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4 Avril 2018
Réponse de Lockheed à une demande émise par l’US Air Force, concernant un avion-cargo lourd, capable d’acheminer de lourdes charges sur de longues distances, le Lockheed C-5 Galaxy assure, depuis plus de 30 ans, l’essentiel des missions de transport lourd des États-Unis.
Les premières études pour un tel avion remontent au début des années 1960, mais des difficultés techniques ont retardé la mise au point de solutions, qui ne sont apparues que vers la fin de cette décennie ; les demandes de l’US Air Force concernaient alors un appareil capable de transporter 56.7 tonnes sur 13.000 kilomètres, une performance jamais atteinte, qui a cependant entraîné de nombreuses modifications structurelles sur les premiers appareils.
Ainsi, en octobre 1965, Lockheed remporta un contrat pour réaliser 5 avions de présérie, destinés à mener diverses expérimentations, avant d’être transférés à l’Air Mobility Command. L’appareil qui sortit des chaînes d’assemblage de Marietta (Géorgie) le 2 mars 1968 présentait alors certaines ressemblances avec son prédécesseur, le C-141 Starlifter, aux performances inférieures. Cependant, le gigantisme de l’avion allait poser des problèmes : en effet, au cours de l’été 1969, les ingénieurs se rendirent compte de l’apparition de faiblesses dans la cellule de l’avion, et du manque d’autonomie qu’il connaissait (compensé par la possibilité d’être ravitaillé en vol).
Malgré ces difficultés, l’US Air Force devait impérativement poursuivre son programme de remplacement d’avions de transport lourd, et reçut son premier appareil de série le 17 décembre 1969, pour une qualification opérationnelle en 1970 ; la production courra jusqu’en mai 1973, époque à laquelle 81 appareils furent livrés.
Au début de son arrivée opérationnelle, les États-Unis étaient déjà fortement engagés au Vietnam, et le C-5A fut déployé sur ce théâtre en août 1971, où il se révéla indispensable à la logistique et au ravitaillement des forces ; cependant, son intense utilisation a rapidement mis en évidence le problème de la fatigue de la cellule, qui déboucha sur un programme de renforcement et de modernisation, qui débuta en 1977. Courant 1978, Lockheed conçut et produisit une nouvelle voilure, à la structure en alliage d’aluminium très robuste, et résistant hautement à la corrosion, entraînant une commande rapide de l’Air Force pour les 76 C-5A encore en service.
En septembre 1985 est apparue la version « B », qui se présente comme un modèle « A » amélioré, principalement au niveau de la propulsion, de l’avionique, plus sophistiquée, ainsi qu’au niveau de la cellule, rendue plus résistante à la fatigue et à la corrosion. Le bon comportement de l’appareil, associé à l’expérience de la version précédente, ont permis de l’admettre au service actif en décembre 1985, moins de trois mois après ses premiers essais ; courant mars 1986, 2 C-5 B firent leur apparition sur le théâtre européen, et contribuèrent à l’effort logistique américain de renforcement du dispositif, face à la puissante Armée Rouge, basée en Allemagne de l’est. Le C-5 A obtint un record le 17 décembre 1984, en emportant une charge de 111.460 tonnes à 2000 mètres d’altitude, puis en atterrissant à la masse de 397.695 tonnes ; rapidement devenu essentiel à la logistique américaine, et réputé pour sa fiabilité, le C-5 a fait preuve de son intérêt lors de la guerre du golfe de 1991, en transportant des centaines de soldats (46% du total) et des tonnes de matériels (18% du total) jusqu’en Arabie Saoudite.
L’emploi opérationnel de ces appareils les a vu voler au-dessus d’Israël (1973), du Koweït (1990- 1991), du Rwanda (1994), des Balkans (1999), de l’Afghanistan (2001) et de l’Irak (2003) ; il a de nouveau été modernisé à partir de 1998 (modèle « M »), au cours d’un programme d’intégration d’une nouvelle avionique et d’une nouvelle motorisation, permettant un décollage 30% plus court et 22% de puissance unitaire supplémentaire. Dans sa catégorie, le C-5 B/M est le plus gros avion de transport militaire au monde, et devrait rester en service jusqu’en 2040 dans le parc aérien de l’Air Force, qui en possède 53.
Caractéristiques
Véritable géant des airs, le C-5 est un quadriréacteur à empennage en « T», et aux dimensions colossales : 75.31 mètres de long, 19.84 mètres de haut, et 67.89 mètres d’envergure. Il pèse 181.43 tonnes en ordre de combat et 381.01 tonnes au maximum au décollage.
Sa propulsion est basée sur 4 turboréacteurs General Electric CF6-80-C2, délivrant une puissance suffisante pour faire avancer ce mastodonte à 950 Km/h de vitesse de croisière ; ses immenses réservoirs, installés dans les ailes, lui autorisent une autonomie de 9704 kilomètres avec 54 tonnes de charge.
Cette dernière peut monter jusqu’à 122.47 tonnes, et compter 2 chars lourds M-1, ou 10 LAV25, ou 6 UH-60, ou encore 1 CH-47, et jusqu’à 363 passagers, ou 270 soldats équipés.
Les dimensions de la soute sont de 36.91 mètres de long, sur 4.59 mètres de large, et elle est accessible par une grande rampe arrière, ou par l’avant de l’avion : dans ce cas précis, le nez de l’appareil se soulève et donne accès à la soute, grâce à une rampe qui se déploie, et à des vérines hydrauliques qui adaptent la hauteur de l’appareil par rapport au bitume.
Le poste de pilotage accueille 1 pilote, 1 copilote, 1 observateur, et 1 mécanicien, ainsi que 3 spécialistes du chargement et 2 personnels navigants ; en arrière du poste de pilotage se trouve une aire de repos et des toilettes, ainsi qu’un compartiment à bagages.
Une vaste cabine, accueillant 76 sièges, est également présente au niveau supérieur de l’avion, accessible par un escalier escamotable. Au niveau électronique, l’avion dispose d’un radar multimodes monté à l’avant, dans le nez, d’une antenne IFF, d’antennes UHF, d’un système de navigation TACAN, d’un pilote automatique et de système de brouillage et de leurres.
(Embarquement d'un char M-1 dans la soute d'un C-5, photo de Roland Balik, USAF, 15/11/2011, www.flickr.com)