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1 Août 2019
Histoire de Birmingham
Plus grande ville de l'Alabama, Birmingham joue un rôle économique et culturel très important dans l'État.
Fondée en 1871, peu après la fin de la guerre de Sécession, opposant les États esclavagiste dont l'Alabama faisait partie, aux États Unionistes, la ville de Birmingham a été financée par des planteurs de coton, des propriétaires de compagnies ferroviaires et des banquiers. La position stratégique de la future ville a été choisie car elle était située idéalement à l'intersection des vois ferrées et à proximité de dépôts de charbon, de fer et de calcaire, tous indispensables à la sidérurgie.
Dès ses origines, Birmingham a été pensée comme une cité industrielle importante, et ont choisi de la nommer ainsi en l'honneur de la ville britannique du même nom, qui était une des premières villes industrielles au monde. L'accroissement rapide de la population s'est accompagné dès juillet 1873 d'une épidémie de choléra dans la région, liée à des problèmes d'assainissement (surtout de l'eau), ce qui a poussé de nombreux habitants à fuir.
Courant 1873, la première église baptiste pour afro-américains a ouvert ses portes sur la 16ème rue. En 1880, Birmingham comptait 3086 habitants.
Avec l'amélioration des voies de communication, Birmingham est devenue rapidement une grande cité industrielle, grâce aux gisements proches, avec des rues pavées à la place des pistes en terre, ainsi qu'un éclairage urbain, un service de téléphonie et un système d'écoles publiques.
L'expansion démographique de la ville a été très rapide, puisqu'en 1890, elle comptait 26 178 habitants. L'importance économique jouée par Brimingham a continué d'attirer de nombreux nouveaux habitants, portant la population à 38 145 en 1900, puis à 132 685 en 1910. Vers 1915, l'ouverture de voies navigables avec barrages et écluses entre Mobile et Birmingham sur les Tombigbee et Warrior Rivers a permis aux industriels d'acheminer leurs marchandises pour un faible coût vers le port de Mobile.
La ville de Birmingham est très vite devenue un nœud de communication très important dans le Sud des États-Unis, et en faisant un pôle attractif pour les entreprises, créant des emplois et faisant passer la population à 178 806 habitants en 1920, puis à 259 678 en 1930.
Toutefois, cette forte augmentation de la population a été durement ralentie par l'arrivée de la Grande Dépression de 1929, qui a entraîné une grave crise économique et mis des millions d'américains au chômage. Birmingham n'a pas été épargnée, passant de 100 000 personnes employées à temps plein à seulement 15 000, faisant d'elle l'une des villes les plus sinistrées par la crise.
Les grandes aciéries d'US Steel ont fermé la plupart de leurs sites à Birmingham et ses environs, et la ville est restée dans la dépression économique pendant 8 ans, ne gagnant que 7905 habitants entre 1930 et 1940, atteignant 267 583 personnes en 1940.
Peu avant l'éclatement de la Seconde Guerre mondiale, le gouvernement fédéral a demandé à certaines usines d'orienter leur production vers du matériel militaire, pour anticiper l'entrée en guerre du pays, de plus en plus inéluctable. Les aciéries de Birmingham ont alors retrouvé leur activité d'avant la crise, avec de nombreuses commandes de matériels, et l'effort de guerre post Pearl Harbor, a vu notamment passer 4000 bombardiers B-29 par l'usine aéronautique Bechtel-McCone, pour subir des modifications à l'aéroport de la ville, qui employait 14 000 personnes (40% de femmes).
Après la victoire américaine sur les ennemis nazis et japonais, Birmingham a diversifié son économie avec notamment l'ouverture d'entreprises en lien avec l'agriculture, les équipements agricoles, les engrais, la cimenterie, l'outillage, l'huile de coton ou encore le câblage.
La ville comptait 326 037 habitants en 1950, et avait le potentiel de se développer davantage, mais la ségrégation et les actes horribles du Ku Klux Klan (KKK) à l'encontre des afro-américains ont semé des troubles dans la ville, l'État et le pays entier. En effet, beaucoup de Blancs n'appréciaient pas de voir les Noirs acquérir des biens et des droits similaires (quoique moins importants) aux leurs, et de nombreuses attaques à la bombe ont eu lieu contre des maisons d'afro-américains au cours des années 1950 dans la ville. Malgré cette ambiance, la population a continué à augmenter, atteignant 340 887 personnes en 1960.
S'inspirant du modèle de l'afro-américaine Rosa Parks qui avait refusé de céder sa place à un passager Blanc à Montgomery le 1er décembre 1955 et avait enclenché une campagne de boycott des bus, avec l'appui du pasteur Martin Luther King, les habitants de Birmingham ont commencé à boycotter les bus à partir de 1962, réduisant la fréquentation de ces derniers de 40%, que des tentatives de mesures de rétorsion des Blancs n'ont fait que galvaniser.
Au moment où le mouvement des droits civiques a commencé à s'activer dans la ville, celle-ci comptait en 1963 60% de Blancs et 40% de Noirs, mais n'avait aucun policier, pompier, chauffeur de bus, vendeurs, caissiers de banque ou de magasin qui soit Noir, et les secrétaires de couleur n'avaient pas le droit de travailler pou un Blanc. Seuls les métiers manuels (surtout les plus durs) étaient ouverts aux Noirs, ainsi que les emplois de domestiques; le taux de chômage des afro-américains était 2.5 fois plus élevé que chez les Blancs, tandis que le salaire moyen des Noirs était 50% moins élevé que celui des Blancs. En avril 1963, Martin Luther King s'est joint à des activistes non-violents à Birmingham, dont leur leader Fred Shuttlesworth, avec l'espoir de mettre un terme à la ségrégation publique. Les autorités locales ont obtenu des injonctions judiciaires contre les protestataires, qui risquaient entre $ 200 et $ 1000 d'amende (soit $ 2000 à $ 10 000 en 2019).
Arrêté le 13 avril 1963 pour avoir défié les autorités, King a été emprisonné, ce qui a soulevé un vent de protestations et de très nombreux courriers ont été adressés à la Maison-Blanche, King obtenant le soutien du président Kennedy et a été libéré 1 semaine après son arrestation. Entre temps, la ville était paralysée (boycott de commerces, incendies, agressions) et les violences policières contre les Noirs ont été médiatisées, avec près de 3000 arrestations, dont de très nombreux enfants, faisant de la ségrégation une priorité nationale et amenant l'administration fédérale à intervenir. Finalement en juin 1963, les pancartes des lois discriminatoires Jim Crow ont été définitivement enlevées des lieux publics. Le racisme est cependant resté présent bien après, et en septembre 1963, une bombe a explosé sous les marches de l'église baptiste de la 16ème rue, tuant 4 fillettes afro-américaines et choquant une grande partie de l'opinion.
Après l'arrêt officiel des lois ségrégationnistes à Birmingham, le président Lyndon B. Johnson a signé le Civil Rights Act en 1964, déclarant illégale la discrimination reposant sur la race, la couleur, le sexe, la religion ou l'origine nationale et permettant à d'autres minorités d'obtenir les mêmes droits que les Blancs, bien que cette loi visait en priorité le racisme anti-Noirs.
Les tensions raciales, les émeutes et le refus de certains de voir les nouvelles lois en faveur des afro-américains s'appliquer sous leurs yeux, ont poussé de très nombreux Blancs à quitter Birmingham entre 1960 et 1970, et Birmingham a perdu 39 977 habitants en 10 ans, passant à 300 910 habitants en 1970. Au cours des années 1970, dans l'espoir d'attirer de nouveaux habitants, Birmingham s'est lancée dans de vastes travaux de renouvellement urbain, avec notamment l'ouverture de l'Université d'Alabama à Birmingham en 1969, la construction d'un grand centre de convention au centre-ville (2500 places), adapté aux concerts symphoniques et aux pièces de théâtres, avec aussi une salle de concert (19 000 places), de nouvelles banques et de nouveaux gratte-ciels, permettant à l'économie de se diversifier, mais n'empêchant pas l'exode d'une partie de la population vers les banlieues ou d'autres villes. En 1979, pour la première fois de son historie, Birmingham a élu un maire afro-américain, Richard Arrington Jr.
Malgré ces efforts, Birmingham a continué de perdre des habitants, avec 16 497 départs et une population de 284 413 personnes en 1980; l'année 1986 a vu s'ouvrir la Wells Fargo Tower, le plus haut gratte-ciel de la ville avec 138 mètres et 34 étages, suivi en 1989 par le AmSouth-Harbert Plaza (devenu Regions -Harbert Plaza), avec 133 mètres de haut et 32 étages. Le déclin démographique s'est poursuivi et il y avait 265 968 habitants en 1990, puis 242 840 en 2000 et 212 237 en 2012.
La population de la ville était de 209 880 personnes, avec 71.6% d'afro-américains, 22.8% de Blancs, 3.5% d'hispaniques, 0.8% d'asiatiques et 0.2% d'alaskiens ou de natifs d'Amérique.
Géographie
Située dans la Jones Valley, dans les comtés de Jefferson et Shelby, Birmingham occupe 384.912 Km², dont 378.32 Km² de terres, et se trouve à une altitude moyenne de 196 mètres.
La chaîne des Red Mountains se trouve immédiatement au Sud de la ville, et plusieurs quartiers résidentiels y ont été construits.
La cité se trouve à 237 kilomètres à l'Ouest d'Atlanta (Géorgie), à 148 kilomètres au Nord de Montgomery (Alabama), à 237 kilomètres au Nord-Est de Meridian (Mississippi), à 385 kilomètres au Sud-Est de Memphis (Tennessee), à 309 kilomètres au Sud de Nashville (Tennessee), et à 238 kilomètres au Sud-Ouest de Chattanooga (Tennessee), toutes ces villes étant accessibles via des autoroutes inter-états.
Le climat de la ville est de type subtropical humide, avec des étés chauds, des hivers humides et d'importantes précipitations; la température minimale annuelle moyenne est de 10.5°C (décembre, janvier et février sont en moyenne à 1.3°C) et la température maximale annuelle moyenne est de 23°C (juin, juillet et août sont en moyenne à 32°C). Il tombe en moyenne 1371.2 mm de pluie par an (mars reçoit en général près de 155 mm).
Il peut occasionnellement neiger en hiver, mais beaucoup d'hivers se passent sans chutes de neige; le 13 mars 1993 a marqué un record pour la ville avec 26.2 cm de neige tombés en une seule journée, durant l'énorme tempête qui avait frappé les États-Unis. Au printemps, la ville est régulièrement menacée, voire touchée par des tornades et il peut lui arriver d'être touchée à l'automne par des tempêtes tropicales ou des ouragans, en raison de sa proximité avec le golfe du Mexique.
Économie
Bien que la sidérurgie soit nettement moins importante que par le passé, elle joue encore un rôle économique dans la ville, avec notamment l'entreprise American Cast Iron Pipe Cy, qui emploie 1400 personnes, ou encore US Steel et ses 950 employés.
De grands investissements ont été réalisés dans la biotechnologie à partir des années 1970, ainsi que dans la recherche médicale, permettant à l'économie de la ville de se diversifier, surtout grâce aux campus universitaires.
Les institutions financières basées à Birmingham sont la Regions Financial Corporation, la BBVA Compass, la SouthTrust et la Wells Farg; en complément des banques, Brimingham accueille aussi les assureurs Blue Cross & Blue Shield of Alabama, Protective Life, Infinity Property & Casualty, ProAssurance, et Liberty National.
L'activité commerciale est principalement visible dans le centre commercial The Summit, qui compte 97 boutiques et mesure 93 000 m².
Le revenu annuel moyen par foyer est de $ 33 770, le revenu annuel moyen par personne est de $ 21 851; il y a 28.1% des habitants sous le seuil de pauvreté et 15.9% des moins de 65 ans n'ont pas d'assurance santé.
Principaux employeurs (2018)
Culture
Ville marquée par l'influence culturelle afro-américaine et blanche, Birmingham est un centre culturel de grande importance en Alabama. La ville compte plusieurs musées, des espaces culturels et de rencontres, des salles de concerts/spectacles, et organise des festivals.
Le cinéma Alabama Theatre est un des plus anciens de l'État et a été ouvert en 1927, pour promouvoir l'implantation des studios de la Paramount dans le Sud du pays; il fait partie des monuments historiques et peut accueillir 2176 personnes au total.
Principaux lieux culturels
Parmi les salles de concert figurent le Birmingham Jefferson Convention Complex (jusqu'à 19 000 places), le Boutwell Memorial Auditorium (5000 places) et la Bill Harris Arena (5000 places). La ville compte aussi plusieurs grands espaces verts, dont le Birmingham Botanical Garden (27 hectares) qui abrite 12 000 espèces végétales et reçoit environ 350 000 visiteurs par an.
La cité accueille aussi le Birmingham Zoo, qui compte 800 animaux issus de 200 espèces, sur un site de 49 hectares.
(Intérieur du Barber Vintage Motorsports Museum, photo Legends of Motorsports, 22/05/2010, www.flickr.com, wikipedia)
Sécurité publique
Faisant partie des villes les plus dangereuses des États-Unis, en proportion par nombre d'habitants, Birmingham a compté en 2016 un total de 78 meurtres, 151 viols (déclarés), 1523 vols de véhicules, 2254 agressions à mains armées, 2796 cambriolages à domicile, 949 vols à mains armées, et 8182 vols simples.
Pour lutter contre la délinquance et le crime, qui affectent quotidiennement la population, la ville compte 912 policiers, appuyés par 325 civils.
Lorsque la vie des habitants est en danger à cause d'accidents de la circulation, d'accidents industriels, d'incendies, d'inondation, de tempêtes ou de tornades, la ville dispose du Birmingham Fire & Rescue Service Department, qui totalise 648 pompiers professionnels, répartis dans 31 casernes.
Sports
Dépourvue d'équipe sportive de niveau national, Birmingham compte cependant les équipes Birmingham Barons (baseball), Birmingham Legion FC (football), Birmingham Iron (football américain), et Birmingham Bulls (hockey).
Les principales installations sportives sont le Legion Field (71 594 places), le Legacy Arena (17 654), le Regions Field (8500), le BBVA Field (5000), et le Pelham Civic Center (3500).
En plus de ces grands édifices adaptés aux grands événements sportifs, Birmingham compte aussi 31 terrains de tennis, 18 piscines publiques et 2 terrains de golf pour ses habitants. Le sport automobile est représenté par le Barber Motorsports Park, qui consiste en une piste de 3.83 kilomètres, avec 16 virages.
Transports
Traversée par 4 sections d'autoroutes inter-états, Birmingham est une ville connectée au réseau ferroviaire grâce à 3 voies ferrées pour marchandises, ainsi qu'1 voie ferrée pour passagers, opérée par l'Amtrak.
La Birmingham-Jefferson Cty Transit Authority dispose de 109 bus, répartis sur 38 lignes. Enfin, l'aéroport Birmingham-Shuttlesworth International Airport se trouve à 8 kilomètres au Nord-Est du centre-ville et transporte vers 43 aéroports.
Il possède 1 piste en asphalte de 3660 mètres et 1 piste en asphalte de 2164 mètres; en 2018, il a vu passer 2 972 776 passagers, avec 101 202 mouvements aériens.