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Les États-Unis d'Amérique

Venez découvrir l'Histoire des États-Unis d'Amérique: géographie, villes, économie, culture, gastronomie...

Northrop Grumman B-2

(B-2 après ravitaillement au-dessus du Colorado, photo de Staff Sgt Jeremy M. Wilson, USAF, 09/05/2012, www.flickr.com)

(B-2 après ravitaillement au-dessus du Colorado, photo de Staff Sgt Jeremy M. Wilson, USAF, 09/05/2012, www.flickr.com)

Bombardier stratégique lourd furtif de l'US Air Force, entré en service en 1997, le Northrop Grumman B-2 a été pensé, conçu et développer au cœur de la guerre Froide, lorsque l’espace aérien Soviétique était un des mieux défendu de la planète.

Lancé au milieu des années soixante-dix, afin de trouver un successeur au vénérable B-52, le programme « Advanced Technology Bomber » (ATB) proposait de mettre au point au appareil aux formes permettant de réduire significativement sa détection en déviant ou absorbant les ondes radar, afin de rendre les échos de retour les plus petits possibles. Ce concept laissait alors planer l’hypothèse de pouvoir survoler impunément n’importe quel territoire, en risquant une improbable attaque par des munitions non guidées, tout en pouvant atteindre des objectifs de haute valeur, spécialement la nuit.

En 1974, la Defense Advanced Research Projects Agency (DARPA) émit un appel aux différents constructeurs aéronautiques afin de mettre au point un concept répondant à ces critères ; Northrop et McDonnell Douglas s’impliquèrent dans les travaux initiaux, bientôt rejoints par Lockheed, fort de son expérience avec le SR-71 « Blackbird », qui disposait de quelques caractéristiques furtives. Proposant l’utilisation de matériaux composites, de peintures absorbant les ondes radars, ainsi qu’une mise au point assistée par ordinateur, les premiers travaux de design débutèrent en 1975, puis à l’été de cette même année, la DARPA entama un programme d’expérimentation et de tests du concept. Northrop et McDonnell Douglas gagnèrent les premières étapes des essais, et Lockheed fut le seul constructeur à gagner la deuxième partie, en avril 1976, qui fut le prélude du projet « Have Blue », qui donna naissance au redoutable F-117A « Nighthawk ».

Courant 1976, le programme se transforma en un bombardier stratégique à capacité nucléaire à grand rayon d’action, furtif et puissant, capable de survoler impunément l’espace aérien Soviétique, sans avoir à établir des itinéraires présélectionnés, à l’image du B-1, nettement moins furtif. Informé des avancées du programme en 1977, le président Carter aurait alors décidé de l’abandon du B1A, et des études complémentaires permirent la mise au point du concept du F-117A en 1978 ; l’abandon du B-1A par Carter fut un argument pour l’élection de Reagan,  qui obligea Carter à révéler l’existence de travaux de développement d’un bombardier furtif, le 22 août 1980.

Le programme de mise au point de l’ATB démarra en 1979, dans un secret absolu de développement, et Northrop/Boeing, ainsi que Lockheed/Rockwell furent contactés pour créer cet appareil ; les deux équipes prirent le concept de ‘l’aile volante pour base de départ. Le 20 octobre 1981, le design du concept de Northrop/Boeing fut sélectionné, et reçut l’appellation « B-2 », mais il fut modifié au milieu des années quatre-vingts, pour passer de bombardier de haute altitude à bombardier de pénétration à basse altitude, avec suivi de terrain.

Effectuant son premier vol le 17 juillet 1989, sur la base d’Edwards (Californie), pour ensuite mener un vaste programme d’essais (40.000 heures au total), comprenant 67 heures de vol de certification et de maniabilité, plus une multitude d’autres tests, il termina l’essentiel des essais à la mi juin 1990. Cependant, divers tests démontrèrent des carences dans la furtivité de l’avion, à partir d’octobre 1990, rapidement corrigées, mais des doutes subsistent quant à la furtivité de cet avion, face aux dernières réalisations dans le domaine des missiles sol-air nouvelle génération ; le 4 septembre 1992, les premiers essais de largage d’armes commencent, puis en octobre 1992, des essais climatiques sont réalisés.

Le revêtement antiradar de l’avion le rend fragile lorsqu’il stationne à l’extérieur de son hangar, ce qui le rend difficile à déployer, mais des hangars transportables spécifiques ($ 2 500 000 pièce) ont été conçus pour lui, nécessitant 29 sorties de C-130 ; sa maintenance complexe fait que la moitié des appareils est réellement opérationnelle.

Initialement, 132 appareils devaient être fabriqués, commande ensuite tombée à 75, puis à 20, avec la lente décrépitude, puis la désintégration de l’Union Soviétique, mais aussi à cause de l’augmentation du coût du programme, faisant atteindre un prix unitaire du B-2 la somme de $ 2 200 000 000, pour un coût d’entretien annuel de toute la flotte de $ 700 000 000.

Le baptême du feu du B-2 a eu lieu au-dessus du Kosovo, en 1999, puis il a pilonné les montagnes Afghanes (2001-2002), l’Irak (2003) et récemment, la Libye (2011 et 2017) ; il est régulièrement déployé à Guam et en Corée du Sud, afin de dissuader la Corée du Nord lors de ses manœuvres provocatrices. L’US Air Force envisage son retrait du parc aérien à l’horizon 2058.

Caractéristiques   

L’étrange silhouette du B-2 marque une véritable révolution dans la conception d’un avion, grâce notamment à l’utilisation d’ordinateurs pour le mettre au point : la forme générale évoque un « W », avec une flèche de 33°, sans aucun empennage.

Long de 21 mètres, haut de 5.18 mètres et avec une envergure de 52.40 mètres, le B-2 reprend le concept d’aile volante, apparu peu après la seconde guerre mondiale ; il se caractérise par l’absence de stabilisateurs horizontaux et de dérives.

Propulsé par 4 turboréacteurs General Electric F-118, dépourvus de postcombustion, et alimentés par deux entrées d’air, installées au-dessus de chaque aile, et conçues pour masquer les aubes des réacteurs, le B-2 bénéficie de tuyères d’éjection de flux des réacteurs, qui passent par des échancrures d’extrados, revêtues de carbone, pour diminuer la signature infrarouge de l’avion.

La masse à vide de l’avion est de 71 tonnes, pour 170.60 tonnes de masse maximale au décollage ; à haute altitude, le B-2 vole à 1010 Km/h, pour 920 Km/h au niveau de la mer, avec une distance franchissable maximale de 10.000 kilomètres, avec une charge de 10.90 tonnes en soutes, le tout sans ravitaillement (lequel double alors le rayon d’action).

Les équipements électroniques du B-2 sont classés « top secret », mais quelques informations ont cependant été révélées : un radar d’attaque et de suivi de terrain Raytheon AN/APQ-181, un détecteur d’alerte radar, un système TACAN, un système de communications cryptées, un GPS et un calculateur de tir ; l’ensemble des données collectées est affiché sur trois consoles de visualisation à tubes cathodiques, positionnées devant les deux membres d’équipage, qui prennent place dans un habitacle « noyé » dans le fuselage, pour réduire encore la signature de l’appareil. Les caractéristiques furtives du B-2 ne le rendent détectable que 5 kilomètres avant son attaque, alors que le B-52 est repérable à 180 kilomètres ; en outre, la signature radar du B-2 est 1000 fois inférieure à celle du B-52, ce qui ne laisse pas le temps à l’ennemi de se préparer à le repousser.

L’armement offensif du B-2 prend place dans deux grandes soutes ventrales, équipées de lanceurs rotatifs, pouvant accueillir jusqu’à 34 tonnes de charges : 80 bombes Mk-82 (227 Kg), ou 36 bombes à sous-munitions CBU-17, ou 16 bombes guidées GBU-31 JDAM, ou 216 bombes GBU- 39 de petites dimensions (113 Kg), ou 80 mines marine Mk-62,  ou 8 bombes guidées GBU-27 (900 Kg), ou bien 16 bombes nucléaires B-61/B-83.

(Bombardement d'exercice par un B-2, photo USAF website, 08/05/2016, www.flickr.com)

(Bombardement d'exercice par un B-2, photo USAF website, 08/05/2016, www.flickr.com)

(Mécaniciens travaillant sur un B-2, Whiteman AFB, MO, photo de Senior Airman Nick Wilson, USAF, 12/07/2012, www.flickr.com)

(Mécaniciens travaillant sur un B-2, Whiteman AFB, MO, photo de Senior Airman Nick Wilson, USAF, 12/07/2012, www.flickr.com)

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