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Les États-Unis d'Amérique

Venez découvrir l'Histoire des États-Unis d'Amérique: géographie, villes, économie, culture, gastronomie...

Missile Defense Agency

(Image US Government)

(Image US Government)

Rattachée au Départment of Defense, la Missile Defense Agency (MDA) est chargée de la conception et du développement de l'ensemble du système anti-missile balistique des États-Unis, ainsi que de la coordination de la recherche fondamentale et appliquée liée à ce domaine. Lequartier général de la MDA se trouve à Fort Belvoir, en Virginie. 

L'agence regroupe les moyens de détections (à diverses portées) et les missiles antibalistiques du pays, qu'ils soient embarqués à bord de navires ou basés à terre, avec pour objectif d'intercepter les missiles ennemis lors de leurs différentes phases de vol. En plus de la protection du territoire national, la MDA est aussi chargée de protéger les forces américaines déployées à l'étranger, et dans une moindre mesure de défendre les pays alliés. 

Forte de 2214 employés en 2022, la MDA était dotée d'un budget de $ 10 364 104 000 en 2022, dont $ 7 226 998 000 pour la recherche et le développement, $ 2 611 253 000 pour l'acquisition de matériel, $ 502 418 000 pour la maintenance et $ 23 435 000 pour la construction. Pour l'année fiscale 2024, la MDA souhaite un budget de $ 10 900 000 000, que le Congrès étudie actuellement.

Dans un proche avenir, l'île de Guam devrait bénéficier d'importants travaux pour y installer des systèmes de détection et de lutte antimissile, face à l'éventualité d'une attaque chinoise contre cette île stratégique à la position clé dans le Pacifique. 

Histoire de la MDA

Elle trouve ses origines en 1974 avec la SAFEGUARD System Organization, créée pour défendre les sites balistiques américains et mener des recherches dans les technologies avancées pour la lutte contre les missiles balistiques. En juin 1984, l'organisation a été intégrée dans le très ambitieux programme d'Initiative de Défense Stratégique (IDS) lancée en 1983 par le président Ronald Reagan, avec le désir de concevoir et mettre en service un bouclier antimissiles à une époque où la menace du très vaste arsenal nucléaire soviétique était un danger majeur pour les États-Unis.

Les investissements originaux étaient surtout destinés à des travaux de recherches et de développement effectués par des laboratoires nationaux, des universités et par les industriels, avec notamment les secteurs des matériaux avancés, des logiciels, des hautes énergies, ou encore des propulseurs et des systèmes de détection. Ces différentes recherches ont également profité à d'autres équipements militaires américains.

La grande complexité de ces nouveaux domaines de recherches a vu le programme se poursuivre jusqu'à l'effondrement de l'URSS en 1991, partiellement lié à la course aux armements lancée par le président Reagan et dont l'IDS était un élément très important. Courant 1993, le président Bill Clinton a recréé la Ballistic Missile Defense Organization (BMDO), focalisant sa mission de protection contre les missiles de théâtre, plutôt que contre les missiles menaçant directement le territoire national. 

A partir de 1998, la mission de la BMDO a été réorientée vers la défense du territoire national, lorsque le Secrétaire à la Défense William Cohen a proposé d'investir $ 6 600 000 000 dans des programmes de lutte anti-missiles, afin de protéger le pays d'éventuelles attaques de la Corée du Nord, ou d'un tir accidentel russe ou chinois.

Courant 2002, sous l'administration du président George Bush, la BMDO a été rebaptisée Missile Defense Agency, reprenant la même mission de protection du territoire américain, avec également un partenariat international limité pour repérer les départs de tir et tenter de les intercepter. Pour ce faire, des installations sont positionnées en des points stratégiques face aux éventuelles menaces : pour contrer des tirs venant d'Iran, le Qatar, l'Arabie Saoudite, les Émirats Arabes Unis et Israël coopèrent avec la MDA et ont acheté certains équipements. Face à la Corée du Nord, le Japon, la Corée du Sud et l'Australie ont intégré des matériels de détection et lutte anti-missiles, et pour réduire la menace russe, la MDA coopère avec l'Allemagne, la Roumanie, la Pologne, le Royaume-Uni, le Danemark, les Pays-Bas, la République Tchèque, et l'Italie.

Systèmes de détection 

Afin d'optimiser l'interception d'un missile ennemi, la MDA dispose de plusieurs radars à longue portée ainsi que de satellites de détection, qui repèrent le lancement éventuel d'un missile balistique, suivent sa trajectoire, établissent son parcours probable et permettent de savoir s'il va constituer une menace pour le territoire américain ou pour les forces déployées à travers le monde. 

L'emploi de ces radars à longue portée est effectué en étroite collaboration avec le North American Aerospace Defense Command (NORAD) de l'US Air Force, ainsi qu'en lien avec la Space Force. 

(Image www.heritage.org)

(Image www.heritage.org)

Portées des radars utilisés

(Imaage www.techno-science.net)

(Imaage www.techno-science.net)

AN/FPS-108

Très puissant radar à réseau phasé chargé de détecter et de suivre les missiles balistiques intercontinentaux (ICBM) ou les missiles intercontinentaux lancés par sous-marins (SLBM), l'AN/FPS-108 Cobra Dane est installé sur l'île de Shemya, dans les Aléoutiennes en Alaska. 

Construit en 1976 et mis en service en 1977, il est orienté vers l'Ouest et le territoire russe où il surveille les essais de missiles au niveau de la péninsule de Kamchatka et du site d'essais de missiles de Kura, à seulement 935 kilomètres à l'Ouest de Shemya. Équipé d'une grande antenne de près de 30 mètres de diamètre et 37 mètres de hauteur, il couvre 136° d'azimut et porte jusqu'à 3220 kilomètres. Pour le suivi des fusées, il peut en géer 200 en alerte avancée, dont 20 avec grande précision. Capable de surveiller les débris spatiaux, il peut dans ce cas atteindre 46 000 kilomètres de portée dans le vide spatial, avec un sotckage possible des données de 12 000 objets spatiaux simultanément.

(Photo US Air Force, www.upi.com)

(Photo US Air Force, www.upi.com)

AN/FPS-132

Système d'alerte avancée à réseau phasé, conçu pour la détection lointaine des missiles balistiques lancés par submersibles ou depuis la terre, les radars AN/FPS-132 sont installés sur les bases de Beale (Californie), Cape Cod (Massachusetts), Clear (Alaska), Thule (Groenland) et Fylingdales (Royaume-Uni). 

D'une portée maximale de 4800 kilomètres, ils sont équipés de 2 faces (pour ceux de Beale et Thule) ou 3 faces (pour les autres), chacune couvrant 120°.

(Photo USAF, 19/04/2006, www.flickr.com)

(Photo USAF, 19/04/2006, www.flickr.com)

Long Range Discrimintation Radar

Développé par Lokcheed Martin, ce puissant système radar à longue portée offre une précision accrue dans la détection et le suivi des missiles balistiques, pour permettre aux missiles intercepteurs basés à terre d'accroître leurs chances de succès face aux engins ennemis. 

En 2014, puis 2016, le Congrès a demandé à la MDA de se doter d'un nouveau radar pour protéger le territoire américain d'un tir de missile balistique et en 2016, la base de Clear, en Alaska, a été choisie pour recevoir le futur nouveau radar. 

Équipé de 2 antennes de 18 mètres de long, le radar AN/SPY-7 peut détecter, poursuivre et engager des missiles balistiques à longue distance, et de manière simultanée dans le cas d'un tir multiple. Potentiellement capable de repérer des objectifs jusqu'à 4000 kilomètres, le radar a été inauguré le 6 décembre 2021 en Alaska, et il a également été commandé par les forces terrestres d'autodéfense japonaises, par les marines canadienne et espagnole et il va également être installé à bord des destroyers Arleigh Burke à venir, ou lors de la modernisation de certains d'entre eux. 

La MDA envisage également d'installer un AN/SPY-7 à 4 faces (couverture à 360°) sur l'île stratégique de Guam, dans le Pacifique, pour la protéger d'une éventuelle attaque nord-coréenne ou surtout chinoise. 

(Photo Lockheed Martin, www.lockheedmartin.com)

(Photo Lockheed Martin, www.lockheedmartin.com)

Sea Based X-Band Radar

Embarqué à bord d'une ancienne plateforme pétrolière semi-submersible modifiée, le Sea Based X-Band Radar (SBX-1) est un radar mobile à longue portée, conçu pour être employé par mer forte et par vent élevé.  

Habituellement basé en Alaska, ce radar flottant est souvent en essais au large d'Hawaï ; capable de discriminer les véritables têtes et les leurres ennemis, ce puissant système est capable de repérer un objet de la taille d'une balle de basbeall jusqu'à une portée de 4023 kilomètres.

Lorsqu'il a détecté un objet potentiellement menaçant, il le suit et transmet les informations de vitesse et de trajectoire aux autres sites de la MDA ou de l'USAF, avec la capacité de transmettre ces données aux missiles intercepteurs durant leur vol. Ce système a notamment été employé pour surveiller les tirs nord-coréens.

La plateforme mesure 119 mètres de long, pour 73 mètres de large, 85 mètres de haut (au sommet du radôme), et son tirant d'eau varie de 10 à 30 mètres, selon s'il est en mouvement ou en position statique. Pouvant naviguer jusqu'à 17 Km/h, le SBX-1 compte 75 à 85 membres d'équipage; le radar mesure 31 mètres de haut pour 37 mètres de diamètre et pèse 8,2 tonnes. Un pont pour hélicoptère est installé à bord.

(Le SBX-1 à Pearl Harbor, HI, photo MCS 2nd Class Daniel Barker, USN, www.msc.usff.navy.mil)

(Le SBX-1 à Pearl Harbor, HI, photo MCS 2nd Class Daniel Barker, USN, www.msc.usff.navy.mil)

AN/TPY-2

Très puissant radar mobile terrestre conçu par Raytheon, l'AN/TPY-2 est pensé pour la lutte antimissile à haute altitude, avec la capacité de suivre et de différencier plusieurs missiles à la fois, y compris dans l'espace. 

Aérotransportable par un total de 5 C-17, l'ensemble du système comprend le radar, un générateur électrique, une unité de climatisation pour l'antenne radar, un centre de contrôle des opérations et une unité électronique. 

D'une portée maximale de 4700 kilomètres, le radar dispose d'une antenne longue de 12.80 mètres, haute de 2.60 mètres et pèse 36 tonnes ; il a été déployé pour la première fois en 2006, au Japon, afin d esurveiller les tirs de missiles nord-coréens et aider les autorités japonaises à repérer les missiles. L'US Army et la MDA disposent d'un total de 12 AN/TPY-2.

Associé à des lanceurs de missiles antiaériens, dans le système THAAD (Terminal High Altitude Area Defense), l'AN/TPY-2 permet de protéger des zones allant jusqu'à 200 kilomètres de distance et 150 kilomètres d'altitude. 

(Photo MDA, 11/08/2012, www.dvidshub.net)

(Photo MDA, 11/08/2012, www.dvidshub.net)

Satellites SBIRS

Chargés de la surveillance spatiale des tirs de missiles balistiques intercontinentaux par repérage infrarouge, cette constellation de 6 satellites en orbite géosynchrone conçue par Lockheed Martin/Northrop Grumman est issue du retour d'expérience de la guerre du golfe, où les autorités américaines se sont aperçues qu'il était crucial de repérer les départs de missiles de théâtre. 

La technologie secrète de ces satellites repose sur des capteurs infrarouges très sensibles, des calculateurs de trajectoire, des caméras de suivi, alimentés par des panneaux solaire; le premier des SBIRS (Space Based Infrared System) a été lancé en mai 2011. Ces engins de 4.50 tonnes ont une espérance de vie minmale de 12 ans. 

Le système SBIRS a également été installé sur 4 satellites d'écoute électronique Trumpet, placé sur orbite de Molnia et permettant d'observer les zones polaires. 

(Image www.afspc.af.mil)

(Image www.afspc.af.mil)

Équipements anti-missiles 

Parmi l'arsenal américain destiné à la lutte anti-missiles balistiques, on trouve les missiles d'interception à mi-parcours Ground-Based Midcourse Defense (GMD), les systèmes Aegis embarqués sur les navires de guerre ou basés à terre (1 en Roumanie, 1 en Pologne), et les équipements anti-missiles Patriot PAC-2/PAC-3 et THAAD.

MIM-104 "Patriot"

Système antiaérien basé au sol, le Raytheon MIM-104 « Patriot » a remplacé, à partir de 1984, le MIM-14 « Nike-Hercules » dans son rôle de défense antiaérienne à haute et moyenne altitude. Initié vers la fin des années soixante et le début des années soixante-dix, le programme a connu une campagne d’essais sur le site de White Sands (Nouveau-Mexique), a s’est vu attribuer le nom de « Patriot » en 1976.

Plusieurs modernisations et mises à jour du système ont eu lieu depuis 1991, augmentant l'efficacité du MIM-104 et sa capacité à identifier des cibles et à les engager. 

Un bataillon de « Patriot » s’articule autour d’un poste central de coordination, une compagnie de maintenance, de 6 à 8 lanceurs, un radar de veille aérienne et une station de contrôle de tir. 

Pour avoir plus d'informations sur le MIM-104, consultez mon article. 

(Photo Lance Cpl Alyssa Chuluda, US Army, 14/07/2021, www.dvidshub.net)

(Photo Lance Cpl Alyssa Chuluda, US Army, 14/07/2021, www.dvidshub.net)

THAAD

Système antiaérien de nouvelle génération, reprenant le principe du MIM-104, mais aux performances supérieures, le Lockheed Martin Terminal High Altitude Area Defense (THAAD) consiste en un ensemble radar et véhicule lanceur, destiné à la lutte contre les objectifs aériens, y compris les missiles balistiques en phase terminale.

Le développement du concept a débuté en 1987, la demande de proposition officielle intervenant en 1990 ; c’est en 1992 que l’US Army sélectionna Lockheed Martin en tant qu’industriel majeur chargé du programme. Le premier essai du THAAD est intervenu en 1995, sur la base de White Sands (Nouveau-Mexique), mais a vu l’échec consécutif de 6 interceptions, avant la réussite de l’une d’elle le 20 juin 1999, après des modifications logicielles importantes et poussées.

A l’image du MIM-104, le missile du THAAD détruit son objectif par contact, mais sans charge explosive ; il anéantit le missile ennemi par la seule force kinétique. Entré en service opérationnel le 28 mai 2008, sur la base de Fort Bliss (Texas), auprès de la batterie « Alpha » du 4th Air Defense Artillery Regiment, le THAAD s’articule autour de 3 véhicules lanceurs (8 missiles par engin),  un système de contrôle de tir et un radar. En juin 2009, une batterie de THAAD fut déployée à Hawaï, afin de protéger l’archipel d’un tir de fusée en Corée du nord, qui pouvait le menacer. 

Monté sur le châssis d’un camion tous-terrains HEMTT, le THAAD mesure 6.1 mètres de long, 34 centimètres de diamètre et pèse 700 Kg ; il est propulsé par un réacteur Pratt & Whitney qui le fait filer à 2.8 kilomètres par seconde, et autorise une portée maximale de 200 kilomètres de distance, et une altitude de 150 kilomètres. Le container qui abrite les missiles mesure 12 mètres de long et 3.25 mètres de large ; il repose sur 2 vérins hydrauliques qui le font monter et descendre. Après le tir complet, il nécessite 30 minutes pour être rechargé. Le guidage est assuré par le puissant radar AN/TPY-2 de 1000 kilomètres de portée, conçu pour la surveillance à longue distance, la classification et l’identification des menaces ; ce radar est un système à synthèse d’ouverture, capable d’orienter ses signaux sur des cibles précises, afin d’en améliorer l’identification et la poursuite. 

(Photo Capt Adan Cazarez, US Army, 26/10/2017, www.dvidshub.net)

(Photo Capt Adan Cazarez, US Army, 26/10/2017, www.dvidshub.net)

Ground Based Midcourse Defense (GMD)

Système conçu pour intercepter en vol les missiles balistiques dans l'espace, durant la phase de mi-chemin de leur trajectoire, le GMD se coordonne avec les radars à longue portée pour accroître ses chances de succès. 

L'ensemble intègre des technologies développées à la fin des années 1980 et au début des années 1990, et le programme a été lancé en 1997 en utilisant d'anciens missiles Minuteman désactivés pour mener des essais; le coût du projet est de $ 40 000 000 000

Le missile intercepteur est conçu par Orbital Sciences Corporation, et il embarque un véhicule d'interception exoatmosphérique (EKV) conçu par Raytheon et chargé de l'interception : l'EKV pèse 64 Kg, mesure 1.40 mètre de long pour 60 centimètres de diamètre et peut atteindre la vitesse phénoménale de 24 000 Km/h grâce à la fusée qui l'emmène dans l'espace. Il est doté de moteurs luir permettant uniquement de corriger sa trajectoire.  

La fusée qui embarque l'EKV, désignée Ground Based Interceptor (GBI) mesure 16.61 mètres de long, pour 1.28 mètre de diamètre et pèse 21.60 tonnes; capable d'atteindre 25 000 Km/h, elle est guidée par infrarouge et par une nacelle inertielle. Il a une portée de 5000 kilomètres et se trouve installé dans des silos sur les bases de Fort Greeley en Alaska (44) et Vandenberg en Californie (20). Il a été envisagé un temps d'installer des missiles de ce type en Pologne, mais le projet a été abandonné.

La probabilité d'atteindre le missile ennemi avec un seul GBI est de 56%, mais lorsque 4 sont tirés sur le même missile, la probabilité monte à 97%. Les GBI vont bénéficier d'une modernisation leur permettant de rester opérationnels et efficace sjusqu'à l'arrivée de leur successeur, le Next Generation Interceptor, actuellement développé par Lockheed Martin et devant arriver à partir de 2026. 

(GBI à Fort Greeley, AK, photo MDA, 22/07/2004, www.mda.mil, wikipedia)

(GBI à Fort Greeley, AK, photo MDA, 22/07/2004, www.mda.mil, wikipedia)

Aegis Ashore

Version terrestre du redoutable système naval antiaérien/antimissile Aegis, cet équipement a été développé vers 2009, avec pour objectif d'en installer en Europe pour prévenir tout tir en provenance du Moyen-Orient, en combinant les capacités de détection de ces installations à celle du radar mobile AN/TPY-2 positionné en Turquie. 

Courant 2013, les États-Unis ont négocié avec la Roumanie pour installer un futur système Aegis Ashore, étudiant notamment la configuration de l'installation en 2015, peu après le début de l'aménagement du futur site en 2013.

Installé à Deveselu, l'Aegise Ashore a été déclaré opérationnel le 12 mai 2016, en présence du Secrétaire général de l'OTAN; d'une superficie totale de 175 hectares, l'emplacement est sous le contrôle de l'US Navy et compte 200 personnels.

L'autre installation est actuellement en cours de finalisation en Pologne, où les travaux débutés en 2016 ont pris du retard pour des raisons techniques et géopolitiques, voyant notamment la Russie accuser les États-Unis de positionner trop près de son territoire des systèmes susceptibles d'intercepter ses missiles. La mise en service du site polonais devrait avoir lieu courant 2023.

L'île de Guam pourrait être le prochain lieu d'installation de l'Aegis Ashore, pour mieux la protégrer contre une éventuelle attaque chinoise ; par ailleurs, le site d'essai basé à Hawaï pourrait également devenir un site opérationnel à l'avenir.

Chaque Aegis Ashore combine un radar AN/SPY-1 (370 kilomètres de portée) associé à 24 missiles SM-3 placés dans des silos verticaux de lancement. 

(Le site roumain, photo Lt Amy Forsythe, USN, 24/05/2019, wikipedia)

(Le site roumain, photo Lt Amy Forsythe, USN, 24/05/2019, wikipedia)

Aegis BMD

En dehors des intercepteurs terrestres, les États-Unis disposent aussi de navires de guerre équipés du redoutable système Aegis Ballistic Missile Defense (Aegis BMD), permettant à ces bateaux d'utiliser les missiles anti-missiles SM-2, SM-3, et SM-6 pour abattre les missiles adverses durant les différentes phase de leur tir, grâce au puissant radar tridimensionnel AN/SPY-1 d'une portée allant jusqu'à 360 kilomètres. Ce dernier se coordonne ensuite avec les radars de contrôle de tir, chargés de calculer la trajectoire d'interception des missiles ennemis et de lancer les missiles embarqués. 

Missiles en service 

Modèle Longueur Diamètre Portée Altitude Vitesse
SM-2 Block IV 6.55 m 34.3 cm 185-370 Km 1000-33 000 m Mach 3.5
SM-3 Block IA 6.55 m 34 cm 700 Km 160 Km Mach 10.2
SM-3 Block IB 6.55 m 34 cm 700 Km 500 Km Mach 10.2
SM-3 Block IIA 6.55 m 54 cm 2500 Km 1500 Km Mach 15.25

L'US Navy dispose de 3 croiseurs et de 20 destroyers Aegis BMD dans le Pacifique et de 20 destroyers Aegis BMD dans la flotte de l'Atlantique. 

Le système a été exporté auprès des marines alliées du Japon (8 navires), de Corée du Sud (3) et d'Australie (3); ces vaisseaux alliés pourraient contribuer à la défense antimissile américaine face à des tirs nord-coréens, et les navires américains pourraient aussi aider à protéger le Japon et la Corée du Sud en cas d'attaque.

Versions de l'Aegis BMD

Variante Armement Pacifique Atlantique
3.6 SM-3 Block IA 6 navires 3 navires
4.0 SM-3 Block IB 3 navires aucun 
4.1 SM-6 Dual I 3 navires 8 navires
5.0 SM-6 Dual II, SM-2 Block IV 3 navires 1 navire
5.1  SM-3 Block IIA, SM-6 Dual II 8 navires 8 navires
(Tir d'un SM-3 depuis un croiseur, photo USN, 16/05/2013, www.dvidshub.net)

(Tir d'un SM-3 depuis un croiseur, photo USN, 16/05/2013, www.dvidshub.net)

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