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Les États-Unis d'Amérique

Venez découvrir l'Histoire des États-Unis d'Amérique: géographie, villes, économie, culture, gastronomie...

Fairchild Republic A-10

(A-10 en vol au-dessus de l'Afghanistan photo de Master Sgt William Greer, USAF, 08/05/2011, www.flickr.com)

(A-10 en vol au-dessus de l'Afghanistan photo de Master Sgt William Greer, USAF, 08/05/2011, www.flickr.com)

(Vol en formation de 3 A-10 au-dessus de la Géorgie, photo Airman 1st class Benjamin Wiseman, USAF, 16/03/2010, www.flickr.com)

(Vol en formation de 3 A-10 au-dessus de la Géorgie, photo Airman 1st class Benjamin Wiseman, USAF, 16/03/2010, www.flickr.com)

Distinct des autres avions de combat de l’Air Force, destinés à la supériorité aérienne, le Fairchild A-10 Thunderbolt II est conçu pour la destruction des blindés et l’appui-feu. Cet avion ne doit pas son existence à l’hypothèse d’une attaque Soviétique en Europe, mais à la guerre du Vietnam, au cours de laquelle l’US Air Force se rendit compte qu’aucun de ces avions n’était adapté à la lutte antiguérilla, qui attaquait au quotidien les troupes américaines au sol.

En effet, bien que des avions légers fussent  adaptés pour repérer l’ennemi, aucun n’emportait un armement suffisant pour l’anéantir et se soustraire à sa menace, d’où le programme A-X, lancé par l’Air Force en 1966. Le 6 mars 1967, l’USAF lança un appel d’offres à 21 sociétés, afin de créer et concevoir un avion d’attaque à bas coût ; 2 ans plus tard, 12 de ces firmes étaient encore en compétition, puis, en août 1969, General Dynamics, Lockheed, Boeing, Cessna, Fairchild et Northrop soumirent leurs projets respectifs.

Ceux de Fairchild et de Northrop furent retenus, baptisés respectivement A-10 A et A-9 A, puis 2 prototypes, portant la lettre « Y » furent commandés, à des fins d’évaluation : en mai 1970, l’Air Force émit d’autres requêtes autour du projet, notamment la possibilité d’attaquer des blindés et d’opérer dans n’importe quelles conditions météorologiques, le tout avec un décollage et un atterrissage courts, un rayon d’action au combat important, un coût unitaire faible, et une capacité d’appui-feu.

Construit à Hagerstown, dans le Maryland, l’Y-A10 A effectua son premier vol le 10 mai 1972, puis remporta le contrat en date du 18 janvier 1973, avec une mise en production à partir d’octobre 1975, et les premières livraisons intervenant en mars 1976, sur la base de Davis Monthan (Arizona).

Lors des dernières années de la guerre Froide, des A-10 ont été envoyés au Royaume-Uni et en Allemagne de l’ouest, auprès de détachements avancés semi-autonomes, répartis sur plusieurs aérodromes, afin de n’être pas tous détruits dans l’éventualité d’une attaque aérienne massive de l’Union Soviétique.

Fort heureusement, celle-ci n’a jamais eu lieu, mais son absence n’a pas empêché l’A-10 de démontrer sa valeur : en effet, 156 de ces appareils ont participé à l’opération « Tempête du désert », en 1991, contre les forces armées de l’Irak, alors massivement équipées de matériels d’origine Soviétique. Au cours de ce déploiement, l’A-10 a été crédité de la destruction de 900 chars, 500 blindés, 1500 véhicules divers, 1000 pièces d’artillerie, et de 2 hélicoptères, engagés au canon ; la forte implication de cette machine dans cette opération d’envergure c’est traduite par la perte de 4 appareils, tous abattus par des missiles sol-air, et 3 autres machines ont été endommagées, mais ont pu retourner à leurs bases.

Peu de temps après ce conflit, l’Air Force envisagea de remplacer l’A-10 par une version spécialisée du F-16, mais ce projet fut abandonné ; en outre, la guerre de Bosnie-Herzégovine a nécessité l’engagement de l’appareil (ils tirèrent 10.000 munitions de 30 mm), pour localiser et détruire le matériel serbe. Le théâtre des Balkans allait voir le retour de l’A-10 en 1999, à nouveau lors des raids aériens contre l’infrastructure serbe au Kosovo, alors en pleine guerre civile : 36 A-10 ont alors été engagés, notamment au cours d’une mission de récupération d’un pilote de F-117. L’histoire de l’A-10 ne s’arrête pas là, puisqu’en 2001, en réponse aux attentats du 11 Septembre, il a été dépêché au-dessus de l’Afghanistan, avant d’y avoir une base aérienne avancée en 2002 : l’opération « Anaconda » fut un de ses premiers engagements en soutien aux forces de la coalition (500 à 800 Talibans tués).

Enfin, en 2003, l’Irak a de nouveau été dans le collimateur de l’A-10, où 60 appareils ont été envoyés, tirant 311.597 projectiles de 30 mm, et lançant des tracts au cours de 32 missions, puis, en 2011, la Libye fut la dernière victime de l’A-10 (6 avions sur zone).

Toujours satisfaite de son avion, l’Air Force n’envisage pas son retrait avant 2040, époque à laquelle il doit être remplacé par le F-35, dont l’arrivée est sujette à polémique : il ne dispose pas de la même puissance de feu, ni de la même protection. Début 2012, dans le cadre de mesures d’économies, l’Air Force annonce la dissolution de 5 escadrilles d’A-10, afin de dégager des lignes de crédit, pour l’équipement futur de ses unités. L'utilité de l'appareil s'est encore récemment confirmée lors de frappes contre les terroristes de Daech en Syrie et en Irak, depuis 2014 (12 A-10 engagés).

En 2017, l'US Air Force possède un total de 283 A-10 dans son parc aérien.

Caractéristiques 

Inesthétique et donnant une impression d’inachevé, l’A-10 est un biréacteur monoplace ou biplace, aux respectables dimensions : 16.26 mètres de long, 4.47 mètres de haut, et 17.53 mètres d’envergure.

A vide, l’avion pèse 11.32 tonnes, pour un poids maximal de 23 tonnes au décollage, incluant une charge militaire de 7.26 tonnes ; sa motorisation est assurée par 2 turboréacteurs General Electric TF34-GE100A. Au niveau de la mer, l’avion vole à 706 Km/h de vitesse maximale, pour une vitesse de croisière de 560 Km/h, avec un rayon d’action au combat de 460 kilomètres en appui-feu, ou 4150 kilomètres en convoyage (il peut être ravitaillé).

Ses deux turboréacteurs sont montés dans la partie arrière de l’avion, ce qui leur offre une meilleure protection contre les tirs venant du sol, et l’A-10 peut continuer à voler sur un seul moteur.

L’armement de l’A-10 lui offre une puissance de feu colossale : il a été conçu autour du redoutable canon rotatif General Electric GAU-8/A à 7 tubes de 30 mm, d’un poids de 1.85 tonne et de 6.71 mètres de long. Alimenté par un tambour à munitions d’une capacité de 1174 coups, il peut tirer des projectiles perforants ou incendiaires de 900 grammes, capables de détruire des chars et des blindés. Ces munitions sont dirigées jusqu’aux chambres de tirs par des glissières, qui viennent alimenter le canon, dont la cadence de tir peut varier de 4200 à 2100 coups par minute, nécessitant des pauses de 60 secondes, pour refroidir l’arme.

Parallèlement à ce canon meurtrier, l’avion dispose de 11 points d’emport, pouvant accueillir des paniers à roquettes (28 à 76 projectiles), des missiles antiaériens AIM-9 « Sidewinder », des missiles antichars AGM-65 « Maverick », des bombes en grappe, des bombes guidées ou des nacelles de guerre électronique. Le pilote prend place dans un cockpit blindé de 545 Kg, capable d’encaisser des coups de 23 mm, dont la verrière est aussi à l’épreuve des balles, mais fragilisée juste au-dessus du siège éjectable.

L’ensemble de l’avion est blindé, et les commandes de vol hydrauliques sont doublées et implantées séparément, pour éviter que le même tir mette l’avion en danger ; par ailleurs, en cas d’avarie sévère, le pilote peut se poser grâce à des commandes manuelles. Une variante biplace (OA-10) a été conçue pour mener des missions d’observation et de reconnaissance, grâce à des équipements vidéo et des capteurs, montés dans des nacelles.

(Gros plan sur le canon de l'A-10, photo de Master Sgt Jeffrey Allen, USAF, 18/08/2011, www.flickr.com)

(Gros plan sur le canon de l'A-10, photo de Master Sgt Jeffrey Allen, USAF, 18/08/2011, www.flickr.com)

(Simulation de puissance de feu de l'A-10 durant un salon aéronautique à Nellis, NV, photo de Tech Sgt Bob Sommer, USAF, 12/11/2011, www.flickr.com)

(Simulation de puissance de feu de l'A-10 durant un salon aéronautique à Nellis, NV, photo de Tech Sgt Bob Sommer, USAF, 12/11/2011, www.flickr.com)

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