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28 Février 2018
(AC-130 U du 4th Special Ops Squadron, Hulburt Field, FL, photo de Senior Airman Andy Kin, USAF, 26/12/2017, www.flickr.com)
Avion d'appui-feu rapproché de l'US Air Force, le Lockheed AC-130 U "Spooky II" trouve ses origines pendant la terrible guerre du Vietnam, où le besoin récurrent d’appui-feu au profit des troupes au sol a été constaté par le haut commandement, qui voyait quotidiennement ses soldats tomber dans des embuscades ennemies.
Pour contrer ces attaques, des versions armées d’appareils de transport ont été développées, notamment à partir du vénérable C-47 "Dakota", avec une efficacité et une puissance de feu impressionnantes. Afin de faire perdurer ce concept, l’US Air Force sélectionna un C-130, en juin 1967, qu’elle convertit sous la désignation d’AC-130 A « Gunship », dans une version prototype, à l’électronique améliorée ; en septembre 1967, ce même appareil fut engagé sur la base de Nha Trang (sud Vietnam), sur une période de 90 jours d’essais.
Par la suite, l’engagement opérationnel de l’AC-130 A l’a fait participer à de nombreuses missions de reconnaissance armée, ainsi que d’appui-feu, à l’aide de ses canons de 20 mm et ses mitrailleuses de 7.62 mm. A partir de décembre 1968, et compte tenu de la menace sol-air vietnamienne, les AC-130 A étaient régulièrement escortés par des F-4 « Phantom II », afin de le protéger et d’assurer leur survie ; en 1969, un important programme de modernisation a eu lieu, se traduisant par l’installation d’un désignateur laser, d’un système TV à basse intensité lumineuse et d’un système FLIR.
Après les accords de paix de 1973, les AC-130 ont été affectés aux théâtres du Laos et du Cambodge, pour des missions analogues ; le 12 avril 1975, la menace des Khmer Rouges contre Phnom Penh nécessita l’évacuation des derniers ressortissants occidentaux de cette ville, sous la protection des AC-130. La fin de la guerre du Vietnam n’a cependant pas mis un frein à l’engagement de l’AC-130, qui fut dépêché en 1979 à Panama, pour protéger le personnel américain, contre lequel des actes hostiles auraient pu avoir lieu pendant la révolution au Nicaragua ; cette même année, des AC-130 ont été déployés sur l’île de Guam, dans l’éventualité de leur engagement face à l’Iran, lors de la prise d’otages des ressortissants américains.
En 1983, lors de l’invasion américaine de l’île de la grenade, des AC-130 ont été employés pour neutraliser les défenses antiaériennes ennemies, et attaquer les forces au sol, en appui des unités amies sur zone. L’instabilité régionale que connaissait l’Amérique centrale à cette époque a nécessité des rotations régulières d’AC-130 dans cette partie du monde, notamment en vue d’empêcher l’arrivée de régimes Communistes ; en 1989, l’attaque américaine contre Panama a marqué le retour de l’AC-130, puis en 1990-1991, contre l’Irak de Saddam Hussein, où l’une de ces machines fut abattue, tuant 14 membres d’équipage.
En 1992-1993, ils furent utilisés en Somalie, afin de protéger les populations et les soldats amis, puis en 1994, contre Haïti, alors en proie à un coup d’Etat. Le conflit des Balkans (1995-1999) a vu cet avion être de nouveau utilisé, puis il fut engagé contre le régime Taliban en Afghanistan (2001 à nos jours), contre l’Irak, en 2003, et contre des positions d’Al Qaida en Somalie, en 2007.
En 2011, l'AC-130 a participé à des raids contre la Libye du colonel Kadhafi, puis l'appareil a été déployé lors de l'offensive contre le groupe terroriste Daesh en Syrie en 2015. L'US Air Force possède 16 AC-130 U (mis en service en 1995) dans son parc aérien, ainsi que 12 AC-130 W et 3 AC-130 J de nouvelle génération, dont 32 devraient entrer en service.
Caractéristiques
Quadrimoteur de reconnaissance armée et d’appui-feu, l’AC-130 U mesure 29.80 mètres de long, 11.70 mètres de haut et a une envergure de 40.40 mètres ; la propulsion de l’avion repose sur 4 turbomoteurs Allison T56-A-15 de 4910 Cv chacun, développant assez de puissance pour faire voler l’AC-130 à 480 Km/h de vitesse maximale, avec un plafond opérationnel de 9100 mètres.
L’électronique embarquée comprend un détecteur d’alerte AN/AAR-44, un brouilleur AN/ALQ-196, un détecteur d’alerte radar AN/ALR-69, un système de contre-mesures infrarouges QRC-84, une suite de contre-mesures électroniques AN/ALQ-172, un système de leurres AN/ALE-47, un navigateur inertiel, un GPS, un désignateur laser et un FLIR.
L’armement comprend 1 canon GAU-12 de 25 mm à 5 tubes (3000 munitions) de 3.66 kilomètres de portée, 1 canon L-60 de 40 mm (256 munitions) de 7.60 kilomètres de portée et 1 canon M-102 de 105 mm (100 obus), d'une portée de 11 kilomètres.
L’équipage comprend 1 pilote, 1 copilote, 1 navigateur, 1 opérateur du système de contrôle de tir, 1 opérateur de guerre électronique, 1 ingénieur de vol, 1 opérateur TV, 4 artilleurs, 1 spécialiste de la cargaison et 1 spécialiste de la détection infrarouge.