 juin 1999, lorsqu'un missile d'essai a touché sa cible, dans un scénario simplifié, puis le 2 août 1999, un autre succès a eu lieu lorsqu'une cible a été détruite à 147 kilomètres d'altitude.
En juin 2000, Lockheed a gagné le contrat de développement et d'assemblage d'un système mobile tactique (utilisant lecamion Oshkosh HEMTT), et a commencé à produire des équipements dédiés. Le 22 novembre 2005, un tir réussi du missile a été confirmé par le Pentagone et Lockheed, suivi du'un autre le 11 mai 2006, permettant lui de tester l'intégralité du système (radar, lanceur, système decontrôle de tir). Le 12 juillet 2006, une nouvelle étape a été franchie avec l'interception réussie d'un missile réel ; le 13 septembre, un autre essai a été annulé après que le missile-cible ait du être détruit à mi-parcours.
Le 27 janvier 2007, un missile (smiluant un SCUD) tiré depuis un système mobile à Kauai, dans l'archipel d'Hawaï, a été intercepté à très haute altitude ; le 6 avril, un nouvel essai réussi à vu un missile tiré depuis Kauai être détruit à plus basse altitude, cette fois en intégrant le THAAD aux système global de la Missile Defense Agency. Le 27 octobre 2007, un lanceur THAAD a été déployé à la Pacific Missile Range Facility, près de Kauai, validant la capacité du système à repérer une cible exo-atmosphérique, à la suivre et à la détruire. Le 28 mai 2008, l'Alpha Battery du 4th Air Defense Artillery Regiment de Fort Bliss a été équipée de 3 lanceurs (24 missiles), d'un véhicule de contrôle de tir et d'un véhicule radar.
Le 27 juin 2008, un missile largué par un avion de transport C-17 de l'U.S Air Force a été intercepté avec succès, puis le 17 mars 2009, un autre succès a été remporté contre une cible d'exercice ; en octobre 2009, l'U.S Army a activé une deuxième batterie à Fort Bliss.
Le 29 juin 2010, une interception endo-atmosphérique réussie contre un missile a eu lieu, avec simulation de cibles multiples. Le 5 octobre 2011, un tir d'interception a été réussi contre 2 cibles en vol endo-atmosphérique ; la même année, les Émirats-Arabes-Unis ont acheté 2 batteries THAAD, pour $ 3 480 000 000.
Le 24 octobre 2012, associé au système embarque Aegis de l'U.S Navy (croiseurs Ticonderoga, destroyers Arleigh Burke), et au MIM-104, le THAAD est parvenu à intercepter un missile à moyenne portée (MRBM) largué par un C-17 depuis Wake Island, marquant une nouvelle étape dans les essais. La même année, le très puissant radar AN/TPY-2 d'alerte avancée a été déployé en Israël ; en avril 2013, une batterie a été déployée sur l'île de Guam, face au danger d'un éventuel tir nord-coréen.
Courant mai 2014, le Pentagone a révélé chercher 2 sites de déploiements en Corée du Sud, provoquant de vives réactions Chinoises et Russes. En juillet 2016, peu après les essais nucléaires et balistiques nord-coréens, Washington et Séoul ont annoncé le déploiement d'une batterie THAAD en Corée du Sud.
Le 11 juillet 2017, un missile à portée intermédiaire (IRBM), lancé depuis un C-17 près de Hawaï, a été intercepté avec succès au-dessus de l'Alaska, par une batterie déployée sur place. En octobre 2017, l'Arabie Saoudite a commandé le système pour $ 15 000 000 000, pour 7 batteries.
Complexe à concevoir et à développer, le THAAD apporte aux États-Unis une enveloppe d'engagement considérablement plus grande qu'avec le MIM-104, contribuant très fortement à la protection des forces américaines dans le monde, des pays alliés et du territoire américain ; le système fait travailler des entreprises basées dans le Massachusetts, la Floride, l'Arkansas, le Texas, l'Utah, la Californie, le Colorado, l'Illinois, le Missouri, le Wisconsin, le New York ou encore l'Alabama.
Lochkeed Martin a conçu spécialement leTHAAD pour qu'il soit aisément aérotransportable par avion C-17, une batterie se composant de 95 soldats, avec de 6 à 9 lanceurs, soit 48 à 72 missiles, avec 1 radar AN/TPY-2, 1 véhicule de contrôle de tir, 1 véhicule de commandement, 2 véhicules de communication, et plusieurs véhicules de soutien. En 2021, l'US Army possédait 7 batteries et a reçu l'autorisation de s'en procurer une 8ème, qui devrait être livrée courant 2025.
Caractéristiques
Monté sur un camion tactique lourd Oshkosh HEMTT, le système lanceur mesure 12 mètres de long et 3.25 mètres de haut, embarque 3 soldats et comprend 8 cellules de lancements pour les missiles qui sont longs de 6.17 mètres et ont un diamètre de 34 cm (au niveau du booster) et de 37 cm pour le véhicule de frappe (Kinetic-Kill-Vehicle), pour 900 Kg au total.
Le missile vole jusqu'à Mach 8.2 (2800 m/seconde), peut atteindre 150 kilomètres d'altitude d'interception et jusqu'à 200 kilomètres de distance, et il n'emporte aucune charge explosive car sa tête a été spécialement conçue pour détruire l'objectif par impact cinétique direct, avec capacité de manœuvre.
Le système est coupléau très puissant radar AN/TPY-2 de surveillance, d'identification et de classification des menaces, doté d'une portée de 1000 à 3000 kilomètres, selon le mode.