Victoire politique de Trump

(Le juge Kavanaugh, photo AFP, www.lesoir.be)

Après l'annonce le 9 juillet par le président Trump de son souhait de nommer le juge fédéral Bret Kavanaugh à la Cour Suprême, pour remplacer le juge Anthony Kennedy, Donald Trump vient de remporter une grande victoire politique avec l'accord du Sénat qui a confirmé Kavanaugh dans ce poste, avec 50 voix pour et 48 contre le 6 octobre 2018. 

Kavanaugh a prêté serment et des manifestations ont déjà eu lieu à Washington D.C contre son arrivée. 

La nomination de Kavanaugh a été sujette à des controverses et de la confusion, après que des accusations de tentative de viol et d'agression sexuelle aient été portées contre lui : une enquête du FBI a alors été menée pour vérifier ces accusations mais n'a semble-t-il rien trouvé pour les confirmer (les démocrates considèrent cette brève enquête comme bâclée). 

Ultra conservateur et membre du Parti Républicain, Kavanaugh va rejoindre la plus haute institution judiciaire américaine, chargée de prendre les décisions de dernier ressort, et elle est compétente dans tous les cas relevant de la Constitution. Elle peut notamment statuer sur la constitutionnalité des lois fédérales ou des États et peut prendre des décisions sur des sujets sensibles tels que le droit à l'avortement, le port d'armes ou encore l'immigration. 

Avec cet atout républicain auprès de la Cour Suprême, Donald Trump espère pouvoir affermir sa position et faciliter l'application de certaines mesures politiques conservatrices qui lui sont chères. Cette victoire républicaine pourrait paradoxalement renforcer la mobilisation des démocrates, notamment avec le vote féminin, pour faire pencher le Congrès du côté démocrate lors des élections de mi-mandat en novembre. Sur 9 juges, 4 seulement sont considérés comme progressistes, ce qui donne aux républicains de meilleures chances pour faire passer certaines lois. En outre, 2 juges progressistes de 80 et 85 ans seront bientôt amenés à être remplacés au sein de la Cour Suprême, ce qui va probablement permettre à Donald Trump de faire basculer l'institution dans le camp conservateur.

A n'en pas douter, cette nomination va continuer d'animer le débat public outre Atlantique et de galvaniser le camp républicain et son adversaire démocrate, pour l'enjeu crucial des élections de mi-mandat.