Lake Pontchartrain

(Vue satellite du lac, image Copernicus Sentinel-2, ESA, 13/10/2017, wikipedia)

(Plage au bord du lac, photo Infrogmation, wikipedia)

(Photo Ayesha Qamar, www.onlyinyourstate.com)

Plus grand lac de Louisiane et 2èmeplus grand lac salé des États-Unis, le lac Pontchartrain est en réalité un estuaire relié au golfe du Mexique et à plusieurs rivières et bayous. 

Bordant la limite Nord de la ville de La Nouvelle-Orléans, le lac était à l'origine nommé Okwata ("eau vaste") par les amérindiens et à l'arrivée de l'explorateur français Pierre Le Moyne d'Iberville en 1699, celui-ci a rebaptisé le lac Ponchartrain, en l'honneur du ministre de la marine de l'époque. La présence humaine dans les environs remonte à 3500 ans, avec un accroissement significatif depuis environ 300 ans et l'arrivée des européens. 

Au fil des ans, l'appétit humain pour les ressources naturelles a stressé l'écosystème du lac et des marécages, avec notamment, une importante exploitation forestière ou encore l'arrivée de l'eau salée aux pieds de nombreux cyprès, les mettant en danger. Des espèces végétales et animales invasives ont également apporté de nombreux changements à l'environnement local. 

L'expansion de La Nouvelle-Orléans a nécessité de grands travaux de drainage des zones humides, avec le pompage d'importantes quantités d'eau, la construction de levées protectrices ou encore de canaux, tout en voyant ces nouvelles zones être continuellement menacées par les eaux, puisqu'elles ont été bâties sous le niveau de la mer et continuent de s'enfoncer. Alors qu'elles protègent les habitants, les nombreuses levées construites le long du Mississippi empêchent les crues naturelles qui apportent des sédiments précieux à l'équilibre environnemental. 

Les anciennes zones marécageuses avaient l'avantage d'absorber l'énergie des ondes de tempête, en atténuant la hauteur des vagues et leur vitesse, mais alors qu'elles représentaient une protection efficace contre les ouragans, elles ont été exploitées et détruites en grande partie. Toutefois une prise de conscience a commencé au cours des années soixante-dix et les ingénieurs ont entrepris des travaux de réhabilitation, avec l'installation d'exutoires pour que les sédiments puissent venir se déposer dans les zones humides, pour atténuer ces effets néfastes.

Réparti sur les paroisses de St Tammany, Orleans, Jefferson, St John the Baptist, St Charles et Tangipahoa, le lac est alimenté par les rivières Tchefuncte, Tangipahoa, Amite, Bogue Falaya et Tickfaw, ainsi que par les bayous Lacombe et Chinchuba. Le lac abrite l'une des plus grandes zones marécageuses des États-Unis, avec 50 585 hectares de marais. 

D'une superficie totale de 1630 Km², avec une longueur de 64 kilomètres et une largeur de 39 kilomètres, le lac a une profondeur moyenne de 3 mètres et va jusqu'à 20 mètres à sa plus grande profondeur. L'étendue d'eau est si vaste qu'elle permet de voir la courbure de la Terre à l'horizon. 

La faune du lac est notamment représentée par des alligators, des loutres de rivière, des rats musqués, des visons d'Amérique, des ragondins, des ratons laveurs, des tortues vertes, des tortues de Kemp, des tortues luth, des caouannes (tortues de mer), des tortues imbriquées, des pygargues à tête blanche, des balbuzards pêcheurs, des faucons pèlerins, des crécerelles d'Amérique, 28 espèces de bécasses, 23 espèces d'échassiers, 22 espèces d'oies, de cygnes et de canards, 16 espèces de poissons marins, et  11 espèces de poissons d'eau douce. 

En 1948, un important projet de construction d'un immense pont enjambant le lac est apparu à l'initiative d'Ernst M. Loëb Jr, qui a réussi à convaincre les autorités de l'intérêt de son projet : après plusieurs années de travaux, le pont à 2 voies, long de 38.40 kilomètres a ouvert en 1956, pour un coût de $ 46 000 000 ($ 503 990 882 000 de 2022). Le 16 juin 1964, une barge a percuté le pont et entraîné la chute d'un bus dans l'eau, faisant 6 morts. 

Face à l'accroissement de la circulation, un autre pont, parallèle au premier, a été ouvert en 1969 et affichait 16 mètres de longueur supplémentaire; grâce à ces ponts, les habitants des villes de la rive Nord du la ont pu se rendre bien plus facilement à La Nouvelle-Orléans et inversement, le tout en passant par les péages des ponts, avant l'itinéraire de 50 minutes. Les deux pont sont soutenus par 9500 piliers de béton et sont les plus longs ponts sur l'eau au monde; ils sont empruntés par environ 12 000 000 de véhicules par an.  

(Cyprès au bord du lac, photo William Blackwell, 14/05/2010, wikipedia)

(Navigation sur le lac, photo Rebecca Todd, www.fr.neworleans.com)

(Ponts sur le lac, photo Glenn from Houston, 05/10/2008, www.flickr.com, wikipedia)

(Vue aérienne des ponts, photo www.morrisbart.com)