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Les États-Unis d'Amérique

Venez découvrir l'Histoire des États-Unis d'Amérique: géographie, villes, économie, culture, gastronomie...

Le Capitole envahi par les pro-Trump

(Scène de chaos au Capitole, photo Getty/Bill Clark, www.franceinter.fr)

(Scène de chaos au Capitole, photo Getty/Bill Clark, www.franceinter.fr)

(Policiers contre manifestants, photo Brendan Smialowski/AFP/Getty, www.motherjones.com)

(Policiers contre manifestants, photo Brendan Smialowski/AFP/Getty, www.motherjones.com)

Mercredi 6 janvier 2021 restera à jamais une date historique, mais pour de mauvaises raisons. En effet, depuis qu'il a été battu par son adversaire Démocrate Joe Biden à l'élection présidentielle, le président en exercice Donald Trump refuse obstinément d'admettre sa défaite et a incité ses militants à se rendre au Capitole pour exprimer leurs voix et perturber la fin du processus électoral présidentiel qui devait se dérouler le 6 janvier avec le décompte final des voix.

Donald TRUMP rejette sa défaite sur de prétendues fraudes électorales massives, dont aucune preuve n'a été présentée et dont tous les procès ont été rejetés par les différents tribunaux du pays.

En outre, malgré des propos conspirateurs émanant du président Trump et d'une partie de son entourage, les autorités fédérales en charge de la tenue des élections ont confirmé qu'aucune fraude n'avait eu lieu, chose confirmée à son tour par l'US Department of Justice. 

Malgré les nombreux recours légaux tentés par Donald Trump et ses avocats pour remettre en cause l'élection, le processus électoral a suivi son cours normal et après la réunion du collège électoral le 14 décembre, la victoire de Joe Biden a été confirmée. Entre temps, Donald Trump a freiné au maximum l'habituelle transition du pouvoir, bloquant notamment les échanges entre les deux administrations et restreignant même l'accès du président élu aux dossiers en lien avec la Sécurité Nationale. 

Cette succession de défaites judiciaires, suivie par de récentes révélations audio impliquant Donald Trump qui tentait d'obtenir un changement du résultat électoral en Géorgie, après des menaces voilées à l'intention du Secrétaire d'État de Géorgie, et par l'élection de 2 sénateurs Démocrates en Géorgie, qui fera pencher le Sénat dans le camp Démocrate. La colère du président Trump a également été accentuée par le fait que son vice-président Mike Pence l'a informé qu'il ne contesterait pas l'élection de Joe Biden, tandis que plusieurs ténors du parti Républicain ont tourné le dos au président.

Durant son discours tenu près de la Maison Blanche le 6 janvier, Donald Trump a réuni une importante foule qu'il a haranguée à travers des propos jetant à nouveau le doute sur d'hypothétiques fraudes électorales, en appelant à défendre le pays avec force et surtout en déclarant qu'il "savait" que le public présent irait au Capitole le jour même pacifiquement pour faire entendre leurs voix. Cet appel à se rendre au Capitole a été suivi par les milliers de sympathisants et de militants pro Trump, ainsi que par des membres de groupuscules d'extrême droite (notamment des néo-nazis dont les drapeaux étaient visibles) et des membres de groupes conspirationnistes. 

Cette grande foule s'est rendue dans l'après-midi jusqu'au Capitole, réussissant à franchir plusieurs barrages de police, submergés par la foule, puis à pénétrer dans l'enceinte même du bâtiment où étaient réunis les 535 Représentants et Sénateurs, qui ont du être évacués après l'interruption de la séance de certification des résultats. Les salles ont été confinées et en partie barricadées, tandis que les policiers du Capitole ont été contraints de sortir leurs armes pour essayer de garder le contrôle de la situation, face à une foule nombreuse et potentiellement armée, bien que le port d'armes soit interdit à Washington D.C. 

La situation à l'intérieur du bâtiment était trouble, avec de nombreux manifestants se déplaçant sans contrôle dans le Capitole, tandis que des milliers d'autres étaient à l'extérieur, sur les marches et terrasses de l'édifice. Des grenades lacrymogènes ont été utilisées par la police du Capitole pour repousser la foule, et au moins une militante est décédée, après avoir été touchée par des tirs de la police (3 autres décès de militants ont eu lieu à l'extérieur, dans des circonstances inconnues). Bien qu'une grande partie de la foule semblait pacifique sur les marches du Capitole, certains comportement laissaient craindre une montée des violences et la maire de la ville a fait appel à la Garde Nationale (1266 soldats), pour venir prêter main forte aux forces de police afin de rétablir le calme. 

En outre, un couvre-feu a été instauré à partir de 18 heures dans la ville, tandis qu'une partie de la foule était partie d'elle-même; vers 18h30, un responsable a annoncé que la sécurité du Capitole était rétablie; la police a arrêté 52 personnes et a retrouvé 2 bombes artisanales.

Malgré ces graves troubles, dénoncés comme une insurrection par Joe Biden, le processus de certification des résultats a pu reprendre à 20h heure locale. De son côté, Donald Trump a tweeté à plusieurs reprises durant cet événement, d'abord pour appeler la foule à être pacifique et respectueuse des forces de l'ordre, mais sans demander le départ des militants, et il faudra attendre plus tard qu'il réalise une vidéo dans laquelle il a finalement appelé ces derniers à quitter les lieux, tout en martelant que l'élection lui  a été volée.  

Après avoir allumé cet "incendie", le président Trump a tenté d'en reprendre le contrôle, mais a également démontré la dangerosité de ses propos et de son comportement, jetant même le doute sur son état de santé mentale. Les événements ont été diffusés dans le monde entier, médusant de nombreux dirigeants étrangers et donnant une mauvaise image de la démocratie américaine, sensée être la plus démocratique de la planète.

La survenue de cet assaut contre le Capitole, à la "demande" de Donald Trump (qui bien sûr ne l'a pas formulée ainsi, dans sa grande "sagesse") constitue une première dans l'histoire américaine et isole davantage le président Trump, et plusieurs hauts représentants Républicains ont demandé que soit invoqué le 25ème amendement pour remplacer le président, jugé inapte par ces derniers. 

L'attitude du président Trump, associée au culte de la personnalité qu'il a créé et à ses propos incendiaires récurrents, l'apparente davantage à un dictateur d'une république bananière qu'à un grand dirigeant démocratique. 

Les propos calmes et rassurants de Joe Biden, qui sera officiellement investi le 20 janvier, ont contribué à apaiser la situation, tandis que  les proches de Trump ont commencé à se désolidariser de ce dernier, qui a probablement tenté un baroud d'honneur le 6 janvier 2021, ternissant pour longtemps l'image de la démocratie américaine dans le monde. 

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