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28 Mai 2019
Plus grand parc national des États-Unis par sa superficie, le Wrangell-St Elias National Park & Preserve est géré par le National Park Service et se trouve en Alaska.
Histoire
Des traces de présence humaine depuis l'an 1000 ont été découvertes par des archéologues, avec notamment la présence de la tribu des Ahtna qui a colonisé la région en petits groupes installés le long de la Copper River. Le peuple Eyak y vivait aussi, de même que dans le golfe d'Alaska, tandis que le long de la côte, la tribu des Tlingit était installée.
Les premiers européens à avoir découvert cette région sont des trappeurs et explorateurs russes, avec le navigateur danois Vitus Bering, travaillant pour l'empire russe, qui est arrivé en 1741, débutant l'exploration des environs. La colonisation russe n'a commencé qu'en 1793, avec l'ouverture à Port Etches d'une compagnie commerciale. Des explorateurs russes ont arpenté les environs à la recherche de filons de cuivre, mais une expédition a été tuée par les amérindiens en 1797, tandis que d'autres attaques ont eu lieu jusqu'en 1805. Les embuscades et attaques des tribus locales ont mis un frein aux explorations, qui n'ont pas repris avant 1819, le long de la Copper River, avec la construction du Copper Fort, poste commercial situé près de Taral.
L'intérêt américain pour la région n'a début qu'après l'achat de l'Alaska en 1867, les États-Unis étant principalement intéressés par les filons aurifères découverts dans le territoire du Yukon vers 1880. En 1882, George Holt semble avoir été le premier américain à explorer la Copper River et ses environs, suivi par d'autres expéditions majeures en 1884, 1885, et 1891.
Après la découverte d'or dans le Klondike, au Canada, des prospecteurs sont venus près de la Copper River, accompagnés de géologues; en 1903, une mine de cuivre a ouvert près de Kennecott, suivie par quelques autres petites exploitations minières. très éloignées des petites villes, ces mines ont nécessité la construction de 314 kilomètres de voies ferrées, sur une durée de 5 ans. Courant 1908, les premières propositions pour protéger les terres de la région ont été émises, mais n'ont pas été suivies d'effets. L'exploitation minière a commencé à baisser à partir des années 1930, et la mine a fermé en 1938, précédée par la fermeture de petits forages pétroliers.
Au cours des années 1930-1940, des études ont été menées pour éventuellement faire de la région un parc naturel national, et en 1939, Ernest Gruening, alors un des directeurs du Department of Interior, a proposé d'établir un parc de 2300 Km² dans la Chitina Valley, mais le président Franklin D. Roosevelt a décliné la proposition, jugée non urgente, à une époque où l'Amérique se préparait à une possible entrée en guerre.
En 1943, le Canada a créé le sanctuaire sauvage de Kluane, juste de l'autre côté de la frontière, ce qui a progressivement amené le Department of Interior à envisager de créer un espace protégé du côté américain. En 1964, le directeur du National Park Service, George B. Hartzog, a lancé une étude destinée à promouvoir le développement des parcs d'Alaska, et Ernest Gruening, devenu sénateur de l'État, a proposé la création d'une autoroute des parcs nationaux en 1966. En 1969, le Bureau of Outdoor Recreation a proposé que le Bureau of Land Management supervise une superficie de 42 000 Km² désignée Wrangell Mountain Scenic Area, où le développement des ressources serait accompagné de la préservation de la région et de la création d'aires de loisirs. Cette approche a opposé plusieurs hauts membres de l'administration fédérale et locale, et finalement en 1971, l'Alaska Native Claims Settlement Acts de Richard Nixon a réduit les propositions de nouveaux parcs, avec la rétrocession de terres fédérales à l'État de l'Alaska et aux tribus locales, représentant 320 000 Km² (!) d'aires à préserver.
Plusieurs propositions ont été faites auprès du Congrès en 1976 pour créer un parc national à Wrangell, mais aucune n'a eu de succès, jusqu'à ce que le président Jimmy Carter invoque en 1978 la loi Antiquities Act, pour proclamer 17 sites alaskiens monuments nationaux, dont le Wrangell-St Elias National Monument, d'une superficie de 44 300 Km². L'acte a été mal accueilli par une partie des alaskiens, qui ont vu en cette invocation légale un vol de leurs terres. Les employés du parc ont été menacés et un avion du National Park Service a même été incendié au sol en août 1979.
Le 2 décembre 1980, Jimmy Carter a signé une loi transformant le monument national en national Park & Preserve, avec une surface initiale de 32 970 Km² pour le parc et 16 880 Km² d'aires préservées, où la chasse est réglementée et surveillée. Les tensions ont continué entre pro et opposants au parc national, mais progressivement, les intérêts économiques locaux ont atténué l'hostilité des alaskiens, bien que les incidents aient continué.
Parmi les activités proposées dans le parc et la zone préservée figurent la randonnée pédestre, le cyclisme de montagne, le kayak, le camping, la chasse (réglementée), l'observation de la faune et de la flore, l'utilisation de quads (réglementée), l'alpinisme, ou encore la pêche. Le Wrangell-St Elias National Park & Preserve a reçu 79 450 visiteurs en 2018.
Géographie
Plus grand parc national américain avec 53 321 Km² (6 fois la taille de Yellowstone), le Wrangell-St Elias National Park se situe au Centre-Sud de l'Alaska, et comprend 4 chaînes montagneuses.
Les Wrangell Mountains, les Chugach Mountains, l'Alaska Range et les St Elias Mountains, forment les principales chaînes de montagnes du parc (9 des 16 plus hauts sommets américains s'y trouvent), et le Mount St Elias est le 2ème plus haut sommet des États-Unis, avec 5489 mètres d'altitude.
L'immense parc accueille aussi la plus importante zone glaciaire au monde, en dehors des pôles, avec près de 150 glaciers, représentant près de 4400 Km² et près de 60% des zones glaciaires de l'Alaska. En raison du réchauffement climatique, la majeure partie des glaciers est en recul.
L'activité volcanique du parc est concentrée autour du Mount Wrangell, un volcan bouclier (effusif) haut de 4317 mètres, encore considéré comme actif, dont la dernière éruption remonte à 1900. Le magma interne provoque occasionnellement des fumerolles et vaporise la glace en surface, avec notamment la formation d'un lac de cratère au cours des années 1980. Le Mount Drum est le volcan le plus à l'Ouest des Wrangell Mountains, et culmine à 3660 mètres d'altitude.
Dans la chaîne St Elias, ce sont les volcans endormis de Bona et Churchill, respectivement haut de 5005 mètres et 4766 mètres, qui sont les plus hauts sommets volcaniques.
Grâce à cet environnement varié et préservé, la faune est très divers, avec des ours noirs, des ours bruns, des élans, des caribous, des loutres, des coyotes, des loups gris, des lynx, des gloutons, des mouflons de Dall, des chèvres des Rocheuses, des porcs-épics, des martres, des marmottes, des picas, des bisons, des cerfs hémiones, des caribous de la Toundra, des renards roux, des hermines, des lièvres d'Amérique, des castors d'Amérique, des écureuils volants Glaucomys, des écureuils roux, des spermophiles arctiques, 196 espèces d'oiseaux, et 91 espèces de poissons.