7 Février 2018
Histoire
Peuplée depuis près de 12 000 ans, avec une présence humaine permanente depuis 5000 ans, la Virginie a vu arriver l'agriculture en l'an 900 de notre ère et vers l'an 1500, les peuples algonquins, sioux et iroquois ont commencé à s'établir durablement dans la région, en créant plusieurs villages.
Après 1570, les algonquins ont étendu leur contrôle sur la région sous le règne du chef Powhatan, qui a voulu écarter les menaces d'autres tribus sur le réseau commercial de son peuple; les algonquins ont ainsi réussi à contrôler 30 tribus plus petites et à gérer 150 villages, avec un langage commun, le tout permettant à la population d'atteindre 13 000 à 14 000 individus en 1607.
Vers la fin du 16ème siècle, les premières expéditions européennes ont atteint la baie de la rivière Chesapeake, puis en 1583, la reine britannique Elizabeth I a autorisé Sir Walter Raleigh a coloniser le Nord de la Floride espagnole (qui s'étendant de l'actuelle Floride à la Caroline du Sud), et en 1584, Raleigh a envoyé une expédition le long de la côte Atlantique de l'Amérique du Nord. Le nom de la colonie de Virginie pourrait avoir été suggéré par Raleigh ou la reine, dont le surnom était la reine vierge.
La création de la colonie de Virginie a été la première fois où les britanniques se sont durablement établis en Amérique du Nord, à travers la création du James Fort en 1607 (qui deviendra le village de Jamestown en 1610). Ce site a été nommé en l'honneur du roi anglais Jacques 1er, qui a lancé plusieurs explorations de l'Amérique du Nord pour renflouer les caisses de son royaume.
Le navigateur et capitaine John Smith a fait partie des 105 premiers britanniques à coloniser la Virginie, à partir de mai 1607, et a fait édifier un fort pour affronter le rude hiver et repousser les attaques des algonquins. Capturé et condamné à mort en décembre de la même année par les amérindiens, il aurait été sauvé par Pocahontas, fille du chef Powhatan alors âgée de 12 ans.
Régulièrement attaquée et confrontée à des hivers rudes et à la maladie, la colonie a perdu 80% de ses membres en 1609; malgré ces difficultés, les britanniques sont restés implantés dans la région et ont persévéré, sous l'autorité du roi Jacques 1er qui avait créé la Virginia Company, en vue d'obtenir des colons qu'ils cherchent de l'or et des pierres précieuses sur ce territoire.
Après des recherches vaines, les colons ont tenté de se lancer dans la culture du tabac, ainsi que dans la production de goudron et de bière, pour que la Virginia Company puisse tirer des bénéficies de la colonie. La compagnie a notamment cherché à accélérer l'arrivée de nouveaux colons dans le Nouveau-Monde, mais en misant plus sur le patriotisme et le nationalisme des futurs colons, plutôt que de faire espérer des richesses immédiates à ces derniers. A partir de 1614, les tenions avec les amérindiens ont commencé à diminuer, grâce au mariage de Pocahontas et du colon John Rolfe, mettant un terme à la première guerre entre les amérindiens et les colons.
Courant 1619, plus de 1000 européens arrivent à bord de plusieurs navires, avec quelques africains et des amérindiens transformés en esclaves, pour cultiver le tabac. En plus de l'hostilité relative au contrôle des terres et des ressources entre les colons et les amérindiens, l'afflux des européens a poussé les tribus locales à prendre les armes pour défendre leurs terres, volées par les colons pour cultiver le tabac.
De violents conflits ont à nouveau éclaté à partir de 1622, avec notamment 347 colons tués par les amérindiens dans toute la colonie (1/4 de la population) lors d'attaques coordonnées en plusieurs endroits. Des représailles ont eu lieu contre les Powhatans et des escarmouches ont opposé les deux camps pendant 1 an, avant qu'une trêve n'ait lieu. Les colons ont alors invité les chefs amérindiens et leurs guerriers à venir boire un verre à Jamestown pour célébrer la trêve, mais la liqueur proposée avait été empoisonnée et 200 amérindiens ont péri, plus 50 autres tués par les colons.
Courant 1624, sur 6000 colons installés en Virginie depuis l'arrivée des britanniques, 3400 ont survécu aux conditions de vie en Amérique du Nord : famine, insalubrité, climat et attaques amérindiennes. Cependant, comme la demande européenne en tabac ne cessait d'augmenter, les britanniques. Durant l'année 1624, le roi Jacques 1er a décidé de donner à la Virginie le statut de colonie royale et la place sous le contrôle de la Couronne, reprenant ainsi les terres détenues par la Virginia Company. Après les affrontements face aux amérindiens, un cessez-le-feu a été déclaré en 1628, mais a été interrompu en 1629 et duré jusqu'en 1632, année au cours de laquelle un traité de paix a été négocié. Fragile, la paix a plutôt ressemblé en un cessez-le-feu de longue durée, durant lequel les colons ont construit à partir de 1633 une palissade en bois longue de 9.65 kilomètres pour se protéger des possibles attaques amérindiennes le long de la péninsule de Virginie.
Devenue progressivement plus attractive, la colonie de Virginie a vu sa population atteindre 5000 colons à partir de 1640, une partie des nouveaux arrivants étant des puritains protestants, mais le gouverneur d'alors, William Berkeley, a pris des mesures pour empêcher les protestants d'arriver dans la colonie (ces derniers préfèrent alors celle du Massachusetts). Parallèlement aux arrivées des nouveaux colons, la couronne britannique a été confrontée à la Première Révolution anglaise , durant laquelle les royalistes ont été opposés aux parlementaires.
En raison des troubles en Angleterre, William Berkeley a ouvert en grand la colonie aux royalistes qui fuyaient l'Europe, faisant tripler la population au cours des années 1640; courant 1650, la colonie abritait 15 000 habitants, dont seulement 300 noirs. En août 1650, le Parlement britannique décide d'imposer un embargo contre les 3 colonies qui soutiennent les royalistes, dont celle de Virginie, et une expédition navale part de Grande-Bretagne en septembre 1651 en vue de prendre le contrôle des colonies. En janvier 1652, les forces britanniques débarquent en Virginie et un émissaire est envoyé à William Berkeley pour lui ordonner de se rendre, mais la Chambre des citoyens de Virginie a décidé d'envoyer 1200 hommes défendre Jamestown, puis a négocié un accord favorable à la colonie.
En échange de sa reddition, la colonie a obtenu le pardon pour ses actes passés, la reconnaissance des terres données par la Couronne, ainsi que la liberté de commercer. William Berkeley a été remplacé par le gouverneur Richard Bennett à la tête de la colonie à partir du 30 avril 1652. Puritain modéré, Bennett a autorisé la législature locale de Virginie à exercer une autorité sur plusieurs domaines et a aussi mené des négociations avec la colonie voisine du Maryland. Parmi les très nombreux royalistes arrivés dans la colonie ont figuré les ancêtres de George Washington, James Monroe, James Madison ou encore John Marshall.
La culture du tabac et les richesses associées à son commerce ont attiré de nombreux colons qui sont venus progressivement faire croître la population de Virginie : cet afflux s'est accompagné d'une demande plus importante en esclaves. Après le départ de William Berkely, la colonie a connu le suffrage universel de 1652 à 1660, période durant laquelle Oliver Cromwell, puis son 3ème fils, Richard Cromwell ont été Lords protecteurs du Commonwealth d'Angleterre, d'Écosse et d'Irlande.
En 1660, le roi Charles II renverse Richard Cromwell et reprend la tête du royaume, puis fait revenir William Berkeley à la tête de la Virginie, en remerciement de sou soutien à la monarchie; de nouveaux royalistes arrivent dans la colonie et portent sa population à 40 000 habitants en 1670, avec de grandes plantations de tabac pour principale économie. La législation contre les esclaves se durcit en Virginie, où tout enfant né d'un esclave le deviendra à son tour et où le métissage est interdit. Le droit de vote est réservé uniquement aux chefs de famille et aux propriétaires terriens à partir de 1670.
La culture du tabac a explosé à partir de 1673, année durant laquelle le monopole français du tabac a été accordé à la marquise de Maintenon, ce qui a favorisé l'essor de la contrebande en provenance de Virginie, meilleur marché et plus rémunérateur pour les planteurs. Parallèlement à ce dynamisme, les attaques fréquentes des amérindiens contre les colons ont conduit Nathaniel Bacon à demander en 1676 au gouverneur Berkeley (dont la femme est sa cousine) à envoyer des détachements armés pour protéger les colons, mais ce dernier l'a accusé de rébellion et l'a fait emprisonner à Jamestown, après qu'il ait tenté de faire passer une loi limitant les pouvoirs du gouverneur.
Soutenu par 300 à 500 colons, Bacon a promis de faire repentance publique de son acte en échange de sa libération, mais s'est enfui sitôt après celle-ci : il a alors fait publier des textes reprochant à l'administration du gouverneur les impôts, la main mise sur le commerce des fourrures ou encore l'abandon des fermiers confrontés aux amérindiens. Le 19 septembre 1676, Bacon et ses hommes brûlent la capitale, tandis que Charles II fait envoyer un navire pour mater la révolte : le 26 octobre 1676, Bacon meurt de la dysenterie, puis peu après, 23 chefs rebelles ont été pendus, tandis que la plupart des Blancs qui ont participé à la révolte ont été amnistiés par l'assemblée de Virginie, alors que tous les Noirs ont été condamnés. Il a s'agit de la toute première rébellion de colons en Amérique du Nord.
(Gravure de l'incendie de Jamestown, image de Whitney Jocelyn, NY, 1857, Illustrated School History of the United States & the Adjacent Parts of America, wikipedia)
Vers la fin des années 1670, des colons Protestants s'installent dans l'Ouest de la Virginie, région à la terre plus pauvre, dans une zone de plateaux située entre la plaine côtière de l'Atlantique et les montagnes des Appalaches. La colonie se développe de manière inégale et accueille une société complexe et souvent en conflit, avec de riches planteurs qui profitent des esclaves, des planteurs plus pauvres qui n'ont pas d'esclaves, ainsi que des noirs affranchis, des métis et des agriculteurs, qui ont souvent des intérêts différents, voire opposés.
Courant 1680 est reconnu le droit de lever une milice privée, placée sous le contrôle des élus locaux, pour se protéger; plus tard, en 1688, la monarchie de Jacques II (qui a succédé à son frère Charles II en 1685) a été renversée par les parlementaires protestants, qui se sont proclamés maîtres du pays et des colonies dès 1689. En 1693, le révérend James Blaire, leader religieux de la colonie, s'est rendu à Londres et a obtenu l'autorisation et les fonds pour construire une université nommée College of William & Mary, en l'honneur des souverains hollandais qui ont aidé les protestants à renverser le roi Jacques II.
Entre-temps, après l'incendie qui avait ravagé et détruit Jamestown, la capitale a temporairement été déplacée à Middle Plantation, village fortifié situé sur les hauteurs entre la James River et la York River : ce site a plus tard été baptisé Williamsburg, en 1699, en l'honneur du roi. Le déplacement de la capitale dans ce village s'explique par l'incendie accidentel qui a détruit le siège de la législature à Jamestown en 1698.
Au début du 18ème siècle, la population de la colonie a atteint près de 70 000 habitants, dont une grande partie pratiquait la chasse pour se nourrir ou nourrir sa famille ou son employeur; l'élevage équestre s'est fortement développé, avec même certains esclaves affectés au dressage des animaux. L'importation massive d'esclaves d'Afrique et des Caraïbes a permis de disposer d'une main d'œuvre abondante, tandis que l'immigration en provenance d'Angleterre et d'Allemagne et contribué à développer la colonie, qui jouissait d'une terre fertile et abordable, avec un climat doux.
En 1716, le gouverneur de Virginie Alexander Spotswood a pris la tête d'une expédition de 50 hommes pour explorer les vallées de l'intérieur de la Virginie, dont une partie des Blue Ridge Mountains. A partir de 1730, une route Est-Ouest a traversé le centre de la Virginie et a permis de connecter la vallée Shenandoah, en passant à travers les Blue Ridge Mountains. A la même époque, le gouverneur de Virginie Sir William Gooch a choisi d'inciter les colons à s'établir plus loin dans les terres, en vue de repousser les amérindiens et les français, en particulier dans la vallée de l'Ohio. Face au risque d'attaques par les tribus locales, il a chargé Conrad Weiser de négocier un traité de paix avec les nations indiennes, pour permettre l'installation des colons dans la vallée de Shenandoah.
A mesure que les colons ont commencé à s'établir à l'intérieur des terres, des questions fiscales se sont posées quant à la taxation des terrains, et Lord Fairfax, un riche Écossais, a décidé de venir lui-même inspecter ses terres de 1735 à 1737; plus tard, il a employé le jeune George Washington (le futur président) pour surveiller ses terres à l'Ouest des Blue Ridge Mountains. George Washington devient lui-même propriétaire d'une plantation en 1752 et a eu entre 150 et 274 esclaves.
En 1753, le jeune major George Washington (21 ans) a été envoyé par le gouverneur de Virginie Robert Dinwiddie pour demander aux français de quitter la vallée de l'Ohio, objet de rivalités entre les britanniques et les français : arrivé à Fort Le Bœuf (dans l'actuelle Pittsburgh, Pennsylvanie), Washington s 'est vu essuyer un refus des français et a finalement lancé une attaque qui a tué 30 éclaireurs. Les premières escarmouches de la guerre de Sept Ans (1754-1763) opposant les empires britannique et français, ainsi que leurs alliés, venaient donc d'avoir lieu.
L'Amérique du Nord allait être le théâtre d'un affrontement entre les deux grandes puissances coloniales, chacune appuyée par des tribus locales; désireuse de déloger les français du Nouveau-Monde, la couronne britannique a mis en place un plan d'offensive, mais les espions français ont réussi à en obtenir une copie des premières opérations. Toutefois, la plupart des combats se sont terminés en 1760 avec la conquête britannique du Canada, dépossédant également les français de très nombreuses terres. L'attribution officielle des terres gagnées a été faite lors du Traité de Paris de 1763.
Le gain territorial a été très important en ce qui a concerné le Canada, mais la Virginie a vu son territoire n'être que modérément étendu, avec même de grandes portions destinées à devenir des réserves amérindiennes, là où des colons s'étaient vu attribuer des terres. Cette décision a été prise par décret royal et a soulevé des protestations et plusieurs spéculateurs ont fait du lobbying auprès de la couronne pour obtenir davantage de terres et repousser la frontière amérindienne. De nouveaux traités ont été négociés avec les tribus pour qu'elles acceptent de céder leurs terres et le territoire de Virginie s'est progressivement agrandi, tandis que la population de la colonie avait atteint 339 726 habitants en 1760 (soit la plus peuplée des 13 colonies), répartis dans 52 comtés.
Peu après la fin de la guerre de Sept Ans, alors que la couronne britannique avait dépensé presque tout son trésor pour combattre l'empire français et ses alliés, il a été décidé par le roi Georges III de mettre davantage à contribution les sujets de Sa Majesté dans les 13 colonies d'Amérique du Nord. Pour rembourser les dettes contractées par la couronne, le Parlement britannique a instauré le Sugar Act en 1764, qui imposait une taxe sur les mélasses étrangères importées dans les colonies, avec un contrôle plus étendu que le précédent texte, pour augmenter les revenus et permettre d'entretenir l'armée britannique en Amérique du Nord.
En outre, les taxes concernaient aussi le sucre, certains vins, le café, les piments, certains tissus et broderies, ou encore les exportations de bois et de fer; impopulaire et perçue comme injuste, la taxe n'a pas été appliquée dans les faits. En 1765, le Parlement anglais a instauré une nouvelle taxe le Stamp Act, qui concernait les documents légaux (permis, contrats commerciaux, journaux, testaments et cartes à jouer), mais le texte est lui aussi très mal accueilli par les colons qui ont remis en question l'attitude de la couronne.
En effet, au prétexte de financer l'armée britannique stationnée dans les colonies, le roi a voulu imposer de nouvelles taxes, alors que des assauts français, espagnols et hollandais contre des propriétés et des villes côtières n'ont pas été l'objet d'intervention de l'armée du roi, mais ont nécessité l'intervention des milices coloniales. Pour apaiser les tensions dans les colonies, le Parlement a finalement abrogé le Sugar Act et le Stamp Act en 1766, mais des appels à la désobéissance civile ont entre temps ébranlé l'autorité royale dans les colonies. Des émeutes ont eu lieu à New York (New York), Boston (Massachusetts) et Charleston (Caroline du Sud), avec des pamphlets hostiles au roi et des provocations lancées par les Fils de la Liberté, une organisation secrète de patriotes américains.
Des voix influentes se sont alors élevées en Virginie, avec notamment le planteur Patrick Henry, réputé pour sa verve oratoire, qui a notamment prononcé le fameux "Give me liberty, or give me death" (donnez-moi la liberté ou donnez-moi la mort) pour dénoncer les agressions britanniques contre les colons. Il a pris la tête d'une milice dirigée contre le gouverneur de Virginie Lord Dunmore, en 1775 et appelé à la guerre.
Lorsque le gouverneur a appris les intentions de Patrick Henry, il a demandé à ce que la poudre stockée à Williamsburg soit retirée, pour éviter que les rebelles ne s'en emparent, mais Patrick Henry a eu vent de ce projet et a pris la tête de sa milice, au lendemain des batailles de Concord et Lexington, dans le Massachusetts, opposant colons et britanniques et se soldant par une victoire des colons.
Le 7 novembre 1775, le gouverneur Dunmore a déclaré officiellement que la Virginie était une colonie en rébellion, alors que quelques mois plus tôt, George Washington a été placé à la tête de l'armée par le Congrès continental, poursuivant ainsi la Révolution américaine. Le 9 décembre 1775, les forces loyales à Dunmore ont été battues par la milice de Virginie lors de la bataille de Great Bridge : en représailles, Dunmore a fait bombarder la ville de Norfolk le 1er janvier 1776, avec 4 navires qui ont détruit plus de 800 bâtiments et ont obligé la milice de Virginie à quitter la ville.
Au cours de la révolution américaine, quelques affrontements ont eu lieu en Virginie, mais la colonie s'est surtout engagée dans l'aide aux colonies du Nord et du Sud, en envoyant des troupes combattre les britanniques. Le 15 mai 1776, la Cinquième Convention de Virginie a déclaré que la colonie était désormais un État indépendant et en a informé le Congrès continental; ce dernier en a débattu à partir du 7 juin et a approuvé le souhait de la Virginie de devenir une communauté le 2 juillet 1776. Patrick Henry est devenu le premier gouverneur du Commonwealth dès le 5 juillet 1776, jusqu'au 1er juin 1779. Alors que les forces navales britanniques revenaient sur la côte de Virginie, le gouverneur Thomas Jefferson a décidé de déplacer la capitale à Richmond, à l'intérieur des terres, en 1780. En décembre de la même année, l'ancien général de l'armée continentale Benedict Arnold, passé chez les britanniques, a attaqué la ville de Richmond et l'a partiellement brûlée, avant d'en être expulsé par la milice.
Toutefois, la supériorité britannique sur le champs de bataille a failli signer la fin de la guerre d'indépendance, face à des milices mal entraînées et mal équipées; l'arrivée du marquis de LaFayette en Virginie en 1781 (après d'autres batailles menées dans les colonies), a permis aux miliciens de mener des attaques de harcèlement grâce à des embuscades, pour diminuer l'efficacité des troupes britanniques. Le général anglais Charles Cornwallis a pris la tête des opérations dans la région et a reçu pour ordre de prendre la ville de Yorktown en juillet 1781, pour la fortifier et y construire un chantier naval. Cependant, la domination navale britannique a été mise à mal par les amiraux français aux environs de Yorktown (29 navires français et 8800 soldats), empêchant Cornwallis de s'en retirer ou de recevoir des renforts : finalement, après 2 semaines de siège, impliquant 8000 soldats américains et 3100 miliciens, il s'est rendu le 19 octobre 1781 avec ses 9000 militaires. Cette défaite a entraîné la chute du contrôle du roi Georges III sur le Parlement anglais, et le nouveau gouvernement britannique a offert la paix en avril 1782, aboutissant au traité de Paris de 1783, mettant un terme à la guerre et instaurant les frontières en Amérique du Nord.
(Reddition de Cornwallis à Yorktown, peinture de John Trumbull, 1819-1820, www.aoc.gov, rotunda of the US Capitol, wikipedia)
Peu avant la fin de la guerre d'Indépendance, une loi de 1782 a instauré la libération de 10 000 esclaves noirs de Virginie, sur une période de 10 ans; en outre, la victoire américaine sur l'Angleterre a permis à la Virginie de profiter de la réouverture du marché du tabac en Europe, ce qui a favorisé son économie.
Alors que l'élite des plus anciens colons souhaitait garder un statu quo, les jeunes vétérans qui ont combattu pour l'indépendance ont souhaité aller plus loin, en suivant notamment George Washington et James Madison, qui ont joué un rôle très important dans la création et l'adoption de la Constitution des États-Unis : George Washington a été désigné à l'unanimité président de la convention constitutionnelle, tandis que James Madison est intervenu 160 fois lors des débats. Madison a proposé le Plan de Virginie, qui donnait une représentation des États au Congrès selon leur population, y compris en incluant une partie des esclaves. La Virginie était alors l'État le plus peuplé, et a joué un rôle déterminant dans le processus de construction de la démocratie américaine.
James Madison a rédigé la déclaration des droits (Bill of Rights), qui est constituée des 10 premiers amendements à la Constitution, en vue de limiter les pouvoirs de l'État central et d'accorder des droits aux citoyens américains. Le texte s'appliquait uniquement à l'État fédéral et non aux États fédérés. Entre 1782 et 1790, la population de noirs libres est passée de 1800 à 12 766 en Virginie, transformant progressivement certains villages en petites villes, en en gonflant la population, à la recherche d'emplois. Courant 1790, les États de Virginie et du Maryland ont accepté de céder chacun des terres pour permettre la construction de la future capitale fédérale, Washington D.C.
Le 30 août 1800, l'esclave Gabriel a tenté de prendre la tête d'une grande révolte d'esclaves à Richmond, mais des pluies diluviennes ont empêché son projet de se dérouler selon ses plans, et sa rébellion a été mal organisée, puisque certains maîtres d'esclaves en ont eu vent et on informé le gouverneur James Monroe : celui-ci a mobilisé la milice pour mater la révolte, et tandis que Gabriel a tenté de fuir vers la rivière Norfolk, il a été dénoncé par un autre esclave (à qui une récompensé avait été promise), puis a été arrêté, ramené à Richmond, interrogé et pendu avec 25 autres esclaves. La réaction des blancs a été rapide et sévère, avec de nombreux noirs libres innocents tués par la milice lors des représailles après cette révolte.
Au cours de la guerre de 1812 contre l'Angleterre, la Virginie a joué un rôle important dans la défense de la jeune capitale fédérale, notamment en créant une petite flottille de 20 barges sur la Chesapeake Bay, afin de défendre cette dernière et de harceler la flotte britannique qui faisait le blocus de plusieurs villes. Lancée en 1814, cette flottille sous-armée a réussi à retarder l'avancée des forces britanniques, mais n'a pas réussi à les repousser, ces derniers réussissant à incendier Washington D.C le 24 août 1814, occupant la ville durant 26 heures avant de devoir l'évacuer, après qu'une puissante tempête soit arrivée et ait éteint les incendies et endommagé les navires anglais. Finalement le 18 février 1815, la paix a été signée entre les deux puissances, avec un retour au statu quo ante bellum.
L'année 1831 a été marquée par une nouvelle révolte d'esclaves du 21 au 23 août, menée par Nat Turner, dans le Southampton County, provoquant la mort de 55 à 65 personnes (la révolte d'esclaves la plus meurtrière des États-Unis, mais la milice et des citoyens sont intervenus et ont tué 56 esclaves, ainsi qu'emprisonné de nombreux autres non participants; après cette nouvelle rébellion, les autorités ont fortement réduit les droits des noirs libres, leur interdisant notamment de porter des armes, d'accéder à l'éducation, de servir dans la milice ou de pouvoir se regrouper.
La Virginie a entamé aux alentours des années 1830 un vaste changement de ses infrastructures, avec la construction de plusieurs canaux (dont le James River & Kanawha canal, de voies ferrées, de phare set d'installations militaires. L'arrivée des voies ferrées a permis d'accélérer le rythme des livraisons de charbon produit dans l'État, et de le faire parvenir aux ports de commerce de Virginie, y compris en traversant les Blue Ridge Mountains grâce à un tunnel long de 1291 mètres. État influent, la Virginie a donné à la jeune nation plusieurs présidents : George Washington (en exercice de 1789 à 1797), Thomas Jefferson (de 1801 à 1809), James Madison (1809-1817), James Monroe (1817-1825), William Henry Harrison (1841), John Tyler (1841-1845), et Zachary Taylor (1849-1850).
(Le canal de la James River & Kanawha, Richmond, VA, image du Harper's Weekly, 14/10/1865, wikipedia)
État positionné entre les États du Nord, industriels, urbanisés et à la forte démographie, et les États du Sud, agricoles, esclavagistes et ruraux, la Virginie s'est vite trouvée dans une situation délicate entre les visions politiques du Nord et du Sud quant à la question de l'esclavage.
Esclavagiste et riche, la Virginie a été le théâtre d'oppositions idéologiques, avec notamment l'action de l'abolitionniste radical John Brown le 16 octobre 1859, à la tête d'un groupe de 22 hommes et qui a décidé de prendre d'assaut l'arsenal fédéral situé à Harpers Ferry, pour lancer une insurrection et tenter de libérer les esclaves : cependant, les troupes fédérales commandées par Robert E. Lee réagissent et repoussent l'attaque, Brown est blessé de plusieurs balles, ses 2 fils ont été tués et aucun esclave ne s'est joint à son soulèvement. Arrêté et condamné à mort par la Virginie, Brown a été pendu à Charleston le 2 décembre 1859.
Courant 1860, le parti Démocrate de Virginie s'est divisé en 2 factions, nordiste et sudiste, au sujet de l'esclavage : au moment de l'élection du républicain Abraham Lincoln en tant que président le 4 mars 1861, une partie des habitants de Virginie s'est inquiétée des possibles restrictions imposées aux droits des esclavagistes. Peu avant, l'assemblée de Virginie a étudié une convention de sécession et a appelé les citoyens à voter pour élire 152 représentants le 4 février 1861 : sur ce total, 30 sont des sécessionnistes, 30 sont des unionistes, et 82 ne sont pas identifiés comme appartenant à l'un ou l'autre groupe. Toutefois, les partisans d'une sécession immédiate ne sont pas assez nombreux,mais la tentation a grandit le même jour, lorsque 6 États esclavagistes du Sud ont fondé les États Confédérés.
Le 13 février 1861, une convention s'est réunie à Richmond, dans l'institut de mécanique, et avait pour objectif de parvenir à un compromis sur les différences régionales qui affectaient la Virginie, tout en gardant le contact avec le gouvernement fédéral. Un comité de 21 membres a été créé, composé de 4 sécessionnistes, 10 modérés et 7 unionistes, en vue de trouver une solution, tout en misant leurs espoirs sur une conférence de paix qui a eu lieu en janvier 1861 : celle-ci échoue fin février et conduit les modérés à moins soutenir l'Union. A cela s'est ajouté le discours d'Abraham Lincoln lors de son investiture, jugé provocateur par nombre d'habitants de Virginie. En s'appuyant sur la récente sécession de la Géorgie, le géorgien Henry Lewis Benning a appelé à la sécession de la Virginie lors d'un discours public. Le 9 mars 2861, le comité des relations avec le gouvernement fédéral a présenté 14 propositions qui défendaient l'esclavage et les droits des États esclavagistes, puis du 15 mars au 14 avril, la commission examine chaque compromis proposé, mais finalement le 17 avril 1861, 2 jours après l'appel de Lincoln à mobiliser les troupes de l'Union pour mater la rébellion en Caroline du Sud, la Virginie décide de faire sécession, officialisée par une ordonnance du 23 mai 1861.
L'ancien gouverneur de Virginie Henry Wise a organisé dès le 16 avril la saisie des arsenaux des États-Unis à Harpers Ferry, avec des officiers de la milice, ainsi que du chantier naval Gosport à Norfolk; le 18 avril, l'arsenal tombe et de nombreux machines sont ramenées à Richmond, tandis que la marine de l'Union, croyant que des milliers de miliciens étaient en chemin, a décidé de brûler ses installations et d'évacuer sa flotte. Le 23 avril, l'ancien colonel Rober E. Lee, de l'armée de l'Union, décide de rester fidèle à sa Virginie natale et prend la tête de l'armée confédérée; les confédérés ont déplacé leur capitale de Montgomery (Alabama) à Richmond (Virginie), dont les industries et les usines sont essentielles à l'effort de guerre des États du Sud, malgré la proximité de la ville avec la capitale fédérale, à 200 kilomètres au Nord.
L'intérêt des confédérés pour Richmond et ses usines s'est expliqué par le fait que la ville produisait des fusils, des balles, des tentes, des pièces d'artillerie, des uniformes, des épées ou encore des plaques de fer pour les navires de guerre. Les forges de Tredegar Iron Works ont joué un rôle de premier ordre dans le conflit. Au moment de son adhésion à la Confédération, la Virginie avait une population de 1 596 318 habitants, dont 490 865 esclaves.
Du 13 au 15 mai 1861, des délégués unionistes de nombreux comtés du Nord-Ouest de la Virginie ont abrogé le décret de Sécession de la Virginie et ont créé un gouvernement provisoire de Virginie, créant la Virginie-Occidentale et restant dans l'Union. Le 23 mai 1861, les forces de l'Union ont pénétré en Virginie septentrionale et ont pris la ville d'Alexandria sans combattre.
En plus de la ville industrielle de Richmond, les sécessionnistes contrôlaient la ville de Petersburg, à 32 kilomètres au Sud, qui était la seule liaison ferroviaire continue avec le Sud profond, lien indispensable pour faire parvenir troupes, munitions et ravitaillements, faisant de cette ville (2ème plus peuplée de l'État après Richmond) un point névralgique à défendre en priorité..
Le premier affrontement majeur entre les forces de l'Union et le Sud a eu lieu le 21 juillet 1861 près de la ville de Manassas, bataille à l'issue de laquelle les troupes nordistes ont été mises en déroute (460 morts, 1124 blessés) et ont dû se replier vers Washington. Président provisoire des États confédérés, Jefferson Davis s'est installé à Richmond dans la maison blanche de la Confédération.
Alors que le rapport de forces penchait clairement en faveur de l'Union, avec 18.5 millions d'habitants contre 5.5 millions dans les États confédérés (plus 3.5 millions d'esclaves), et que l'Union possédait 101 000 usines (1.1 million d'ouvriers) contre 21 000 pour le Sud (111 000 ouvriers), les États confédérés n'avaient pas pour ambition d'envahir le Nord, mais simplement de résister jusqu'à ce que la guerre lasse ce dernier.
Le général Robert E. Lee a été un adversaire redoutable sur le champ de bataille, en réussissant à plusieurs reprises à chasser les forces de l'Union, notamment lors des combats à Fredericksburg (11-15 décembre 1862), de Chancellorsville (30 avril -06 mai 1863), mais après d'âpres combats dans presque toute la Virginie et en de nombreux autres endroits, les force sde l'Union sont parvenues à prendre le dessus sur les forces confédérées, lors de la campagne d'Appomattox, du 29 mars au 9 avril 1865, à l'issue de laquelle Robert E. Lee s'est rendu avec ses 28 000 soldats face aux 114 335 soldats du général Ulysses S. Grant, l'Union réussissant à reprendre Richmond au Sud le 2 avril 1865 et obtenant au final la capitulation du Sud.
Très meurtrière, la guerre civile américaine a entraîné la mort de 620 000 soldats, de 50 000 civils et de 80 000 esclaves, laissant une immense cicatrice dans l'histoire des États-Unis, avec de terribles batailles, ponctuées de représailles et d'attaques contre la population civile.
Après la victoire de l'Union et l'assassinat du président Lincoln le 15 avril 1865, la Virginie et les États du Sud ont été concernés par la période de reconstruction, visant non seulement à rebâtir les édifices détruits, mais aussi et surtout à tenter de rassembler la population et à préserver la paix en stationnant 20 000 soldats de l'Union dans 10 États du Sud à partir de 1867.
Le 13ème amendement de la Constitution a aboli l'esclavage en 1865, et le 14ème amendement de 1866 a garanti la citoyenneté américaine à toute personne née sur le sol des États-Unis, ou naturalisée par le gouvernement, bénéficiant dès lors des mêmes droits civiques que les autres citoyens. En 1869, le 15ème amendement a décrété qu'aucune discrimination liée à la race, à la couleur ou à l'ancien statut d'esclave ne pouvait permettre de renier le droit de vote.
Sous la présidence de l'ancien général Ulysses S. Grant, élu en 1869, ce dernier a encouragé le Congrès à ré-admettre dans l'Union la Virginie, le Texas et le Mississippi, en veillant à ce qu'ils respectent le droit de vote de l'ensemble de leurs citoyens, y compris des anciens esclaves ou noirs libres. Sous l'administration Grant, le gouvernement fédéral a vu ses pouvoirs de contrôle et de protection des droits des citoyens être renforcés, et il a fondé le Department of Justice (DOJ) en 1870. Des lois fédérales ont alors été publiées pour garantir aux hommes libres le droit de vote, de posséder un commerce ou d'être membres d'un jury; ces lois fédérales ont donné au gouvernement fédéral le droit d'intervenir si elles n'étaient pas respectées dans les États. Grâce à l'application de ces lois, le DOJ a pu poursuivre et condamner des milliers de membres du Ku Klux Klan.
La Virginie a vu arriver au pouvoir de 1870 à 1883 le Readjuster Party, partie politique biracial qui a fortement investi dans l'éducation et l'a rendue accessible aux afro-américains, autorisant même ces derniers à devenir enseignants, et a aussi instauré des aides pour les fermiers et les petites entreprises. En 1886, le magnat ferroviaire Collis Potter Huntington a créé le chantier naval Newport News Shipbuilding, qui deviendra rapidement un des principaux fournisseurs de la marine américaine. L'année 1889 a vu une statue commémorant les soldats confédérés être installée à Alexandria, puis en 1890, un monument a été édifié en l'honneur de Robert E. Lee à Richmond.
Durant l'année 1891, l'US Marine Corps a installé dans la petite ville de Quantico une école pour les officiers; en 1901, les lois ségrégationnistes de Jim Crow sont entrées en vigueur et ont notamment instauré la ségrégation à l'école et les afro-américains ont été exclus du système économique des blancs, tandis que les hôtels, les restaurants et les commercent pouvaient pratiquer la ségrégation. Les noirs ont alors été limités aux emplois mal rémunérés, tandis que la population de l'État atteignait 1 854 184 habitants, faisant de la Virginie le 17ème État le plus peuplé.
En 1907, pour affirmer la puissance américaine, le président Theodore Roosevelt a fait appareiller une flotte composée de 16 cuirassés, 6 destroyers, et 5 navires de soutien, qui sont partis de Hampton Roads (Virginie) le 16 décembre 1907, et sont rentrés le 22 février 1909 après avoir fait le tour du monde et parcouru 65 000 kilomètres, faisant des escales dans 20 ports. En 1915, le 1er câble téléphonique transatlantique a été mis en service entre Arlington (Virginie) et Paris (France). Plus tard en 1916, la Virginie applique la prohibition de l'alcool (3 ans avant la prohibition nationale); pendant la Première Guerre mondiale, des sous-marins allemands de type U-151 ont coulé plusieurs navires au large de la Virginie, en 1918. La Première Guerre mondiale a imposé d'agrandir la base navale et les chantiers navals de Norfolk, qui ont accueilli jusqu'à 11 000 personnes.
Frappée elle aussi par la grande dépression économique et la criminalité liée à la prohibition, la Virginie a connu un chômage élevé et une pauvreté croissante, jusqu'à ce que le New Deal, instauré par le président Franklin Delano Roosevelt (élu en 1933) commence à produire des effets en demandant une main d'œuvre importante pour de grands travaux d'infrastructures dans tout le pays, y compris en Virginie.
Ainsi, du 15 mai 1933 au 15 juillet 1942, 10 000 virginiens, supervisés par l'armée et le corps des ingénieurs, ont contribué à construire des parcs, des routes, à entretenir les forêts, à prévenir l'érosion des sols des terres fédérales, etc. La population de l'État a atteint 2 677 773 habitants en 1940.
A la même époque, alors que les prémices de la guerre s'annonçaient en Europe, les États-Unis ont fait savoir qu'ils entendaient rester neutres dans le conflit, mais se sont préparés à l'éventualité d'y prendre part indirectement, notamment en appuyant leurs alliés grâce à l'industrie; au cours de l'année 1940, après que l'Allemagne nazie et le Japon aient entamé leurs invasions en Europe, la base militaire de Fort Belvoir a été agrandie pour permettre d'accueillir jusqu'à 24 000 militaires et former davantage de personnels du génie, en vue d'aider les alliés à construire des routes et des ponts, franchir des obstacles ou réaliser des cartes. Conscient que l'appui aux alliés allait probablement nécessiter de mieux coordonner les centres de formation et les unités opérationnelles, le gouvernement américain a décidé de faire construire un grand commandement militaire national, le Pentagone, à Arlington, en demandant à des architectes de le concevoir : les travaux ont débuté le 11 septembre 1941, avec 4000 ouvriers.
Après l'attaque surprise du Japon contre la base navale de Pearl Harbor à Hawaï, le 7 décembre 1941, les États-Unis ont mis fin à leur neutralité et sont entrés en guerre contre le Japon et l'Allemagne nazie et leurs alliés. La participation de la Virginie à l'effort de guerre a vu le territoire de l'État accueillir les bases aériennes de Blackstone, Hampton, Norfolk et Richmond, ainsi que les bases de Fort Picket, Fort Lee, Fort Eustis, Fort A.P Hill. Le chantier du Pentagone a été achevé le 15 janvier 1943. Au total, 6007 virginiens ont été tués durant la Seconde Guerre mondiale.
(Construction du Nord-Ouest du Pentagone, photo de US Army Corps of Engineers, 01/07/1942, wikipedia)
Après la victoire alliée contre les forces de l'Axe, les États-Unis ont tiré profit de l'absence de dégâts matériels sur leur territoire (grâce à leur éloignement des zones de combat), pour renforcer leur économie et la dynamiser.
La Virginie n'a pas échappé à cette tendance et a vu arriver le plein emploi, directement lié à l'effort de guerre, durant lequel les usines d'armement et de logistique ont très fortement recruté, et période où le gouvernement fédéral a accru ses installations sur le sol de l'État. A titre d'exemple, le chantier naval de Newport News est passé de 11 000 à 70 000 employés entre 1940 et 1943.
Alors que l'Allemagne nazie et le Japon avaient été vaincus, une nouvelle menace est apparue à l'Est : l'Union des Républiques Socialistes Soviétiques (URSS), dont les recherches nucléaires à la fin de la Seconde Guerre mondiale ont fortement inquiété les États-Unis, alors seuls détenteurs de l'arme atomique. Pour mieux surveiller ce nouvel ennemi potentiel, le gouvernement américain a créé en 1947 la Central intelligence Agency (CIA), dont le quartier général a été installé à Langley, en Virginie, à 15 kilomètres de Washington D.C.
Au tournant des années 1950, la population de l'État a atteint 3 318 680 personnes, tandis que les afro-américains continuaient de se battre pour obtenir l'égalité, attirant l'attention de l'opinion publique et entraînant progressivement une lente déségrégation, dans la mesure où la pratique de la ségrégation raciale dans les écoles a été déclarée anti-constitutionnelle en 1954 par la Cour Suprême. Dans le même temps, alors que l'URSS venait de devenir une puissance nucléaire officielle en 1949, les États-Unis ont renforcé leurs moyens de défense et ont notamment installé le quartier général du commandement Atlantique allié de l'OTAN à la base de Norfolk, tout en faisant construire par Newport News Shipbuilding le premier porte-avions à propulsion nucléaire de l'histoire, l'USS Enterprise, dont la construction a démarré en 1958. La course à l'espace a également vu plusieurs installations de recherche et de développement être construites en Virginie.
Parallèlement à ces avancées technologiques, la Virginie a également vu ses infrastructures s'améliorer avec la construction de plusieurs autoroutes Inter-États et du Hampton Raods Bridge Tunnel, qui a facilité les déplacements dans la baie et a aussi permis de développer l'urbanisation du secteur. Par ailleurs, l'ouverture de l'aéroport international de Dulles en 1962, à 42 kilomètres du centre-ville de Washington D.C, a permis d'améliorer l'accès à la capitale fédérale et d'attirer davantage de personnes. Dans l'Ouest de la Virginie, la construction de l'Interstate I-81 sur 480 kilomètres a connecté des dizaines de comtés et facilité les déplacements de milliers de personnes, dont de très nombreux étudiants. Au cours des années 1960, la population de Virginie a gagné 648 269 habitants par rapport à 1950, atteignant 3 966 949 habitants.
Plusieurs lacs artificiels ont aussi été créés durant cette période, pour attirer les retraités et les familles dans les parties rurales de l'État; durant l'année 1964, le Chesapeak Bay Bridge-Tunnel a ouvert, permettant de relier rapidement Virginia Beach à Cape Charles, grâce à 2 ponts de 19 kilomètres de long et 2 tunnels de 1.6 kilomètres. Le 19 août 1969, la Virginie a été frappée par le puissant cyclone Camille, avec de très importantes précipitations (71 cm en 8 heures), qui ont provoqué des inondations éclairs et tuant 153 personnes, tout en détruisant 313 maisons et 430 fermes. Cette catastrophe a été la plus meurtrière de l'histoire de la Virginie.
(Pont détruit par le cyclone Camille sur la Rockfish River, dans le Nelson County, VA, photo The Library of Virginia, 20/02/2012, wikipedia)
Pendant les années de la guerre Froide, la protection de la façade Atlantique des États-Unis (comme celle du Pacifique), a nécessité un renforcement des moyens navals et aériens affectés dans cette partie du territoire, avec un effort appuyé concernant la Virginie, proche de la capitale fédérale. Ainsi, 6 porte-avions, 3 porte-hélicoptères, 2 cuirassés lourds, 9 croiseurs, 20 destroyers, 22 frégates, 16 sous-marins nucléaires d'attaque, 2 navires d'assaut amphibie, 10 navires amphibies, 9 navires de transport de chars, et des centaines d'avions et d'hélicoptères étaient basés en Virginie au cours des années 1970 et 1980. La défense aérienne reposait sur 90 intercepteurs F-15 de l'armée de l'air.
L'emploi industriel et fédéral a favorisé l'essor démographique de la Virginie, en proposant de nombreux emplois spécialisés, spécialement dans le secteur de la Défense et pour le compte du gouvernement, ainsi que dans les domaines de la technologie et du transport : l'attractivité économique de l'État, son cadre de vie et ses paysages agréables ont fait atteindre à sa population un total de 5 346 818 personnes au cours des années 1980. En 1989, le premier gouverneur afro-américain, Douglas Wilder, a été élu et a pris son poste le 13 janvier 1990. A cette époque, la population de Virginie était de 6 187 358 habitants.
Le 6 août 1993, la Virginie a été frappée par une série de 18 tornades (dont 1 avec des vents de 333 à 418 Km/h, qui a fait 4 morts), et qui ont fait 259 blessés et provoqué de très importants dégâts dans les divers comtés touchés, pour un montant de $ 52 500 000. L'arrivée d'internet auprès du grand public a attiré plusieurs entreprises en Virginie, où elles ont installé leurs quartiers généraux, comme AOL, à la fin des années 1990 et au début des années 2000.
Le 11 septembre 2001, le Pentagone a été frappé par un avion commercial détourné par des pirates de l'air, et l'aile Ouest du bâtiment a été en partie détruite, entraînant la mort de 189 personnes : les 59 passagers et les 5 pirates de l'air, ainsi que 125 personnels du Pentagone.
(Vue aérienne du Pentagone, photo de Tch Sgt Cedric H. Rudisill, USAF, 14/09/2001, www.dodmedia.osd.mil, wikipedia)
L'année 2003 a vu la Virginie être victime du passage du terrible cyclone Isabel, qui a touché l'État le 18 septembre 2003 : au préalable, les autorité sont appelé à évacuer les zones côtières, et ont aussi envoyé en mer les navires basés dans les ports militaires (40 navires concernés), pour les mettre à l'abri avant l'arrivée du cyclone, tandis que l'armée de l'air évacuait ses aéronefs. Les services publics ont été fermés et 160 000 résidents du Sud de la Virginie ont été appelés à évacuer; il y a eu 36 morts et 1186 maisons et 77 commerces ont été détruits, tandis que 9110 maisons et 333 commerce sont été endommagés et que 107 908 maisons ont subi des dégâts mineurs. Cette catastrophe naturelle a été la plus coûteuse de l'histoire de la Virginie, avec un montant de $ 2 000 000 000.
Le 16 avril 2007, le campus de l'université Virginia Tech a été le théâtre d'une tragique fusillade, déclenchée par l'étudiant Cho Seung Hui, qui a tué 33 personnes sur le campus avant de se suicider, provoquant une très vive émotion au sein de l'opinion publique américaine.
En février 2010, une énorme tempête de neige a frappé la côte Est des États-Unis, ainsi que le Midwest et jusqu'au Mexique, et a déversé des quantités colossales de neige, notamment en Virginie, où 33 000 maisons ont été privées d'électricité, où les transports publics ont été interrompus, de même que les liaisons ferroviaires, et l'aéroport international de Dulles a accumulé 81 cm de neige, ce qui a provoqué des dégâts sur plusieurs bâtiments. Du 16 avril au 3 mai 2016, des incendies de forêt ont détruit 4179 hectares de végétations dans l'État.
(Voitures couvertes de neige à Arlington, près du Pentagone, photo de Mario Roberto Duran Ortiz, 06/02/2010, wikipedia)
Géographie
Avec une superficie de 110 785.67 Km² (environ la taille de la Bulgarie), la Virginie se situe au 35ème rang national des États les plus grands et mesure 320 kilomètres de large pour 690 kilomètres de long, avec 7.4% de sa superficie occupée par les eaux.
Frontalière du Maryland et de Washington D.C, au Nord et Nord-Est, la Virginie est aussi bordée par la Virginie-Occidentale à l'Ouest et au Nord, le Kentucky à l'Ouest, le Tennessee au Sud-Ouest, l'Atlantique à l'Est et la Caroline du Nord au Sud.
La grande baie de Chesapeake sépare le continent de la péninsule orientale de l'État, et de nombreuses rivières viennent s'y jeter; la plaine côtière à l'Est comprend de nombreux estuaires et marécages, et s'arrête au niveau des contreforts du Piedmont, à l'Ouest, qui est une région de plateau située à l'Est des Appalaches. Le Piedmont est une région de collines allant de 50 à 300 mètres de haut, et ses sols sont argileux et modérément fertile.
Après le Piedmont arrive les Blue Ridge Mountains, une chaîne de montagnes qui abrite le point culminant de l'État, le Mount Rogers, à 1746 mètres d'altitude; cette région appartient à la vaste chaîne des Appalaches, et la vallée de Shenandoah est à proximité. Les Cumberland Mountains, au Sud-Ouest de l'État, font aussi partie des Appalaches et dans cette partie de la Virginie, les cours d'eau coulent en direction du Nord-Ouest. Assez calcaires, les massifs de Virginie comptent environ 4000 grottes, dont seulement 10 ouvertes aux touristes.
Les nombreux massifs montagneux ont permis à la Virginie de bénéficier de 45 veines de charbon qui les traversent, et le sous-sol de l'État dispose aussi de diverses ressources minérales.
Couverte par 6 361 658 hectares de forêts (62% du territoire), la Virginie compte aussi 153 lacs, étangs et réservoirs, ainsi que 180.24 kilomètres de côtes et 5334.97 kilomètres de rivages, en comptant les bords des étang, des lacs, des rivières et des criques.
La protection de la nature repose sur 38 parcs d'État, 9 forêts d'État, 2 parcs nationaux, 2 forêts nationales, et 1 refuge national pour la vie sauvage.
Concernant son climat, la Virginie appartient au type subtropical humide, et devient progressivement plus chaud et humide lorsqu'on va en direction du Sud et de l'Est; l'influence de l'Atlantique est dominante sur la côte, et la menace d'ouragan est fréquente, spécialement vers la baie de Chesapeake. L'État subit en moyenne 35 à 45 jours d'orage par an, surtout dans l'Ouest de l'État, avec des précipitations élevées (1082 mm d'eau par an en moyenne); les chaînes de montagne quant à elles reçoivent d'importantes quantités de neige en hiver, laquelle recouvre aussi la majeure partie de l'État durant les épisodes de blizzard. En moyenne, l'État subit 7 tornades par an.
Les températures moyennes sont de -3° C en janvier à 30° C en juillet; la température la plus élevée jamais enregistrée a été de 46 °C le 15 juillet 1954 à Balcony Falls, et la plus basse a été de -34° C à Mountain Lake le 22 janvier 1985.
La vie végétale de Virginie comprend des pins blancs, des pins noirs, des pins à l'encens, des pins de Virginie, des pruches du Canada, des cyprès, des cyprès blancs de l'Atlantique, des genévriers, des noyers cendrés, des noyers noirs, des caryers cordiformes, des populus deltoides, des bouleaux noirs, des bouleaux jaunes, des bouleaux flexibles, des ostryers de Virginie, des charmes de Caroline, des hêtres à grandes feuilles, des châtaigniers d'Amérique, des chênes blancs, des chênes étoilés, des chênes châtaigniers, des chênes rouges d'Amérique, des des chênes noirs, des chênes écarlates, des chênes des marais, des ormes d'Amérique, des ormes rouges, des micocouliers occidentaux, des mûriers rouges, des orangers des Osages, des magnolias acuminatas, des tulipiers de Virginie, des copalmes d'Amérique, des platanes d'Amérique, ou encore des robiniers faux-acacias.
La faune de Virginie est composée de castors, d'ours noirs, de cerfs de Virginie, de lynx, de ratons-laveurs, de mouffettes, de marmottes, de renards gris, de renards roux, d'opossums, de ragondins, de tamias, d'écureuils gris, de chauve-souris, de salamandres, d'alligators, de 270 espèces de crustacés, de 120 espèces de mollusques, de 350 espèces de poissons, de 472 espèces d'oiseaux, de mocassins à tête cuivrée (venimeux), de mocassins d'eau (venimeux), de crotales de bois (venimeux), des tortues, des rats, des souris, et des grenouilles. Bien que de nombreuses espèces soient protégées, d'autres sont autorisées à la chasse, et cette activité occupe près de 400 000 virginiens.
(Vue du Mount Rogers depuis le Mount Rogers National Recreation Area, photo de SheepNoGoats, 21/09/2008, wikipedia)
(Assateague Island National Seashore, photo de Eric B. Walker, www.flickr.com, www.onlyinyourstate.com)
(Horsehaed Cliffs, Westmoreland county, photo de Virginia State Parks Staff, 05/11/2012, www.flickr.com, wikipedia)
(Levé de soleil au Shenandoah National Park, photo de Shenandoah National Park, 07/05/2017, www.flickr.com, wikipedia)
(Chris Greene Lake Park, près de Charlotesville, photo de Aaron Webb, www.flickr.com, www.onlyinyourstate.com)
(McAfee Knob, sur la montagne Catawba, photo de Frank Kehren, www.flickr.com, www.onlyinyourstate.com)
Population et comtés
Située au 12ème rang des États les plus peuplés, la Virginie a une population de 8 411 808 habitants (2016), et elle regroupe 11 aires métropolitaines. Une grande partie de la Virginie est très rurale, avec des petites villes éloignées les unes des autres, et quelques grandes agglomérations, principalement dans l'Est de l'État. Cette localisation de la concentration démographique s'explique notamment par la présence de la capitale fédérale Washington D.C à proximité de plusieurs villes de l'Est virginien.
Il y a un total de 95 comtés en Virginie, auxquels il faut ajouter 38 villes indépendantes qui sont considérées comme équivalentes à des comtés.
La population de l'État est composée à 62.4% de blancs, à 19.8% d'afro-américains ou de noirs, à 9.1% d'hispaniques, à 6.6% d'asiatiques, à 0.5% d'amérindiens ou de natifs d'Alaska, et à 0.1% d'hawaïens ou de natifs du Pacifique.
Parmi la population blanche, 12% des habitants ont des ancêtres allemands, 11.2% des ancêtres américains, 11% des anglais, 10.2% des irlandais, 4.1% des italiens, 2.2% des écossais et 2% des français. En ce qui concerne les hispaniques, ils ont des origines d'Amérique centrale à 34.9%, mexicaines à 25%, salvadoriennes à 21.3%, d'Amérique du Sud à 18.2%, et porto-ricaines à 12.4%. Enfin, les asiatiques ont des origines indiennes à 23.4%, coréennes à 15.6%, philippines à 15%, chinoises à 13%, vietnamiennes à 12.6% et pakistanaises à 6%.
Au niveau religieux, les habitants de Virginie sont pratiquants à 45.74%, avec pour première confession la religion les protestants, avec 22.7% (baptistes, luthériens, épicuriens, etc), puis les catholiques, avec 8.2%, les musulmans avec 2.5%, les mormons avec 1.1%, les hindouistes, taoïstes et bouddhistes, avec 0.4%, et les juifs avec 0.3%.
Les villes les plus peuplées sont Virginia Beach (452 602 habitants), Norfolk (245 115), Chesapeake (237 940), Arlington (230 050), Richmond (223 170), Newport News (181 825), Alexandria (155 810) et Hampton (135 410).
Population des comtés (2016)
Comté | Population | Comté | Population |
Accomack | 32 947 | Albemarle | 106 878 |
Alleghany | 15 595 | Amelia | 12 913 |
Amherst | 31 633 | Appomattox | 15 475 |
Arlington | 230 050 | Augusta | 74 997 |
Bath | 4476 | Bedford | 77 960 |
Bland | 6513 | Botetourt | 33 231 |
Brunswick | 16 243 | Buchanan | 22 178 |
Buckingham | 17 048 | Campbell | 54 952 |
Caroline | 30 178 | Carroll | 29 531 |
Charles City | 7071 | Charlotte | 12 129 |
Chesterfield | 339 009 | Clarke | 14 374 |
Craig | 5158 | Culpeper | 50 083 |
Cumberland | 9652 | Dickenson | 14 968 |
Dinwiddie | 28 144 | Essex | 11 123 |
Fairfax | 1 138 652 | Fauquier | 69 069 |
Floyd | 15 731 | Fluvanna | 26 271 |
Franklin | 56 069 | Frederick | 84 421 |
Giles | 16 857 | Gloucester | 37 214 |
Goochland | 22 668 | Grayson | 15 107 |
Greene | 19 371 | Greensville | 11 706 |
Halifax | 34 992 | Hanover | 104 392 |
Henrico | 326 501 | Henry | 51 445 |
Highland | 2216 | Isle of Wight | 36 596 |
James City | 74 404 | King & Queen | 7159 |
King George | 25 984 | King William | 16 334 |
Lancaster | 10 972 | Lee | 24 179 |
Loundoun | 385 945 | Louisa | 35 236 |
Lunenburg | 12 273 | Madison | 13 078 |
Mathews | 8782 | Mecklenburg | 30 892 |
Middlesex | 10 778 | Montgomery | 98 602 |
Nelson | 14 869 | New Kent | 21 147 |
Northampton | 12 139 | Northumberland | 12 222 |
Nottoway | 15 595 | Orange | 35 533 |
Page | 23 654 | Patrick | 17 923 |
Pittsylvania | 61 687 | Powhatan | 28 443 |
Prince Edward | 23 142 | Prince George | 37 845 |
Prince William | 455 210 | Pulaski | 34 203 |
Rappahannock | 7388 | Richmond | 8774 |
Roanoke | 94 031 | Rockbridge | 22 392 |
Rockingham | 79 744 | Russell | 27 370 |
Scott | 21 930 | Shenandoah | 43 715 |
Smyth | 31 062 | Southampton | 18 057 |
Spotsylvania | 132 010 | Stafford | 144 361 |
Surry | 6544 | Sussex | 11 504 |
Tazewell | 42 150 | Warren | 39 155 |
Washington | 52 214 | Westmoreland | 17 592 |
Wise | 39 228 | Wythe | 29 016 |
York | 67 976 |
Population des villes indépendantes (2016)
Ville | Population | Ville | Population |
Alexandria | 155 810 | Bristol | 19 960 |
Buena Vista | 6452 | Charlottesville | 46 912 |
Chesapeake | 237 940 | Colonial Heights | 17 772 |
Covington | 5518 | Danville | 41 898 |
Emporia | 5305 | Fairfax | 24 164 |
Falls Church | 14 014 | Franklin | 8306 |
Fredericksburg | 28 297 | Galax | 6775 |
Hampton | 135 410 | Harrisonburg | 53 078 |
Hopewell | 22 735 | Lexington | 7045 |
Lynchburg | 80 212 | Manassas | 41 483 |
Manassas Park | 15 915 | Martinsville | 13 445 |
Newport News | 181 825 | Norfolk | 245 115 |
Norton | 3864 | Petersburg | 31 882 |
Poquoson | 12 017 | Portsmouth | 95 252 |
Radford | 17 483 | Richmond | 223 170 |
Roanoke | 99 660 | Salem | 25 549 |
Staunton | 24 363 | Suffolk | 89 273 |
Virginia Beach | 452 602 | Waynesboro | 21 887 |
Williamsburg | 15 214 | Winchester | 27 516 |
(Porte-avions USS Harry S. Truman à Norfolk, photo de MCS 3rd class Tyler Fonsbee, USN, 13/02/2009, wikipedia)
(Vue aérienne d'Arlington, photo de Tony Webster, from Portland, OR, 01/06/2014, www.flickr.com, wikipedia)
Gouvernement
En plus des nombreux gouvernements locaux (villes et comtés), la Virginie est contrôlée par un gouvernement d'État, à la tête duquel se trouve 1 gouverneur (Démocrate depuis 2018), appuyé par 1 vice-gouverneur.
Pour mener son action à bien, le gouverneur est aidé par un cabinet, composé de
Les habitants de l'État sont représentés par l'Assemblée Générale de Virginie, qui regroupe 100 délégués et 40 sénateurs, et siège à Richmond, dans le Capitole d'État.
Pour les affaires judiciaires complexes, la Suprême Court of Virginia, composée de 7 personnes, peut statuer sur des décisions de justice; elle est aussi installée à Richmond.
Économie
Très variée, l'économie de la Virginie comprend l'agriculture (tabac, tomates, arachides, vignes, élevage), le tourisme, la Défense, la haute technologie, les télécommunications, la finance, la santé, les biotechnologies, l'aérospatiale, les ressources minières ou bien les agences fédérales, dont le Pentagone. Le Produit Intérieur Brut de la Virginie (Gross Domestic Product) était de $ 492 900 000 000 en 2016, soit environ le PIB de la Pologne; au niveau national, la Virginie se situe au 12ème rang économique.
Sa bonne infrastructure routière, ferroviaire et portuaire permet à la Virginie de faciliter le transport de ses ressources et de ses biens, ou de distribuer les produits importés. Appréciée pour son réseau de communication, la Virginie est aussi un haut lieu stratégique pour les entreprises qui travaillent avec l'État fédéral : s'implanter dans le Nord de l'État permet de réduire la distance avec la capitale fédérale et de mieux négocier certains contrats et appels d'offres. Les emplois civils du gouvernement fédéral représentent 134 559 postes en Virginie, sans tenir compte des forces armées. Le quartier général de la CIA et l'académie du FBI sont installés en Virginie, respectivement à Langley et à Quantico.
La haute technologie est représentée par des bureaux d'Apple, Adobe Systems, Airbus, BAE Systems, Boeing, Cisco Systems, Dell, Google, IBM, Hewlett Packard, Lockheed Martin, Orbital ATK, L-3 Communications, Microsoft, ou encore Raytheon.
Les principaux secteurs d'emploi en Virginie sont l'administration, qui emploie 547 230 personnes, le commerce, assuré par 397 110 employés, la restauration, représentée par 330 490 postes, suivie par la santé, avec 294 510 emplois, l'éducation, avec 240 180 employés, ou encore les transport, avec 229 590 postes. A noter que l'industrie est aussi un gros employeur, avec 174 630 emplois, mais elle est en recul depuis plusieurs années.
Le tourisme quant à lui est un acteur économique important, avec 45 000 000 de touristes, qui soutiennent près de 230 000 emplois liés, et des dépenses de $ 24 000 000 000 par les visiteurs, ce qui rapporte à la Virginie $ 1 700 000 000 de taxes. Les nombreux musées, champs de bataille, mémoriaux ou édifices historiques attirent des millions de personnes et permettent de remplir les hôtels et les restaurants situés à proximité, ou encore de voir les commerçants vendre divers souvenirs ou proposer des visites guidées.
Le revenu annuel moyen par foyer est de $ 66 149 et le revenu annuel moyen par personne est de $ 34 967 ; il y a 11% de la population qui vit sous le seuil de pauvreté et 10.1% des virginiens de moins de 65 ans n'ont pas de couverture santé.
Principaux employeurs
Exportations de la Virginie en 2016
(Le sous-marin nucléaire USS Cheyenne au chantier naval Newport News, photo de Robert J. Sitar, 06/02/2016, www.flickr.com)
(Le Pentagone à Arlington, photo de David B. Gleason, from Chicago, IL, 12/01/2008, www.flickr.com, wikipedia)
Principaux importateurs (2016)
Agriculture
Secteur très important de l'économie de la Virginie, l'agriculture rassemble 44 800 fermes et exploitations, et représente 334 000 emplois directs et indirects dans tout l'État; en outre, l'agriculture dispose de 249 marchés fermiers.
Production agricole de la Virginie
Énergies
Entre ses nombreuses administrations fédérales et d'État, ses centres privés de recherches, des usines, ses aéroports, ses services publics et ses habitations, la Virginie a d'importants besoins énergétiques.
Exemples d'approvisionnements
Site | Foyers |
Bath County Pumped Storage (hydroélectrique) | 750 000 |
North Anna Power Station (nucléaire) | 450 000 |
Chesterfield Power Station (charbon) | 410 000 |
Warren County Power Station (gaz naturel) | 330 000 |
Encore largement tributaire des énergies fossiles (charbon, pétrole), la Virginie a entamé un lent processus visant à réduire ses émissions de gaz à effet de serre, tout en maintenant une production électrique élevée, notamment grâce au gaz naturel, à la biomasse et au biogaz.
Cependant, l'État est très en retard dans les investissements relatifs aux éoliennes et aux panneaux photovoltaïques, avec seulement 290.90 MV de panneaux solaires installés sur son territoire, très loin derrière 3784.80 MW de la Caroline du Nord, 2ème au niveau national. Toutefois, la Virginie a pris conscience de son retard et a commencé à investir pour développer ses énergies renouvelables, notamment dans le solaire, avec la possibilité de créer jusqu'à 54 000 emplois à l'horizon 2023, si la Virginie possédait de quoi satisfaire 10% de la demande électrique.
Principales installations
Nombre & type d'installation | Puissance totale | Principal site |
38 centrales au fioul | 2750.5 MW | Possum Point 978 MW |
25 barrages hydroélectriques | 822.4 MW | Smith Mountain 300.2 MW |
20 centrales à biogaz | 139.2 MW | King George 19.6 MW |
13 centrales à charbon | 4651 MW | Chesterfield 1352 MW |
12 centrales GN à turbine combu. | 4366.6 MW | Ladysmith 892.5 MW |
10 centrales biomasse bois | 661.8 MW | Covington Fac. 116.4 MW |
9 centrales GN à cycle combiné | 5818.3 MW | Warren Cty 1472.2 MW |
6 centrales GN à turbine | 657.4 MW | Possum Point 352.9 MW |
2 centrales pompage/turbinage | 3109.3 MW | Bath County 2862 MW |
2 centrales nucléaires | 3654.4 MW | North Anna 1959.4 MW |
Éducation
Représentant 240 180 emplois, l'éducation est un important secteur en Virginie, et elle dispose de 705 écoles élémentaires, 327 collèges et 169 lycées, ainsi que 19 écoles alternatives. L'enseignement supérieur s'appuie sur 34 universités publiques et privées, et 38 collèges supérieurs, publics et privés. En plus de ces lieux d'enseignement, des dizaines d'autres sites existent et ne relèvent pas des institutions d'État.
(La Virginia Polytechnic Institute & State University, Virginia Tech, photo de Idrawriter, www.panoramio.com, 08/04/2012, wikipedia)
Transports
Accessible par voies terrestres (routières et ferroviaires), aériennes et maritimes, la Virginie bénéficie d'axes de communication efficaces et modernes, qui connectent les différents comtés de l'État au reste du pays, voire du monde.
Le réseau routier dispose de 1799 kilomètres d'autoroutes Interétats (6 autoroutes majeures), de 13 053 kilomètres d'autoroutes d'État (28 autoroutes), et de 77 739 kilomètres de routes secondaires.
Les routes d'État de Virginie connectent les villes entre elles, et permettent aussi de rejoindre les Interstates.
En ce qui concerne le réseau ferroviaire, il est composé de 5141 kilomètres de voies ferrées, majoritairement destinées au transport de marchandises; pour les activités portuaires, celles-ci reposent presque exclusivement sur les terminaux de Portsmouth, Norfolk et Newport News, regroupés sous la désignation de Port of Virginia, et qui possèdent un total de 28 grues géantes.
Cet ensemble a géré 2 549 000 containers en 2015, et contribue à employer directement ou indirectement 374 000 personnes dans tout l'État.
Enfin, les aéroports de Virginie facilitent les déplacements rapides entre les États et à l'international, grâce à 6 aéroports internationaux et 5 aéroports régionaux, notamment à destination ou au départ de Washington D.C :
(Terminal de Norfolk, photo de Missy Schmidt from Hampton Roads, VA, 05/01/2006, www.flickr.com, wikipedia)
(Train du Virginia Railway Express à Fredericksburg, VA, photo de John from Southern MD, USA, 01/05/2009, www.flickr.com, wikipedia)
Sécurité et Défense
La Virginie consacre d'importants moyens financiers, matériels et humains à sa sécurité et à celle de sa population, classée au 12ème rang démographique national; plutôt rurale, elle voit une grande partie de sa population relever de l'autorité des sheriffs des comtés, qui viennent compléter l'action des forces de police des villes de l'État et celle de la Police d'État.
Confrontées à une délinquance et à une criminalité liées en partie à la pauvreté (11% de la population), les forces de police surveillent de vastes étendues, ainsi que plusieurs zones où des agences fédérales sont installées (ces dernières ont leur propres forces de sécurité).
Le plus important Police Department est celui de Virginia Beach, avec 779 policiers et 2 hélicoptères, ainsi que 172 civils, et le Sheriff Department le plus grand est celui du comté de Fairfax avec 1414 sheriffs et 203 civils.
Pour la surveillance aérienne, en plus des 2 hélicoptères de la ville de Virginia Beach, la police de Fairfax en possède 2, la Virginia State Police possède 7 hélicoptères.
Effectifs des forces de l'ordre (2016)
En complément de l'action des forces de police de Virginie, les villes et les comtés disposent de services de secours, composés de pompiers professionnels et volontaires. Ils interviennent lors d'accidents de la circulation, d'incendies domestiques, de catastrophe industrielle ou naturelle, ou encore lors de rassemblements populaires.
Les effectifs des pompiers donnés ci-après n'incluent pas ceux des bases militaires ou des entreprises, il s'agit seulement des pompiers des villes et des comtés.
Effectifs des services de secours
État situé à proximité immédiate de la capitale fédérale Washington D.C, la Virginie dispose d'infrastructures militaires importantes et abrite notamment le grand quartier général des forces armées américaines, le Pentagone, situé à Arlington.
Les forces actives stationnées en Virginie sont majoritairement représentées par l'US Navy en terme de moyens et d'effectifs, avec en particulier les bases de Norfolk (plus grand port militaire au monde) et d'Oceana, où sont basés les aéronefs embarqués à bord des navires.
L'US Marine Corps dispose quant à lui de la base de Quantico (qui sert aussi d'académie au FBI et abrite le siège du NCIS), et où sont basés les hélicoptères et avions-convertibles chargés du transport présidentiel.
L'armée de l'air quant à elle possède la base aérienne de Langley, où sont affectés des chasseurs furtifs; pour des raisons économiques, la base a été associée à celle de Fort Eustis, relevant de l'US Army, afin de mutualiser certains services. L'US Army dispose en Virginie de bases d'entraînement et de soutien, telles que Fort Eustis, Fort A.P Hill, Fort Lee et Fort Belvoir.
US Army
(Le Pentagone à Arlington, photo de David B. Gleason, from Chicago, IL, 12/01/2008, www.flickr.com, wikipedia)
(F-22 en formation près de Langley AFB, photo de Tech Sgt Natasha Stannard, USAF, 21/06/2017, www.dvidshub.net, wikipedia)
(Base navale de Norfolk, photo de MCS 2nd class Ernest R. Scott, USN, www.blogs.defensenews.com, 20/12/2012, wikipedia)
(Entraînement de Marines à Quantico, photo de Lance Cpl Damon McLean, USMC, 27/01/2017, www.barracks.marines.mil)
Effectifs actifs (au 30/09/2017)
La Virginie accueille aussi des forces de réserve, ainsi que des unités de sa propre garde nationale, qui peuvent être mobilisées lors de catastrophes naturelles dans l'État, ou bien être mises à disposition du gouvernement fédéral en cas de conflit.
Army National Guard
Army Reserve
(UH-60 de l'ARNG à l'exercice à Fort A.P Hill, VA, photo de Sgt 1st class Terra C. Gatti, ARNG, www.vaguard.dodlive.mil)
(Tir d'exercice sur M777 pour l'ARNG à Fort Picket, VA, photo de Cotton Puryear, ARNG, www.vaguard.dodlive.mil)