12 Décembre 2017
(F-16 de la base de Shaw, Caroline du Sud, sur sa base, photo de Staff Sgt Kenny Holston, USAF, 10/01/2013, www;flickr.com)
(F-16 de l'Alabama Air National Guard à l'exercice Red Flag 2013 en Alaska, photo de Staff Sgt Miguel Lara III, USAF, 30/08/2013, www.flickr.com)
Principal avion de combat de l'US Air Force, le General Dynamics (devenu Locheed Martin) F-16 Fightin Falcon est u appareil léger multirôles apparu vers le début des années 70-80, quand l’US Air Force cherchait un avion léger au prix de revient abordable.
Le retour d’expérience de la guerre du Vietnam avait fait prendre conscience à l’Air Force qu’elle avait besoin d’un chasseur léger et maniable, à l’image des Mig Soviétiques ; en effet, les appareils qu’elle leur opposait alors n’étaient pas conçus dans cette approche, mais plutôt réservés à des attaques nucléaires éventuelles.
En effet, même si le McDonnel Douglas (devenu Boeing) F-15, alors en plein développement, était supérieur aux appareils Soviétiques d’alors, son coût était trop élevé, d’où le lancement de l’étude d’un chasseur léger (Light Weight Fighter), dont le prototype de General Dynamics, le YF-16, effectua son premier vol le 20 janvier 1974, de manière involontaire ; la compétition l’opposant à son concurrent de chez Northrop, l’YF- 17, se termina en janvier 1975, quand l’Air Force révéla sa préférence pour le F-16, jugé supérieur par les différentes évaluations.
Le premier exemplaire à entrer en service arriva le 6 janvier 1979, à la base de Hill (Utah), et acheva ses essais opérationnels en octobre 1980, puis fut livré en grandes quantités aux unités du Tactical Air Command, du Pacifique et de l’US Air Force Europe. L’aéronef n’est pas seulement employé en première ligne, puisque l’Air National Guard et l’Air Force Reserve s’en sont équipées, à partir de 1983.
De nos jours, le F-16 est le principal chasseur/bombardier de l’US Air Force, qui lui accorde une affection toute particulière, du fait de ses excellentes performances, de sa fiabilité, de son coût d’utilisation ($ 19 087 /heure de vol) et de son potentiel de développement, qui devrait le faire rester opérationnel jusqu’en 2030 (il sera alors remplacé par le F-35).
Véritable vitrine technologique de l’industrie aéronautique des États-Unis, l'avion a rencontré un très grand succès commercial, avec des milliers d’appareils en service auprès de plusieurs armées de l’air (Israël, Jordanie, Émirats-Arabes-Unis, Pays-Bas, Belgique, Portugal, Taïwan, Corée du sud, etc).
Engagé au combat par plusieurs pays, il a mené des missions de combat sous les couleurs américaines (Irak, Afghanistan, Serbie, Syrie), israélienne (Liban, territoires Palestiniens, Irak), ou encore pakistanaise, et a contribué à sécuriser divers espaces aériens ; l’électronique embarquée offre la possibilité de voler de nuit et par mauvais temps, d’évoluer dans un environnement de guerre électronique, d’engager plusieurs cibles simultanément, ou encore de mener des missions de reconnaissance, grâce à des pods spécifiques. Bénéficiant d’une maniabilité élevée, l’appareil offre également la possibilité de mener des missions diverses : supériorité aérienne, frappe antiradars, antinavires, anti bunker, reconnaissance, soutien aérien, etc. Toujours en service avec 947 appareils dans le parc de l'US Air Force, le F-16 doit être lentement remplacé par le Lockheed Martin F-35.
Caractéristiques
Mesurant 15.06 mètres de longueur, pour une hauteur de 5.09 mètres et une envergure de 9.45 mètres (sans les missiles), le F-16 est un appareil compact, facile d’entretien, et très adaptable aux exigences du champ de bataille.
Propulsé par un seul réacteur (dont le modèle change selon la version du F-16), alimenté par une grande entrée d’air ventrale, il peut atteindre Mach 2, en configuration lisse, et décoller en seulement 395 mètres, tout en embarquant entre 4 et 7 tonnes d’armements variés (bombes en grappe, bombes à sous-munitions, bombes guidées laser ou par GPS, missiles antinavires, antiaériens, antiradars, armes atomiques, etc.).
Pouvant atteindre 16 500 mètres d’altitude, il affiche une masse à vide de 8 tonnes environ, pour une masse maximale au décollage (tout équipé), de 19.20 tonnes ; les dernières versions du F-16 ont été équipées de réservoirs conformes, intégrés le long du dos du fuselage, et n’altérant pas l’aérodynamique. Pour accroître l’autonomie de l’appareil, un réceptacle de ravitaillement en vol a été installé en arrière du cockpit, compatible avec les différents ravitailleurs américains (KC-135, KC-10, KC-130).
L’électronique embarquée comprend un radar Westinghouse AN/APG-68, un détecteur de radar Loral ALR-56M, des antennes de communication UHF, un identificateur ami/ennemi, une antenne VHF (installée dans un carénage au sommet de la dérive), des éjecteurs de paillettes et de leurres thermiques, un GPS, une antenne de navigation, un système de traitement des données de vol, le tout affiché dans le poste de pilotage sur divers écrans, ainsi que sur un collimateur tête haute (HUD). Par ailleurs, selon la mission, il peut emporter une nacelle de reconnaissance, une nacelle de brouillage électronique, ou un illuminateur à laser. La grande verrière du cockpit permet au(x) pilote(s) de bénéficier du meilleur champ de vision au monde, et l’inclinaison du siège éjectable avantage l’équipage en cas d’accélération et de manœuvres brutales ; la silhouette générale de l’avion offre une aérodynamique avancée, et l’instabilité de la machine lui permet d’avoir une excellente agilité en combat aérien.
L’armement de la machine repose sur 1 canon fixe rotatif M-61 Vulcan de 20 mm (515 obus), complété par toute une gamme de munitions : bombes incendiaires, bombes en grappe, bombes guidées laser, roquettes, missiles antiradars, antinavires, antiblindés, et même des armes atomiques (type B-43 américaine). Différents programmes de modernisation ont permis à l’aéronef de demeurer très efficace, et son acquisition par une large partie des pays membres de l’Otan, ainsi que par les alliés traditionnels des États-Unis, permettent au F-16 de conserver une place très importante sur les marchés mondiaux, où des machines pourtant plus modernes cherchent à percer (Rafale, Eurofighter), en vain.