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31 Décembre 2024
Célèbre constructeur américain de motocyclettes basé à Milwaukee, dans le Wisconsin, l'entreprise Harley-Davidson est devenue un symbole des États-Unis.
Histoire
Courant 1903, le jeune William S. Harley (qui a dessiné les plans d'un vélomoteur dès 1901) et son ami d'enfance Arthur Davidson ont commencé à construire un prototype dans un petit garage de la ville de Milwaukee, dans le Wisconsin. Le 28 août, ils ont fondé la société Harley-Davidson.
Confrontés à une multitude d'échecs depuis 1901, en raison de leur inexpérience et du manque de moyens, nos deux jeunes passionnés de mécanique (Harley avait 21 ans et Davidson 20 ans en 1903) n'ont pas renoncé et ont poursuivi leurs efforts. Ils ont notamment mis au point un moteur de barque de pêche, pour se familiariser davantage avec leur projet et les contraintes mécaniques.
Avec l'aide du frère d'Arthur Davidson, Walter Davidson, le prototype a été achevé et testé, mais ses limitations ont nécessité que les jeunes apprentis ingénieurs approtent des modifications au prototype, pour aboutir à modèle équipé d'un moteur de 405 cm³ et 2 roues de 24.80 cm de diamètre. Assemblée dans un petit hangar de 3 mètres de large par 4.60 mètres de long, dans l'arrière cour des Davidson, la motocyclette a été construite en grande partiegrâceà l'aide de Wailliam Davidson, l'aîné de la fratrie, qui était contremaître ferroviaire.
En 1904, seulement 2 motocyclettes ont été produites, puis 5 autres en 1905, année durant laquelle la première publicité pour la marque est parue dans l' Automobile and Cycle Trade Journal : 3 motos ont été vendues à Chicago, auprès du tout premier concessionnaire Carl Herman Lang.
L'année 1906 a vu l'entreprise ouvrir son premier atelier sur Chestnut Street (devenue avenue Juneau), à Milwaukee, l'installation en bois mesurait 12 mètres de large par 18 mètres de long, sur un seul niveau et a permis de produire près de 50 motocyclettes en 1906. Durant l'année 1907, William S. Harley a été diplômé ingénieur mécanicien par l'University of Wisconsin-Madison, et cette même année a vu l'usine être agrandie avec l'ajout d'un étage, puis avec des pancartes en façade et une peinture couleur crème, pour repérer plus aisément l'atelier de fabrication : ces modifications ont permis d'assembler 150 motos en 1907. L'entreprise a été organisée en 1907, avec Walter Davidson comme premier président, William Harley comme ingénieur en chef, Arthur Davidson chargé de la politique commerciale et William Davidson gérait l'atelier, où 18 ouvriers travaillaient. Parmi les premiers clients figurait la poste rurale.
(De gauche à droite : Arthur Davidson, Walter Davidson, William Harley et WilliamDavidson, photo www.zolki.com)
Dès 1907, l'introduction de moteurs bicylindres en V a donné aux Harley-Davidson de meilleurs performances et la production a continué de croître, atteignant 450 motos en 1908, puis 1149 en 1909, avec 35 employés. La police de Détroit a été une des premières à s'équiper de Harley-Davidson, à partir de 1908, devenant ainsi la première police motorisée au monde.
La bonne réputation des motos Harley-Davidson s'est vite répandue, notamment à travers les compétitions sportives : dès 1908, utilisant sa moto personnelle, Walter Davidson a participé à une course d'endurance de 325 miles (523 kilomètres) à parcourir sur 2 jours, qu'il a remportée avec le score parfait de 1000 points. Par la suite, toujours avec sa propre moto, il a gagné un concours d'économie en ne consommant qu'1 gallon (3.78 litres) pour 188.2 miles (302 kilomètres). Ces performances ont séduit davantage de clients.
A partir de 1911 des Harley-Davidson à moteur bicylindre en V amélioré, allant jusqu'à 811 cm³, ont été produites dans l'atelier, et par la suite, l'afflux des commandes a incité l'entreprise à investir dans une usine de 5 étages (28 000 m²) à Milwaukee, produisant massivement des motos à partir de 1913. Avec des modifications et améliorations régulières (boîte à deux vitesses dans lemoyeu arrière, frein arrière à machoiresinternes, éclairage électrique, etc), les Harley-Davidson ont vite dominé le marché américain, avec 200 concessionnaires courant 1912, et se sont exportées à l'étranger. En 1914, une commande de 4800 motos a été passée par le service des Postes des États-Unis.
L'entrée en guerre des États-Unis en 1917 a vu la demande de motos par les militaires se développer fortement, voyant l'armée commander 20 000 unités, en partie au concurrent de Harley-Davidson, Indian Motorcycle. Pendant la guerre, près de la moitié de la capacité de production de l'usine Harley-Davidson a été consacrée aux besoins des militaires, assurant aussi la formation des mécaniciens de l'armée. Poursuivant son succès, la société était 1ère mondiale et présente dans 67 pays en 1920, avec 28 189 motos produite, tandis que le marché américain commençait à se réduire, à cause de l'apparition de l'automobile.
Au début des années 1920, les motos Harley-Davidson étaient associées dans l'opinion publique aux chevauchées libres à travers le Grand Ouest américain, même si à cette époque, les forces de police étaient les principales utilisatrices de ces véhicules ; toutefois, avec son sens aiguisé sur marketing, Arthur Davidson a lancé une gamme de produits dérivés (bottes, vêtements, accessoires), portant la marque Harley-Davidson et destinée au grand public.
Le succès de la marque a continué, avec des commandes portant sur 3000 motos pour les polices d'État en 1925, soulignées par des articles de presse qui ont contribué à faire encore plus connaître Harley-Davidson et la confiance que l'entreprise inspirait aux autorités. Courant 1929, la motarde Vivan Bales a réalisé un itinéraire de 8046 kilomètres aux États-Unis et au Canada, un record.
L'arrivée de la crise économique de 1929 a porté un rude coup à l'activité de l'entreprise, qui a vu sa production passer de 21 000 motos en 1929 à seulement 3703 en 1933. Afin de survivre à ces difficultés, Harley-Davidson a commercialisé de nouveaux modèles, dont le Servi-Car, engin tricycle utilitaire avec un coffre arrière d'une capacité de 250 Kg, très utilisé par les postiers, livreurs de journaux, vendeurs de glace, et les forces de police.
Au moment de l'entrée en guerre des États-Unis en 1941, Harley-Davidson et Indian Motorcycle étaient les deux seuls constructeurs de motos (sur près de 200 !) à avoir survécu à la Grande Dépression ; à partir de 1934, la production a remonté à près de 10 000 unités, avec également une production au Japon.
Pendant la période 1941-1945, la Harley-Davidson Motor Company a produit un total de 88 000 motos pour les États-Unis et leurs alliés (dont 30 000 pour l'URSS), dans le cadre de l'effort de guerre.
L'année 1943 a malheureusemt vu William Harley, cofondateur de la amrque, mourir d'un arrêt cardiaque, puis en 1945, Arthur Davidson a cessé d'occuper des fonctions opérationnelles. En 1948, la production a atteint son plus haut niveau historique avec 31 000 motos, Harley-Davidson visant notamment les anciens combattants qui n'avaient pas les moyens d'acheter de grosses cylindrées en leur proposant des petites et moyennes cylindrées. Plusieurs modèles, aux succès variables (dont certains influencés par leurs homologues allemands) ont été produits, mais l'arrivée du concurrent britannique Triumph aux États-Unis au début des années 1950 a réduit les parts de marché pour l'entreprise. L'année 1953 a vu l'éternel concurrent Indian Motorcycle fermer ses portes, laissant Harley-Davidson seul constructeur américains de motos, mais dont les ventes se sont effondrées à 12 000 machines en 1955.
Pour résister à la concurrence, diverses améliorations sont apportées aux motos (sélecteur de vitesse, suspension arrière, fourche hydraulique), et 1957 a vu naître le modèle Sportster, équipé d'un moteur de 883 cm³ avec deux culasses à soupapes culbutées ; en 1960, après avoir pris conscience de l'intérêt des petites cylindrées, Harley-Davidson a pris le contrôle de 50% de l'italien Aermacchi, qui produisais de très bons monocylindres de 250 cm³ et 350 cm³.
Courant 1964, le chanteur français Johhny Hallyday s'est offert sa première Harley et a contribué à faire connaître la marque en France. La production de Harley est remontée progressivement à 30 000 machines par an, mais la rude concurrence japonaise avec Honda en 1965 ($ 77 000 000 de chiffre d'affaires contre $ 30 000 000 pour Harley) a nécessité de réagir pour survivre.
Les descendants des familles fondatrices, tous actionnaires, ont décidé d'introduire l'entreprise en Bourse, afin de lever des fonds pour répondre aux importants besoins de développement et de financement. Des campagnes publicitaire sont été lancées pour tenter de séduire le public, mais sans grand succès, et dès 1968, les actionnaires ont cherché à associer Harley-Davidson à un plus grand groupe industriel, pour l'aider à survivre et à surmonter ses difficultés.
Au début des années 1970, Harley-Davidson a peu fait évoluer sa gamme (malgré le succès du modèle FX 1200 Super Glide) face à la concurrence japonaise, et le groupe American Machine & Foundry, choisi comme associé du constructeur américain en 1969, a lancé un vaste plan de restructuration et de réorganisation, pour accroître la production et relancer les ventes.
La décision de transférer l'assemblage final des motos à York, en Pennsylvanie, en 1973, a entraîné des licenciements et des grèves à Milwaukee, et Harley-Davidson a diversifié sa gemme entre 1970 et 1975, produisant notamment des motoneiges ; 1974 a vu la production du modèle Servi-Car, fabriqué depuis 1932! La production a triplé en à peine 3 ans, mais au détriment de la qualité, réduisant fortement la confiance des clients, avec près de 50% des motos en fin d'assemblage présentant des défauts, cotnre à peine 5% pour les concurrentes japonaises.
La perte de confiance risquant de signer l'arrêt de mort de la marque, AMF-Harley-Davidson a lancé en 1977 un vaste plan correctif et dès 1979, la firme a réalisé son record historique de ventes, bien qu'elle ne représentait alors plus que 20% des immatriculations aux États-Unis. L'arrivée de nouveaux modèles, associés à une campagne publicitaire efficace a contribué au succès, avec en mémoire pour le public le film "Easy Rider" (sorti en 1969), présentant le road trip de 2 motards à travers l'Amérique sur des Harley-Davidson personnalisées.
L'année 1981 a vu un groupe de 13 investisseurs racheter Harley-Davidson à AMF, pour $ 80 000 000 ($ 275 921 000 de 2024) ; après une demande du directoire de l'entreprise, le président Ronald Reagan a instauré une surtaxe sur l'importation des motos japonaises de plus de 700 cm³ le 1er avril 1983, pour une durée de 7 ans. Le 27 juin 1986, Harley-Davidson a mis en vente 2 millions de titres à $ 11 l'unité, remportant un vif succès boursier et lui permettant de constituer un solide trésor pour aborder l'avenir sereinement, et lui ouvrant les portes de la Bourse de Wall Street le 1er juillet 1987. Courant 1989, Harley-Davidson contrôlait plus de 54% du marché nord-américain des gros cubes.
En 1992, la totalité de la gamme a adopté la transmission par courroie, une première dans le monde de la moto, garantissant un entretien plus simple, davantage de propreté, une plue grande durée de vie et une transmission plus douce de la puissance. L'année 1997 a vu l'ouverture d'un nouveau centre de design, de 20 000 m², à Milwaukee, et d'une usine de 30 000 m² à Kansas City (Missouri), un an après l'ouverture à Franklin (Wisconsin) d'une unité dédiée aux pièces détachées et accessoires. Courant 1998, une usine a également ouvert à Manaus, au Brésil.
Durant l'année 2003, pour célébrer les 100 ans de la marque, toute la gamme de l'année a été peinte en noir et argent, avec le logo 1903-2003 sur le réservoir ; en 2008, Harley-Davidson a inauguré son musée de 12 000 m², accueillant 400 motos, à Milwaukee, avec environ 300 000 visiteurs annuels.