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6 Septembre 2021
Histoire
Deuxième plus grand parc national situé dans l'État de Washington, après l'Olympic National Park, le North Cascades National Park occupe la partie septentrionale de la chaîne des Cascades, une région jadis occupée par des tribus amérindiennes, dont la présence remonterait à près de 10 000 ans.
L'arrivée des explorateurs européens à la fin du 18ème siècle dans le Puget Sound (détroit de Puget), pour faire le commerce des fourrures, a vu les trappeurs rencontrer occasionnellement les milliers de Skagits qui habitaient surtout l'Ouest de la région et vivaient dans des villages où étaient construites de grandes maisons collectives et familiales. D'autres tribus telles que les Nlaka'pamux, les Chelan, les Okanogan ou encore les Wenatchi vivaient plutôt dans l'Est et le Nord du détroit, de manière partielle durant l'année.
Au cours du 19ème siècle, le premier européen à entre dans la partie Nord des Cascades a été l'écossais Alexander Ross, qui était employé par l'American Fur Company : avec ses compagnons, il a construit le Fort Okanogan en 1811 dans la partie Sud-Est de l'actuel parc, devenant la première implantation américaine dans ce qui deviendra l'État de Washington. Les amérindiens et les trappeurs blancs ont pu commercer et en 1814, Ross est devenu le premier blanc à explorer les vallées et les montagnes des Cascades, avec surtout le souhait de trouver une route pour relier plus simplement les comptoirs de commerce et le reste du territoire.
Au fil des ans, la demande en peaux a baissé progressivement, vers les années 1840, conduisant nombre de trappeurs à quitter la région, tandis que d'autres ont continué, mais pour compléter leurs revenus; le départ des trappeurs a freiné, voire stoppé l'exploration de la région jusqu'aux années 1850, lorsque des prospecteurs d'or ont commencé à arriver. Courant 1853, le capitaine et ingénieur de l'US Army George McClellan est venu explorer la région des Cascades pour étudier l'implantation possible d'une voie ferrée, mais il a finalement conclu qu'un tel projet était impossible en raison des montagnes trop nombreuses et trop hautes.
Entre les années 1890 et 1940, des tentatives d'exploitation minières ont eu lieu, mais ont été peu lucratives, les prospecteurs étant entravés par des conditions météorologiques difficiles, peu de minerai, un manque d'investissement et un terrain très accidenté. Durant leur présence, les prospecteurs ont tracé des sentiers et construit plusieurs routes et quelques ponts.
Alors que l'activité minière n'était pas assez rentable, l'exploitation forestière aurait pu constituer une industrie profitable, comme dans le reste du Washington, mais les difficultés du terrain ont freiné les ambitions des hommes d'affaires, ce qui a permis de préserver les forêts de cette partie du territoire. Courant 1897, la Washington Forest Reserve a été créée à proximité du futur parc, incitant à conserver les forêts du secteur.
L'établissement du Yellowstone National Park en 1872 et du Yosemite National Park en 1890 a conduit les défenseurs de l'environnement à plaider pour une protection similaire de la partie Nord de la chaîne des Cascades, avec les premières pétitions signées en 1892 par les habitants du Washington pour demander la création d'un parc national. Par la suite, en 1906, 1916 et 1921, d'autres tentatives ont eu lieu mais ont essuyé un refus du Congrès; vers le milieu des années 1930, le forestier et écrivain Bob Marshall a plaidé pour que la région devienne une aire sauvage préservée, mais les rivalités avec le Forest Service et le National Park Service pour contrôler les terres ont retardé le projet.
C'est finalement sous l'administration du président Kennedy qu'a été lancée une étude par l'US Department of Agriculture et l'US Department of Interior pour créer un éventuel parc national dans le Nord des Cascades : achevée en 1966, sous la présidence Johnson, l'étude a été remise au Congrès. Ce dernier a désigné la zone parc national le 2 octobre 1968, puis a placé le secteur sous le contrôle du National Park Service le 1er janvier 1969. Courant 1988, la protection a été renforcée dans 93% du parc grâce au statut d'aire sauvage.
Accessible par la State Route 20 et par quelques routes secondaires, le parc national est parfois très difficile d'accès à cause de la neige; près de 650 kilomètres de sentiers de randonnée se trouvent dans le parc, ainsi que de nombreuses voies d'escalades et 274 emplacements de camping à proximité, dont la réservation est obligatoire. Le camping nocturne n'est autorisé que sur les emplacements désignés, et ces derniers sont limités à 8 personnes.
Le parc est géré par 81 employés et 250 saisonniers; en 2020, il a été visité par 30 885 personnes.
Géographie
Situé en partie dans le Whatcom County, le Skagit County et le Chelan County, le North Cascades NP occupe une superficie totale de 2042.26 Km² et se trouve à environ 3 heures de route de Seattle.
Le point culminant est la Goode Mountain, avec 2810 mètres d'altitude, avec d'autres montagnes élevées telles que la Buckner Mountain (2778 mètres), le Mount Logan (2770 mètres), le Black Peak (2730 mètres), le Boston Peak (2711 mètres), l'Eldorado Peak (2703 mètres) ou encore le Forbidden Peak (2687 mètres). Un total de 312 glaciers se trouve dans le parc, ce qui le place au 2ème rang après les parcs d'Alaska, ainsi que près de 500 lacs.
Le plus grand lac est le Ross Lake, au Nord du parc, près de la frontière canadienne, avec une superficie de 475.81 Km², et il a été créé par l'homme après la construction d'un barrage; au Sud du parc se trouve le Lake Chelan, lac naturel qui occupe 250.74 Km². Sa profondeur maximale est de 453 mètres.
Le parc est notamment traversé par la Chilliwack River, la Nooksack River, la Baker River, ou encore la Skagit River.
Recouvert de neige près de 6 mois par an, le parc peut en recevoir jusqu'à près de 8 mètres (!), entraînant en général la fermeture de la State Route 20 de novembre à avril; l'influence du Pacifique, situé à proximité du parc, lui donne des températures modérées. La température annuelle maximale moyenne est de 14.5°C (juillet, août et septembre sont les plus chauds) et la température annuelle minimale moyenne est de 4.9°C (décembre, janvier et février sont les plus froids). Il tombe en moyenne 1596 mm de précipitations par an, avec les mois de novembre, décembre et janvier où il pleut le plus.
La faune du parc comprend des coyotes, des lynx roux, des lynx du Canada, des cougars, des ours noirs, des gryzzlys (menacés), des loups gris (menacés), des renards roux, des loutres de rivière, des chèvres des montagnes, des cerfs hémiones, des cerfs élaphes, des élans, des mouflons canadiens, des moufettes rayées, des moufettes tachetées occidentales, des martres d'Amérique, des hermines, des belettes à longue queue, des visons d'Amérique, des pékans, des ratons laveurs, des lièvres d'Amérique, des porcs-épics, des grands polatouches, des marmottes des Rocheuses, des écureuils occidentaux, des spermophiles à mante dorée des Cascades, des crotales des prairies (venimeux), des couleuvres rayées, des couleuvres de l'Ouest, 200 espèces d'oiseaux, 28 de poissons, et 6 de chauve-souris.