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26 Avril 2018
(B-1B au-dessus du Pacifique, depuis Guam, photo de Staff Sgt Bnenie J. Davis III, USAF, 30/09/2005, www.af.mil, wikipedia)
Bombardier stratégique de l'US Air Force à long rayon d’action et à géométrie variable, le Rockwell B-1 B Lancer est né grâce à l’annulation du programme du North American XB-70 Valkyrie, sensé offrir au Pentagone un bombardier stratégique de pénétration à basse altitude, au début des années soixante.
Le secrétaire à la Défense d’alors, Robert McNamara s’obstinait à refuser le financement d’un nouvel appareil de remplacement, préférant moderniser les B-52 et FB-111 en service. C’est à l’arrivée du président Nixon, courant 1969, que le projet du B-1A est lancé, et le choix se porte sur North American Rockwell en décembre de cette même année, pour développer ce nouveau bombardier. Les exigences de l’Air Force portant sur une vitesse élevée à basse altitude, l’aile à géométrie variable s’impose d’elle-même, et 3 prototypes, ainsi qu’un avion de pré-production sont commandés, avec le vol inaugural du B-1A le 23 décembre 1974, la campagne d’essai se poursuivant jusqu’à fin 1976.
Cependant, parallèlement à la phase d’essai, de nombreux problèmes ont été détectés, et ont entraîné une forte dérive des coûts, qui ont quasiment doublé en 5 ans, et le programme est finalement annulé le 30 juin 1977, par le président Carter. Malgré cette annulation, des essais se poursuivent, et les défauts d’avionique, de motorisation et la signature radar de l’avion sont corrigés, et l’appareil atteint la vitesse de Mach 2 sans encombre.
Lorsque l’US Air Force lance un appel pour un avion capable de transporter des missiles de croisière, Rockwell propose une version améliorée, nommée B-1B, avec une vitesse à basse altitude augmentée, mais diminuée en haute altitude, ainsi qu’une structure renforcée, pour accroître les capacités d’emport en armes et carburant ; par ailleurs, l’accent a été mise sur la furtivité, puisque la nouvelle mouture est 10 fois plus discrète au radar que le B-1A.
A son arrivée au pouvoir, en 1981, et fort de sa politique de course aux armements, le président Ronald Reagan annonce que le projet de Rockwell est retenu, avec une commande de 100 appareils et le vol inaugural de la nouvelle version intervient le 23 mars 1983. Le premier B-1B sort d’usine en septembre 1984, et la première livraison à une unité opérationnelle a lieu en juin 1985, sur la base de Dyess (Texas) ; le dernier exemplaire est livré en 1988, et la chaîne d’assemblage est alors définitivement fermée, après avoir atteint la cadence de 4 B-1B par mois depuis 1986.
Toutefois, des problèmes structurels sont de nouveau rencontrés, ainsi qu’une surconsommation de carburant, lors des manœuvres à basse altitude, provoquent des modifications de l’appareil : commandes de vol, amélioration du radar et des contre-mesures, système d’aide à la maintenance revu, et réacteurs modifiés.
Le B-1B étant temporairement interdit de vol en 1990, il n’a pas participé à Tempête du désert (1991), mais a été engagé par la suite lors de Desert Fox (1998), puis contre le Kosovo (1999), l’Afghanistan (2001, 2008, 2012), l’Irak (2003), la Libye (2011), l'Irak et la Syrie (2014) et la Syrie (2018). Courant juillet 2017, après le tir d'essai d'un missile intercontinental par la Corée du Nord, 2 B-1B ont été déployés et ont volé près de la frontière nord-coréenne, dans une démonstration de force.
Alors qu'il était prévu à l'origine pour déverser en priorité le feu nucléaire au temps de la guerre froide, le B-1B a vu sa mission évoluer après l'effondrement de l'URSS, réorientant son emploi vers le bombardement conventionnel classique, puis de précision.
Toujours en service, à raison de 62 appareils dans l'inventaire, le B-1B devrait quitter les rangs de l’Air Force vers 2038.
Caractéristiques
Figurant parmi les avions de combat les plus grands au monde, le B-1B mesure 44.50 mètres de long, 10.40 mètres de haut, et voit son envergure varier de 41.80 mètres à 24.10 mètres, selon le profil de vol.
Propulsé par 4 turboréacteurs General Electric F-101, il pèse 87.10 tonnes à vide, pour une masse maximale au décollage de 216.40 tonnes, carburant et armements compris. A 15 000 mètres d’altitude, il évolue à 1340 Km/h, pour une vitesse de 1130 Km/h entre 60 et 150 mètres d’altitude, en vol de pénétration à basse altitude.
Les 4 turboréacteurs sont installés par paires sous chaque aile, lesquelles contiennent 19 réservoirs de carburant étanches, représentant une capacité maximale de 91 740 Kg de kérosène. Le plafond opérationnel est de 18 290 mètres, et le rayon d’action de 5543 kilomètres au combat ; la distance franchissable maximale, sans ravitaillement, est de 11 998 kilomètres, sans armement.
La charge offensive du B-1B est de 34 tonnes en soute, sur des points d’emport, et 23 tonnes de charge extérieure, installées sous 6 points d’emport ; la charge peut inclure 128 bombes conventionnelles Mk-82 de 227 Kg, ou 84 mines Mk-62, ou 24 bombes GBU-31 guidées par GPS, ou 144 bombes guidées GPS GBU-39, ou 24 missiles de croisière AGM-154, 24 missiles de croisière AGM-158, ou encore 30 bombes à sous-munitions CBU-87/89/97.
La partie électronique repose sur un radar multimodes APQ-164, qui offre un mode suivi de terrain très précis, un radar altimétrique ASN-131 et un APN-224, un radar Doppler APN-218, un système TACAN, une antenne de communication par satellite, une radio à longue portée HF ARC-190, un système de cryptage des données KY-58, un brouilleur AN/ALQ-161, des leurres et des contre- mesures électroniques.
L’équipage de 4 hommes prend place dans le cockpit, avec le pilote et le copilote assis côte à côte, l’opérateur des systèmes offensifs assis à droite et l’opérateur des systèmes défensifs à gauche ; chacun d’eux est assis sur un siège éjectable, avec pour les membres de l’arrière, des trappes amovibles, qui sont expulsées du toit en cas d’éjection.