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6 Décembre 2022
Origines de la colonie
Avant de devenir une des 13 colonies britanniques, la Nouvelle-Hollande a été possession néerlandaise. En effet, au XVIIème siècle, l'Angleterre et les Provinces Unies étaient rivales et les hollandais disposaient d'une flotte marchande bien plus importante que celles de l'Angleterre et de la France, qui étaient alors parmi les plus grandes puissances de l'époque, et les Provinces Unies cherchaient à s'établir en divers endroits pour étendre leur empire.
En 1609, les marchands des Provinces Unies étaient intéressés par la recherche d'une nouvelle route maritime par l'ouest, à destination de l'Asie, alors désignée "Indes Orientales" et Henry Hudson, navigateur anglais sous contrat avec les hollandais a été chargé de trouver un passage. Après avoir exploré durant plusieurs mois le littoral Est de l'Amérique du Nord, Hudson a notamment remonté en septembre le fleuve auquel sera donné son nom et a fait demi-tour après s'être aperçu que ce cours d'eau rétrécissait.
Rentré en Europe en novembre 1609, Hudson a fait part de ses découvertes, conduisant les Provinces Unies à revendiquer les terres le long des fleuves de cette partie de l'Amérique du Nord, sous le nom de Nouvelle-Néerlande en 1614, après plusieurs voyages de cartographie. A cette période, 4 importantes compagnies de pelleterie avaient décidé de commercer avec les amérindiens et des comptoirs commerciaux ont été installés par les hollandais vers 1611, idéalement placés entre les fleuves Hudson et Connecticut. Fort Orange (actuelle Albany) se trouvait à l'intérieur des terres, tandis que la Nouvelle Amsterdam (future New York) se trouvait à la pointe Sud de l'île de Manhattan.
Un lent développement
La colonisation néerlandaise a réellement débuté à partir de 1624, voyant plusieurs familles s'installer sur l'île aux Noix (actuelle Governors Island) et dès 1626, face à la menace grandissante d'attaques d'autres puissances coloniales ou des amérindiens, les néerlandais ont décidé de protéger l'embouchure de la Noortriever (le fleuve Hudson) en regroupant les activités commerciales sur l'île de Manhattan, achetée aux amérindiens par Peter Minuit, alors gouverneur de la colonie. Les colons, dont environ 200 Hugenots français, cohabitaient avec les indiens sur l'île de Manhattan et ceux vivant aux alentours (Mohawk, Mohicans, Lepanes) et faisaient commerce de peaux de castor, de loutres et de visons. Cependant, l'appétit des colons pour de nouvelles terres a vite provoqué des tensions, puis des affrontements armés avec les amérindiens jusqu'aux années 1640.
Avec seulement 350 colons en 1630, la Nouvelle-Néerlande a importé des esclaves afin de se développer, pour abriter près de 2000 habitants en 1640, mais n'atteignait pas la démographie des colonies britanniques d'alors, notamment la Virginie et ses 10 442 colons ou le Massachusetts et ses 8932 habitants.
En 1647, Peter Stuyvesant a été nommé directeur général de la Nouvelle-Néerlande et a été choqué par les habitudes des colons, qu'il jugeait trop relâchées : aucune notion d'urbanisme dans la construction des maisons, corruption, trop de liberté religieuse, tavernes ouvertes trop tard la nuit. Par ailleurs, Stuyvesant trouvait la cité mal défendue et a fait construire une muraille (à l'emplacement de l'actuelle Wall Street) pour la protéger et il a aussi tenté de fermer les portes de la colonie aux immigrants juifs, mais la Compagnie néerlandaises des Indes orientales a refusé qu'il fasse cette discrimination.
Malgré cet échec, Stuyvesant a réussi à faire paver les rues de la ville, à édifier le premier hôpital colonial et a imposer des décrets d'urbanisme pour améliorer l'aspect de la cité. Toutefois, le directeur n'était pas apprécié, car jugé trop autoritaire et intolérant par la population.
En 1655, les Provinces-Unies ont conquis la Nouvelle-Suède, (actuel Delaware). La Nouvelle-Hollande avait alors le néerlandais pour langue officielle, mais l'anglais, le français, l'allemand et le suédois y étaient parlé.
Convoitée par les Anglais
Pour les stratèges britanniques, la présence hollandaise empêchait la Couronne d'unifier ses deux têtes de pont en Amérique du Nord, à savoir la Nouvelle-Angleterre et les possessions de la Virginie, et après avoir poursuivi le développement de ses colonies, atteignant 70 122 colons en 1660, contre à peine 9000 hollandais, les britanniques ont rassemblé une flotte de 4 navires près de la Nouvelle-Amsterdam en 1664, laquelle comptait alors 1600 habitants, sur les 10 000 de la colonie.
Mal défendue, la colonie hollandaise est remise à contrecœur aux anglais par son gouverneur Peter Stuyvesant, après qu'il ait subi des pressions des colons et des britanniques dans la colonie. Cependant, cette reddition a été habilement négociée car les colons hollandais ont pu conserver leur droit de propriété et leur liberté religieuse.
Après la reddition néerlandaise, le roi Charles II d'Angleterre a offert la colonie à son frère, le duc d'York, et New Amsterdam a été rebaptisée New York en son honneur, de même que la colonie, devenue colonie de propriétaires.
Le vaste territoire ainsi conquis comportait aussi les terres de l'actuel New Jersey, du Delaware, du Vermont, et quelques zones du Massachusetts et du Maine; les hollandais ont officiellement renoncé à cette portion du territoire nord-américain lors du traité de Breda en 1667. Courant 1673, les hollandais ont brièvement repris La Nouvelle Amsterdam, alors New York, rebaptisée la Nouvelle-Orange, mais le traité de Westminster de 1674 a définitivement vu la Hollande céder le territoire aux britanniques.
(Carte de La Nouvelle-Amsterdam en 1660, image Chandler Harry A, www.mapcollections.brooklynhistory.org)