Sommet États-Unis /Corée du Nord sans accord

1 Mars 2019

(Donald Trump et Kim Jong Un à Hanï le 27/02/2019, photo de Saul LOEB, AFP, www.france24.com)

Après un premier sommet historique tenu à Singapour entre les deux dirigeants, une nouvelle rencontre a eu lieu le 27/02/2019 à Hanoï, au Vietnam, avec pour objectif affiché par Donald Trump d'obtenir un accord sur la dénucléarisation de la Corée du Nord, en échange d'un allègement des sanctions économiques.

Les retrouvailles entre les deux chefs d'État ont été méticuleusement orchestrées, avec des déclarations de confiance devant la presse émanant de Donald Trump et Kim Jong Un, quant à une issue positive des négociations. Une salle a même été aménagée pour célébrer l'éventuelle signature d'un accord entre les deux pays.

La rencontre précédente demandait que Pyongyang cesse ses activités nucléaires et démantèle son arsenal et ses installations liées au programme nucléaire : la Corée du Nord a accepté de ne plus faire d'essai nucléaire ou de missile balistique (du moins le temps des négociations). Donald Trump n'avait eu de cesse de vanter le potentiel économique "énorme" (selon ses propres mots) de la Corée du Nord, pour laquelle il entrevoyait un avenir merveilleux si un accord était conclu. Le président Trump avait même montré un clip vidéo à Kim Jong Un pour lui présenter la Corée du Nord du futur, pour tenter de séduire son dirigeant.

Le retour du dialogue entre les deux puissances, après des mois d'insultes et de menaces entre les deux chefs d'État, a permis d'apaiser les tensions, mais une certaine méfiance demeure. La Corée du Nord y trouve son intérêt car elle souhaite se développer économiquement (sous l'étroit contrôle du pouvoir) en échangeant davantage avec la Corée du Sud et d'autres pays, tandis que pour Donald Trump, l'éventuelle signature d'un accord lui permettrait d'obtenir un grand succès politique.

Cependant, aucun signe d'avancée sur la vérifiabilité concrète du démantèlement des installations nucléaires nord-coréennes n'a eu lieu, car Pyongyang voit l'arme atomique comme garante de sa survie et fierté nationale. Pour tenter d'avancer davantage dans les discussions, les États-Unis ont temporairement mis de côté la priorité au démantèlement, mais visent désormais à officialiser un accord de paix entre les deux pays.

La rencontre du 28/02/2019 s'est achevée plus tôt que prévu et sans aucune signature d'accord entre la Corée du Nord et les États-Unis. Il faut cependant souligner qu'après des décennies de tensions et de risques de guerre, le retour du dialogue est un étape importante, qui a permis à Donald Trump de jouer le premier rôle, celui qu'il affectionne tant.

Pour les États-Unis, cette nouvelle rencontre a permis de s'affranchir de l'intervention de la Chine pour rétablir le dialogue.