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29 Mai 2017
Histoire
Agence américaine civile indépendante en charge de la majorité du programme spatial civil des États-Unis, la National Aeronautics & Space Administration (NASA) a été créée le 29 juillet 1958, après une décision du président Dwight D. Eisenhower.
Ce dernier voulait alors fédérer les efforts des différents services de recherche aéronautiques américains, afin de contrer les avancées soviétiques de l'époque dans le domaine des fusées et de l'accès à l'espace.
La NASA succède alors à la NACA (National Advisory Commitee for Aeronautics), dont les 8000 employés et une partie des travaux précédents permettent aux ingénieurs de la nouvelle agence d'établir un programme de recherches, spécialement dans le domaine des lanceurs. L'expérience et le savoir-faire de l'ancien ingénieur allemand Wernher von Braun, qui était rattaché au département balistique d'armement de l'Allemagne nazie, a permis à l'Amérique qu'il a voulu rejoindre de tirer profit de ses talents et de ses compétences techniques.
Les premiers essais
Installé à Huntsville, en Alabama, avec une équipe de chercheurs, von Braun développe la fusée Juno, qui met en orbite le 1er satellite américain Explorer 1, le 31 janvier 1958.
La même année, le 7 octobre, la NASA entame le programme Mercury, qui doit permettre d'envoyer un astronaute dans l'espace.
Après plusieurs modifications de design, des essais ont lieu de 1959 à 1961, avec plusieurs tirs d'essais de différents lanceurs, conduisant finalement l'astronaute Alan Shepard à devenir le 1er américain dans l'espace, le 5 mai 1961, atteignant une altitude de 186 kilomètres; le 1er vol orbital à quant à lui lieu le 2 février 1962 avec John Glenn à son bord, qui réalise 3 tours de la Terre. Au cours de la 6ème mission habitée, l'astronaute Gordon Cooper effectue 22 orbites en près de 36 heures, ce qui en fait la plus longue mission du programme. Le 27 août 1962, la NASA envoie la sonde Mariner 2 en direction de Vénus, qu'elle atteint le 14 décembre.
Mercury s'arrête en 1963 et le programme Gemini le remplace, pour permettre aux ingénieurs d'améliorer leurs connaissances et mieux maîtriser les différents aspects du vol spatial. D'une capacité de 2 passagers au lieu d'1 seul, la capsule Gemini réalise son 1er vol d'essai, sans équipage, le 8 avril 1964. Peu avant, en mars 1964, la sonde Mariner 4 survole Mars.
La mission Gemini 4 (3-7 juin 1965) est une étape majeure dans la conquête spatiale américaine, avec la 1ère sortie extra-véhiculaire d'un astronaute, Edward White, pendant 21 mn. Par la suite, d'autres missions permettent d'améliorer l'efficacité des rendez-vous spatiaux, jusqu'à la mission Gemini 12, qui est la dernière du programme, durant laquelle l'astronaute Edwin Aldrin fait 3 sorties d'une durée totale de 5 heures, ce qui est un record à l'époque.
Objectif Lune
Bien avant les premiers grands succès de la NASA, la course à l'espace opposant les États-Unis à l'URSS semblait donner à cette dernière un certain avantage; galvanisée par son désir de battre l'URSS dans ce domaine, l'Amérique du président Kennedy lance en 1961 le très ambitieux programme Apollo, qui vise à poser un homme sur la Lune avant la fin des années 60.
Comme à l'époque la NASA n'avait réalisé aucun vol orbital habité, il a fallu lancer plusieurs programmes simultanément, tout en attribuant des priorités; une fois la conception de capsule , de lanceur et la mise sur orbite maîtrisées, les ingénieurs se sont attachés à comprendre les autres aspects du vol spatial et notamment le rendez-vous spatial pour amarrage entre modules.
En outre, la perspective d'un jour fouler du pied le sol lunaire a nécessité que la NASA envoie des sondes en direction de la Lune, pour des missions de cartographie et de reconnaissance, pour identifier de possibles zones d'atterrissage (alunissage).
Après l'assassinat de Kennedy en 1963, le président Lyndon Johnson devient un soutien de poids pour James E. Webb, l'administrateur de la NASA, qui cherche et obtient les fonds nécessaires au programme. L'immense chantier technique, technologique et industriel du programme Apollo implique des centaines de sous-traitants et nécessite de déplacer le centre de gestion du programme à Houston, au Texas, où seront supervisés les travaux de recherches, les essais et le commandement.
La complexité de la conquête de la Lune est multiple : il faut concevoir et tester un module de transport de l'équipage, un module pour l'alunissage, un lanceur assez puissant pour transporter le tout, et stocker assez de vivres, d'équipements et de carburant pour permettre aux astronautes d'aller et revenir de la Lune en vie.
Pour la mise au point du lanceur, la NASA récupère un projet de fusée balistique du Department of Defense et obtient le transfert du programme sous son contrôle dès 1959; elle modifie le concept initial mais conserve certains éléments et créé la 1ère fusée Saturn I, qui décolle le 27 octobre 1961, suivie en 1966 par une version améliorée, désignée Saturn I B, capable d'emporter une capsule et d'effectuer des tests. Le 2 juin 1966, la sonde Surveyor est envoyée sur la Lune, suivie par Lunar-Orbiter en 1966-1967.
L'histoire de la NASA est dramatiquement marquée par la tragédie du 27 janvier 1967, durant laquelle 3 astronautes d'Apollo 1 s'entraînaient en conditions réelles au sol et ont péri victimes d'un incendie dans le module de commande du vaisseau; le programme Apollo a été retardé de 21 mois pour apporter les corrections indispensables au bon fonctionnement de l'ensemble des systèmes et à la mise au point du lanceur Saturn V.
Ce dernier est testé le 9 novembre 1967 pour la 1ère fois, mais sans équipage, avec un total de 4098 capteurs embarqués pour étudier son comportement et transmettre les informations. Par la suite, d'autres essais non habités ont lieu pour améliorer encore l'équipement et le lanceur, puis le 1er vol habité a lieu le 11 octobre 1968, à bord d'une fusée Saturn I B, dans laquelle la capsule Apollo est embarquée.
Le 21 décembre 1968, la fusée Saturn V emporte pour la 1ère un équipage et un module qui quittent l'orbite terrestre et se dirige vers la Lune, qu'elle atteint 61 heures après; elle passe derrière la face cachée de l'astre 7 heures plus tard et permet de préparer les futures missions lunaires. Deux autres missions de répétition générale ont ensuite lieu, dont une avec simulation d'alunissage en conditions réelles, puis arrive enfin le jour où la NASA s'estime prête à conquérir la Lune.
La mission Apollo 11 (16-24 juillet 1969) , parvient à amener les astronautes Neil Armstrong et Edwin Aldrin sur la mer de la Tranquillité le 20 juillet 1969, voyant ainsi l'Homme fouler le sol d'une autre planète pour la 1ère fois de son Histoire. Le 1er pas sur la Lune est retransmis en direct, suivi par 500 à 600 millions de téléspectateurs.
Par la suite, 6 autres missions sont envoyées vers la Lune de novembre 1969 à décembre 1972 (surtout pour ramener des échantillons de roches et étudier la Lune), dont la célèbre mission Apollo 13, qui rencontra d'énormes difficultés et manqua de peu de voir mourir son équipage, qui ne pu se poser sur la Lune mais en fit le tour, avant de rentrer sur Terre après avoir subi de sérieux dommages dus à l'explosion d'un réservoir d'oxygène dans l'espace.
Recherche spatiale
Dans la mesure où le programme Apollo a été une réussite et a permis de battre l'URSS dans la conquête de la Lune, le gouvernement de Lyndon Johnson préfère alors consacrer son budget à des programmes sociaux et à la guerre au Vietnam et réduit très fortement celui de la NASA.
Seulement 2 jours avant qu'Armstrong pose le pied sur la Lune, l'administrateur de la NASA Thomas Paine annonçait que l'agence allait envoyer une station spatiale, grâce au programme Skylab, dans l'espace en 1973, pour servir de tremplin vers d'autres destinations; à l'arrivée de l'administration du président Nixon et le Congrès limitent la future mission à des objectifs purement scientifiques.
Le 14 mai 1973, Skylab est envoyé dans l'espace par une fusée Saturn V, mais rencontre le jour-même de sérieuses difficultés et pannes, ce qui semble compromettre la mission; l'équipage sensé prendre place à bord voit sa mission repoussée de 5 jours, le temps d'essayer de corriger les problèmes les plus graves, puis les ingénieurs préparent des kits de réparation que les astronautes devront utiliser. Le 25 mai 1973, 3 astronautes de la mission Skylab 2 arrivent dans une capsule Apollo et effectuent les premières réparations le lendemain; le premières expériences débutent le 29 mai.
Le retard accumulé, lié surtout aux problèmes techniques et énergétiques de Skylab, pousse les ingénieurs et spécialistes à revoir le planning des tâches à effectuer et de donner la priorité aux observations médicales et solaires. Une éruption solaire est filmée depuis l'espace pour la 1ère fois le 7 juin et les astronautes rentrent le 22 juin.
Ils sont remplacés dès le 28 juillet par un autre équipage (Skylab 3), qui tombe malade et obtient 1 jour de repos dans l'espace le lendemain; par la suite, les astronautes réparent la protection thermique de Skylab et font une sortie spatiale de 6h30 au total le 6 août. A l'issue d'une mission de 59 jours, ils rentrent sur Terre le 25 septembre 1973. Skylab 4 les remplace dès le 16 novembre et rentre sur Terre le 4 février 1974, après 84 jours dans l'espace.
Léger rapprochement
Opposés dans la course à l'espace et la conquête de la Lune, les États-Unis et l'URSS entrent dans une politique de détente et améliorent leurs relations diplomatique; les deux superpuissances se mettent d'accord sur l'idée d'un vol spatial conjoint le 24 mai 1972, lors de la ratification du projet.
Les ingénieurs soviétiques et américains entrent en contact pour vérifier la faisabilité d'une jonction des deux capsules, puis après la préparation des équipements et du personnel, le lancement de Soyouz et d'Apollo a lieu le 15 juillet 1975, respectivement depuis le Kazakhstan et la Floride, à 12h20 et 19h50.
Le 17 juillet, les 2 vaisseaux se rassemblent et l'écoutille les séparant s'ouvre à 19h20, marquant un événement historique, avec notamment la mise en commun des technologies, le tout diffusé dans le monde entier grâce à la télévision et à la presse écrite.
L'équipage de 2 soviétiques et 3 américains rentre sur Terre les 21 et 23 juillet 1975.
(Maquette du couple Apollo-Soyouz au National Air & Space Museum de Washington D.C, photo de Toytoy, 30/12/2006, wikipedia)
Explorer l'infini
Afin de mieux tenter de comprendre les mystères du cosmos, la NASA a procédé à de nombreux envois de sondes exploratrices depuis sa création en 1958, et grâce aux progrès de l'informatique des années soixante-dix, elle a poursuivi cet effort.
En 1973, la sonde Mariner 10 est envoyée par la NASA pour explorer Mercure, qu'elle survole 3 fois en 1974. Le 20 août et le 9 septembre 1975, les sondes Viking 1 et 2 sont lancées en direction de Mars, qu'elles atteignent le 21 juin et le 9 aôut 1976 et se posent respectivement le 20 juillet et le 9 septembre.
L'exploration lointaine de l'espace se poursuit avec l'envoi des sondes Voyager 1 et 2 en septembre et août 1977; Voyager 1 s'approche de Jupiter le 5 mars 1979 et de Saturne le 12 novembre 1980.
La folie des grandeurs
En 1972, la NASA décide de lancer son programme de navette spatiale réutilisable, en prenant en considération les besoins spatiaux des militaires, pour bénéficier de leur soutien; le feu vert est donné par le président Nixon en janvier 1972 pour la version la plus ambitieuse proposée, mais la NASA doit renoncer à son projet d'un autre Skylab pour parvenir à financer le programme de la navette, à une époque où les budgets de cette agence ne cessent de décroître.
Le projet proposé par l'industriel californien North American Rockwell est retenu le 26 juillet et le contrat lui demande de construire 2 orbiteurs et 1 engin d'essais : l'orbiteur proposé est capable de placer 29.50 tonnes de charges en orbite basse et peut se poser à 2350 kilomètres de sa trajectoire orbitale.
Pendant les 2 ans qui suivent la signature du contrat, de nombreux changements sont apportés pour faire baisser les coûts, et la construction d'Enterprise, la 1ère navette, est achevée en 1976. Elle sert surtout à mener des essais en vol, transportée sur le dos d'un Boieng B-747 spécialement aménagé.
Finalement, le 12 avril 1981 décolle la 1ère navette spatiale, Columbia, qui réalise 37 orbites en 2 jours et se pose sans encombre; le 11 novembre 1982, Columbia entre dans sa phase opérationnelle et provoque l'enthousiasme au sein de l'opinion publique, y compris à l'international. Le concept attire les industriels d'autres pays qui veulent mettre des satellites en orbite à des coûts modérés, mais les rabais consentis par la NASA rendent le programme très coûteux et 5 fois moins performant que prévu.
Le programme est frappé par la catastrophe de la navette Challenger, qui explose en vol le 28 janvier 1986, tuant ses 7 membres d'équipage, à l'occasion de la 25ème mission du programme; la rupture d'un joint entre 2 segments d'un propulseur à poudre est à l'origine de l'accident, qui a été partiellement filmé par la NASA. Le programme de la navette spatiale est arrêté durant 32 mois et c'est la navette Discovery qui effectue la 1ère nouvelle mission le 29 septembre 1988. Après un nouvel accident le 1er février 2003, durant lequel la navette Columbia explose peu après le décollage et tue ses 7 membres d'équipage, la NASA décide de la mise à la retraite de ses orbiteurs, dont le dernier atterrit le 21 juillet 2011.
L'espace, toujours et encore
Parallèlement au programme de la navette spatiale, la NASA poursuit son exploration de la Terre et de l'espace, avec en particulier la mise en orbite du télescope spatial Hubble, le 24 avril 1990, dédié à l'étude de l'univers lointain, grâce à la lumière visible, aux ultraviolets et au rayonnement infrarouge. Trois autres télescopes spatiaux suivent en 1991, 1999 et 2003, tandis que la NASA parvient à poser des rovers d'exploration (dont Curiosity) sur Mars en 2003 et à mieux connaître Mercue grâce à la sonde Messenger (2004).
La NASA participe également activement à la construction de la Station Spatiale Internationale (ISS), débutée en 1998 et achevée en 2017, et destinée à la recherche scientifique (biologie, physique, astronomie, météorologie), avec des visées médicales, mais aussi de la recherche dans le domaine des matériaux.
Installations de la NASA
Pour mener à bien ses activités, la NASA compte 10 sites dédiés à la recherche, à la construction et au lancement de ses équipements.
La protection de du Johnson Space Center et du Kennedy Space Center est assurée par 2 groupes d'intervention, les Special Response Team, forts au total de 33 agents.
(Centre de contrôle de Houston, Texas, photo de James Blair, NASA, 30/08/2009, wikipedia, www.spaceflight.nasa.gov)
Employés de la NASA
Moyens aériens de la NASA
Pour effectuer l'ensemble des essais en vol qu'elle doit réaliser avant de valider des technologies, ou bien pour entraîner ses équipages, la NASA utilise de nombreux aéronefs répartis sur ses différents sites.
Aéronef | Mission | Flotte |
Boeing B-747 | Recherche | 1 |
Gulfstream III | Recherche | 2 |
Dassault Faclon 20 | Recherche | 1 |
Lockheed ER-2 | Recherche | 2 |
Lockheed P-3 | Recherche | 2 |
Lockheed S-3 B | Recherche | 1 |
Martin B-57 | Recherche | 3 |
McDonnell Douglas F-15 | Recherche | 4 |
Northrop Grumman RQ-4 | Recherche | 2 |
General Atomics MQ-9 | Recherche | 1 |
Short C-23 | Recherche | 3 |
Lockheed HC-130 | Recherche | 2 |
De Havilland DHC-6 | Recherche | 1 |
Rockwell OV-10 | Recherche | 3 |
Northrop T-38 | Entraînement | 19 |
McDonnell Douglas F/A-18 | Entraînement | 4 |
Beechcraft 200 King Air | Recherche/transport | 4 |
Lancair Columbia | Recherche | 1 |
Gulfstream II | Recherche | 3 |
Douglas C-9 | Exercice Zero G | 2 |
McDonnell Douglas DC-8 | Laboratoire volant | 1 |
Aero Spacelines Super Guppy | Transport lourd | 1 |
Learjet 23 | Recherche/transport | 1 |
Learjet 25 | Recherche/transport | 1 |
Bell UH-1 | Appui/secours | 6 |
Satellites
La NASA possède un important nombre de satellites et en utilise également conjointement avec d'autres agences fédérales ou sociétés.
Satellites de la NASA
Satellites partagés