20 Juillet 2017
Histoire
Ultime frontière du continent Nord-Américain, l'Alaska est principalement peuplé depuis plus de 5000 ans (des traces de présence préhistorique ont été trouvées remontant à 16 000 ans) par des tribus amérindiennes telles que les Iñupiaks, Yupiks, Aléoutes, Tlingits, Haidas, et Tsimshians, pour ne citer qu'elles.
S'établissant en divers points de l'actuel territoire de l'Alaska, ces tribus ont privilégié le littoral pour ses ressources halieutiques, et certaines ont essayé de s'installer plus à l'intérieur des terres; caractérisées par leurs rituels d'initiation ou d'affirmation, les différentes tribus ont laissé une forte empreinte dans l'histoire de cette immense contrée.
Isolés du reste du monde durant des millénaires, ces habitants ont vu arriver des visiteurs à partir du 18ème siècle seulement, lorsque des espagnols ont tenté de coloniser la région à partir de 1774 : l'Espagne revendiquait ce territoire depuis 1493, au moment de la parution d'une bulle pontificale du pape Alexandre VI lui octroyant toutes les terres à l'Ouest et au Sud des îles Açores et du Cap Vert. Cette revendication est renouvelée en 1513 lorsque le navigateur espagnol Vaco Nuñez de Balboa devient le 1er européen à voir l'océan Pacifique et revendique toutes les terres le jouxtant, au nom de la couronne espagnole.
Une expédition espagnole de 90 hommes atteint les environs de l'actuelle Sitka le 15 août 1775, après plusieurs mois de navigation depuis le Mexique et avoir remonté la côte Ouest américaine, en vue d'affirmer les droits espagnols sur ces terres éloignées.
Dans la compétition mondiale des empires espagnols, français et britanniques, l'Espagne a envoyé une autre expédition en 1779 pour évaluer la récente pénétration russe en Alaska, où de vastes ressources pourraient faire la fortune de la couronne espagnole; en outre, l'expédition a été autorisée à capturer le navigateur britannique James Cook, qui explorait alors le Nord-Ouest Pacifique. Alliée de la France dans la guerre d'indépendance des Treize colonies britanniques contre l'Angleterre, l'Espagne cherchait alors à affaiblir son ennemi autant que possible.
Cependant, la couronne britannique n'était pas la principale préoccupation espagnole en Alaska, mais bien la Russie : en effet, des trappeurs russes ont traversé le détroit de Béring et ont commencé à s'installer à partir de 1784 sur l'île de Kodiak, où le marchand russe Grigory Shelikhov a fait tuer des centaines de membres de la tribu des Koniagas et a fait prendre en otage de nombreuses personnes pour menacer la sécurité d'autres tribus. Il a fondé la première colonie russe de la région à Three Saints Bay, sur l'île.
Faisant croître la taille de ses colonies et de la population russe jusqu'en 1788, Shelikhov a obtenu le contrôle de l'habitat des loutres de mer, dont la fourrure était appréciée à l'époque et se vendait à prix d'or sur les marchés (principalement chinois); pour annihiler l'opposition locale des tribus, il a fait progressivement alcooliser les hommes des peuplades, cherché à embaucher de la main d'œuvre locale et à convertir les membres des tribus à l'orthodoxie.
En 1787, le commerçant russe Aleksandr Andreïevitch Baronov a fondé un poste de traite sur l'île de Sitka (Sud Ouest de l'Alaska), et en est devenu gouverneur et administrateur de l'Amérique russe; il s'est installé dans la ville d'Arkhangeslk, proclamée capitale de ce territoire. Le fort de la ville a été détruit par les Tlingits en 1802 et Baronov a fait reconstruire la forteresse et la cité 2 ans plus tard. La détermination de Baronov l'a même amené à établir le poste de Fort Ross, dans l'actuelle Californie, très loin de l'Alaska.
En juin 1788, l'explorateur et navigateur espagnol Narváez a débarqué à Three Saints Bay et rencontré des russes pour la première fois en Alaska : il a obtenu du commandant russe la carte des emplacements des 7 postes russes de la région, représentant près de 500 hommes, et appris de lui que les russes avaient l'intention de prochainement occuper la baie de Nootka, à l'Ouest de l'île de Vancouver.
Les capitaines de navires espagnols Martinez et Haro, de l'expédition de 1788, ont reçu l'ordre de coloniser la baie de Nootka avant les russes ou les britanniques (ces derniers contrôlant déjà la presque totalité du Canada voisin), et à l'été 1789, après avoir capturé un navire britannique dans la baie de Nootka, les espagnols ont provoqué une crise avec l'Angleterre. Pour éviter d'envenimer la situation, le vice-roi d'Espagne a ordonné à Martinez d'évacuer la région d'ici à fin 1789, mais le nouveau vice-roi espagnol, arrivé en octobre 1789, a décidé quant à lui de ne pas céder aux britanniques et ordonne une nouvelle expédition pour récupérer le territoire.
Pour affirmer leur présence et leur contrôle de la baie de Nootka, les espagnols ont construit le fort San Miguel en 1790, en tant que batterie d'artillerie stationnaire chargée de défendre la baie; une compagnie volontaire de 76 hommes a pris place sur ce rocher surélevé, mais étroit et a assuré la défense de la baie.
En 1804, les russes de la colonie de Sitka ont lancé des attaques contre la tribu Tlingit, dont les membres ont attaqué des postes de commerce russe : après que les forces de Baronov aient été repoussées par la tribu, ce dernier a obtenu l'appui de la marine russe qui a bombardé le camp ennemi pendant plusieurs jours, provoquant la fuite des indigènes qui sont chassés de leurs terres ancestrales.
Les russes ont conservé leurs colonies dans la région et ne se sont pas impliqués dans les affrontements entre l'Espagne et la Grande-Bretagne : ils étaient confrontés à la concurrence des fourrures de la baie d'Hudson, sous contrôle britannique, dont un poste de trappeur était installé en Colombie-Britannique, sur la façade Pacifique de l'Amérique du Nord.
A cette époque, peu après l'accession à l'indépendance des États-Unis, ces derniers n'ont pas encore d'accès sur le Pacifique, puisque la Californie est Espagnole et l'Oregon est sous contrôle anglais. Cherchant à étendre progressivement leur influence sur le territoire Nord américain, les États-Unis sont parvenus à faire signer en 1824 à la Russie et au Royaume-Uni un traité visant à interdire l'intervention européenne dans les affaires nord-américaines, et inversement : il s'agissait de la célèbre doctrine Monroe, du nom du président américain James Monroe.
Après des négociations, Monroe a obtenu que la frontière russe remonte de la Californie à l'actuel Alaska, tandis que les britanniques ont renoncé à l'Oregon : la colonisation russe peinait à se développer et le traité interdisait à l'empire russe de construire de nouveaux forts en Alaska. De leur côté, les britanniques ont obtenu un droit de passage le long de l'étroite bande côtière alaskane en 1825.
Entre temps en Europe, la guerre de Crimée (1853-1856) a opposé l'empire russe à l'empire britannique, et a mis en évidence le degré d'exposition et de vulnérabilité de l'Alaska, aisément attaquable par les britanniques depuis le Canada et par la mer.
En 1858, alors que les tensions avec l'empire britannique étaient de plus en plus fortes et que ce dernier possédait tout le Canada, l'empire russe craignait de perdre l'Alaska : les difficultés financières de la Russie et la quasi impossibilité pour elle de fonder des colonies commerciales et industrielles importantes (et de les protéger), en raison du manque d'immigrants lié à l'éloignement du territoire étaient alors un double problème pour le Tsar Alexandre II.
Désirant tirer un bon prix de cet immense territoire éloigné, la Russie a entamé des négociations sécrètes avec le gouvernement américain pour vendre l'Alaska : l'administration américaine a proposé initialement $ 5 000 000 (soit $ 140 702 465 en 2017), mais le gouvernement russe a trouvé l'offre insuffisante en 1860.
Les pourparlers quant à cette transaction ont été mis en pause alors que les tensions en Amérique du Nord entre les États pro-esclavagistes et abolitionnistes ont entraîné progressivement les États-Unis dans la guerre de Sécession (1861-1865). La Russie a apporté son soutien politique aux États abolitionnistes, sans s'engager dans le conflit d'aucune manière, conformément à la doctrine Monroe. En 1863, le Tsar a décidé d'incorporer de forces les polonais dans l'armée russe en Europe, ce qui a amené l'Angleterre, la France et l'Autriche à s'élever contre cette décision : la crainte d'un conflit armé face aux puissances maritimes anglaise et française a conduit le Tsar à demander aux États-Unis d'accueillir sa flotte de guerre dans les ports de San Francisco et de New York, pour la mettre à l'abri en cas de guerre.
En outre, la présence des navires de guerre russes a permis de faire planer une menace dissuasive sur les navires commerciaux anglais et français, et la présence russe a provoqué un sentiment de russophilie dans les États du Nord. Alors que la situation en Europe s'améliorait et que l'hypothèse d'une guerre s'éloigne, l'empire russe a finalement rappelé sa flotte et bénéficiait d'une bonne image aux États-Unis.
Après la victoire de l'Union en 1865, et malgré la tentative de déstabilisation du Nord par le Sud avec l'assassinat du président Abraham Lincoln le 14 avril 1865 et la tentative d'assassinat de son Secrétaire d'État William Henry Seward, la Russie a continué de soutenir l'Union. L'appui (bien que sans engagement) de l'empire russe et le rapprochement avec les États-Unis ont permis d'envisager dès 1864 l'installation d'une ligne télégraphique entre l'Europe et l'Amérique, en passant par le détroit de Béring et l'Alaska. En août 1865, la compagnie américaine Western Union Telegraph Company a envoyé une groupe d'une centaine d'hommes réaliser des études pour un éventuel tracé du télégraphe et pour poser des câbles; réalisant que la tâche serait très complexe et coûteuse, Western Union a abandonné le projet en 1866, avant de le reprendre et l'achever en 1867.
Les négociations ayant été suspendues par la guerre de Sécession, la fin du conflit a permis de reprendre les pourparlers, et le Secrétaire d'État Seward (remis de ses blessures), fervent défenseur du projet d'acquisition de l'Alaska, a déployé toute son influence au Congrès et sa détermination pour faire aboutir les négociations avec la Russie. Pendant l'été 1866, les deux chambres du Congrès ont envoyé l'assistant Secrétaire à la Marine Gustavus Vasa Fox à Saint Petersbourg, afin de porter au Tsar Alexandre II (qui a récemment échappé à un attentat) les vœux et félicitations du gouvernement américain pour s'en être sorti, mais aussi pour avoir envoyé la flotte russe dans les ports américains en 1863, marquant ainsi la bonne entente des deux puissances.
Les relations amicales des deux pays ont facilité l'avancée des négociations, et le 12 décembre 1866, un document a été remis au Tsar par son représentant, le baron Stoeckl (très populaire aux États-Unis), quant à la vente de l'Alaska : il a été envoyé immédiatement à Washington pour la phase de conclusion de la vente. Stoeckl arrive à New York le 15 février 1867, mais son voyagé sur le fleuve Saint Laurent a été mouvementé à cause du temps et il s'est blessé à la cheville, retardant son départ pour Washington de 3 semaines. Il a alors tiré profit de cette période pour réfléchir à la vente de l'Alaska, pour laquelle les États-Unis proposaient toujours $ 5 000 000 en 1867 (soit $ 78 930 651 en 2017). Fin diplomate, Stoeckl exige $ 7 000 000 pour que la transaction soit conclue, et il s'est aperçu qu'il n'aurait pas besoin de réduire le prix durant les dernières phases de négociations.
Finalement, Stoeckl a obtenu $ 7 200 000 (soit $ 113 660 137 valeur 2017) et la vente s'est concrétisée par la signature du traité le 20 juin 1867 et sa ratification le 21 juin, faisant entrer l'Alaska sous le contrôle des États-Unis.
(Signature du traité de vente de l'Alaska, Emanuel Leutze, 1867, www.akhistorycourse.com, wikipedia)
Après avoir acheté l'Alaska, cet immense territoire (d'à peine 2000 habitants) a été administré par l'armée américaine jusqu'en 1877, permettant d'affirmer la présence américaine dans cette zone et d'essayer de faire le meilleur travail possible pour empêcher les abus à l'égard des indigènes, mais des comportements abusifs de certains hommes du rang et officiers ont provoqué des tensions.
Parallèlement à la présence militaire américaine, les autorités fiscales et douanières se sont également installées en Alaska, pour tenter d'endiguer le trafic d'alcool; elles ont aussi essayé d'imposer l'interdiction faite aux personnes non originaires d'Alaska de chasser ou piéger les animaux à fourrure. Pendant cette période, des navires de guerre américains sont occasionnellement venus patrouiller dans les eaux de l'Alaska, pour en surveiller les eaux côtières et appuyer l'armée.
En 1877, l'armée quitte l'Alaska, officiellement pour assister les forces engagées dans la guerre contre les Nez-Percés, menée par les États-Unis dans l'Oregon, l'Idaho, le Wyoming et le Montana; cependant, l'armée elle-même recommandait que l'administration de l'Alaska soit confiée au Department of Treasury (DOT), qui disposait alors de nombreux navires adaptés aux missions de surveillance et de contrôle des eaux côtières et des île de ce territoire.
Mieux équipés, les personnels du DOT seraient également mieux perçus par la population indigène et immigrée que les militaires, potentiellement plus belliqueux; par ailleurs, bien qu'à l'époque il n'était pas illégal que l'armée fasse appliquer les lois civiles, il n'y avait pas non plus de loi l'y autorisant. En 1878 dont, le DOT a ouvert des bureaux à Sitka, Kodiak, Wrangell, sur l'île Tongass, à Unalaska et sur l'île Pribilof.
Courant 1879, les autorités américaines n'ont pas réussi à répondre à la demande des habitants américains et russes qui craignaient que la tribu des Tlingit de Sitka ne s'en prenne à eux : en effet, ces derniers étaient de plus en plus agressifs depuis la fermeture du fort de Sitka. Les habitants ont demandé aux anglais installés en Colombie-britannique de les protéger. Après avoir reçu l'autorisation de Washington par télégraphe, les anglais ont envoyé un navire depuis Victoria, dont la puissance de feu et la présence ont été suffisamment dissuasifs à l'encontre des Tlingits. Le vaisseau a été remplacé rapidement par un navire américain, basé à Sitka, débutant ainsi une longue tradition de présence navale américaine dans la région.
L'avantage d'une présence presque permanente de la marine en Alaska était double : d'abord il était moins coûteux d'avoir 1 navire plutôt que 6 postes avancés, et ensuite, les marins ne quittaient que très rarement le navire (avec autorisation), ce qui réduisait le risque de friction avec les américains, les russes et les indigènes. Par ailleurs, le bon contact des officiers a permis de recruter quelques natifs d'Alaska pour les intégrer aux forces de l'ordre et ainsi mieux assurer le contrôle de la région, tout en améliorant le dialogue entre les deux cultures. Le DOT a géré l'Alaska jusqu'en 1879 et la marine jusqu'en 1884.
Au cours des années 1880, les alaskiens ont commencé à vouloir obtenir le contrôle de leur territoire à travers un gouvernement propre, et ils ont foné la ville de Juneau en 1881, faisant d'elle la 1ère nouvelle colonie depuis la vente de l'Alaska aux États-Unis en 1867; afin de montrer et de souligner leur esprit américain, les habitants ont fêté le 4 juillet en 1881, cherchant ainsi à démontrer leur attachement aux États-Unis. Les résidents de la ville ont appelé à élire un délégué pour aller les représenter au Congrès, et d'autres villages du Sud-Est de l'Alaska les ont rejoint dans cette démarche : après qu'ils aient élu un délégué, celui-ci s'est rendu à Washington, mais le Congrès a refusé de le reconnaître en tant que représentant.
Toutefois, la démarche des alaskiens a attiré l'attention du gouvernement sur leur désir de représentation et a suscité davantage d'intérêt pour l'Alaska de la part du Congrès : ainsi, en 1884, le Congrès a instauré un gouvernement civil dans ce territoire. Autorisant la présence d'un gouverneur de district et la mise en place d'un système judiciaire, le texte du Congrès a vu le président Chester Arthur désigner les officiels chargés de contrôler l'Alaska.
Ces nouveaux représentants de l'autorité incluaient un juge de district, un greffier, un procureur, un marshal fédéral (policier) avec 4 adjoints, et 4 commissaires capables de rendre des jugements pour des affaires mineures; les commissaires et les adjoints du marshal ont été répartis entre Wrangell, Sitka, Juneau et Unalaska. Un officier territorial s'est installé à Sitka pour administrer les terres de l'ensemble du district de l'Alaska.
Malgré ces avancées, les alaskiens n'étaient pas satisfaits de ces nominations imposées et du fait qu'ils n'aient pas la possibilité d'élire eux-mêmes leurs représentants, ni d'être représentés au Congrès; par ailleurs, les puissantes compagnies commerciales qui exploitaient l'Alaska n'y avaient pas de siège et étaient notamment basées dans le Massachusetts ou en Californie. Les élus de ces États jouaient alors de leur influence pour faire des affaires en Alaska.
La forte volonté des alaskiens d'être représentés par un élu local les a conduit à en élire un eux-mêmes en 1890, en la personne d'un capitaine populaire de bateau, qui a été envoyé à Washington en tant que délégué, mais que le Congrès a de nouveau refusé de reconnaître. Cependant, contrairement à son prédécesseur, ce délégué a attiré l'attention du Congrès en proposant que les alaskiens rachètent le territoire aux États-Unis pour le double de ce qu'ils avaient payé, soulignant ainsi leur désir de se gouverner eux-mêmes.
A partir de 1896, la ruée vers l'or du Klondike, dans le Yukon (Canada), voit passer 100 000 prospecteurs dans la région, proche de l'Alaska; en réaction, le Congrès a créé en 1897 l'Office of Surveyor General du district de l'Alaska, avec pour mission d'établir à qui appartiennent réellement les parcelles de terrain et quelles en sont les limites. En 1898, le gouvernement américain créé le Local Bord of Steamboat Inspectors, chargé de contrôler les bateaux à vapeur, souvent dangereux à cette époque et en 1899, de nouvelles lois permettent aux individus de réclamer des terres non gouvernementales pour en faire des jardins, des maisons ou des postes de commerce.
Cette même année, le Congrès autorise la construction de voies ferrées en Alaska, sur les terres fédérales, permettant de connecter les différentes parties du territoire; en 1900, le Congrès étend l'application de la loi sur les terres publiques et permet ainsi de mieux gérer le cadastre de l'Alaska en définissant les villages et les villes, ainsi que leurs terrains municipaux. 1900 voit aussi le Congrès américain définir quelles actions peuvent être considérées comme des crimes en Alaska, et quelles punitions appliquer, le tout à travers un code civil.
Ce dernier déplace la capitale de Sitka à Juneau, et créé 3 juridictions territoriales pour les juges, au lieu d'une seule, pour mieux couvrir le territoire et réagir plus rapidement; le code civil fournit également le processus d'incorporation des villages et des gouvernements locaux, ainsi que la politique fiscale. Le code impose notamment des taxes aux conserveries de saumon, aux navires à vapeur, aux mines, aux commerces, aux banques et au compagnies ferroviaires.
Le gouvernement américain poursuit sa politique législative en 1902 avec une loi pour protéger le gibier sauvage, puis en 1904 il créé des districts routiers et des superviseurs routiers : l'année 1905 voit la création d'un fonds de l'Alaska, destiné à financer les routes (70%), les écoles (25%) et le traitement des malades mentaux (5%). En 1906, un acte autorise que l'Alaska envoie un délégué élu par les hommes de 21 ans ou plus (qui ont vécu en Alaska au moins 1 an avant l'élection), pour les représenter au Congrès.
En 1912, le district de l'Alaska devient officiellement le territoire de l'Alaska,ce qui lui a permis d'avoir sa propre législature à travers un Sénat et une Chambre des représentants; leurs membres ont été élus par les alaskiens pour la 1ère fois et ils se sont rassemblés pour la 1ère fois en mars 1913. cependant, cette législature était très limitée en terme de pouvoirs et ne pouvait pas légiférer sur les divorces, le gibier, la pêche, ou les routes, par exemple : le Congrès gardait ainsi la main mise sur l'Alaska et pouvait même annuler des lois votées par les représentants.
En 1917, le Congrès a répondu à une demande de la législature de l'Alaska, dont les votants souhaitaient que l'importation et la production d'alcool soient prohibés dans leur territoire; en 1925, le gouvernement américain créé une administration en charge du gibier sauvage et de la pêche pour attribuer des licences aux chasseurs, pêcheurs et trappeurs. Courant 1927, le Congrès a autorisé tout citoyen américain, employé par un autre citoyen, le gouvernement ou une entreprise, à acheter 2.02 hectares de terrain public non réservé en Alaska.
En 1934, la prohibition de la vente, la distribution et la production d'alcool en Alaska est abrogée et le Congrès déclare la même année que les membres de la tribu des Metlakatla qui ont émigré depuis le Canada sont des citoyens américains. En 1935, les Tlingits et les Haidas d'Alaska sont autorisés à poursuivre le gouvernement américain concernant les terres tribales. Courant 1936, le Secrétaire à l'Intérieur est autorisé par le Congrès à attribuer des réserves aux natifs d'Alaska s'ils le souhaitent.
La même année, les gouvernements locaux d'Alaska sont autorisés à collecter des fonds sans l'accord du Congrès, permettant de financer les routes, les écoles et les conduites d'eau notamment; en 1942, le Congrès augmente la taille de la juridiction de la législature de l'Alaska.
Pendant la Seconde Guerre mondiale, l'Alaska a été une cible pour l'empire japonais, qui a bombardé des installations militaires américaines dans ce territoire, notamment à Dutch Harbor; les japonais ont réussi à occuper plusieurs îles des Aléoutiennes et la Garde Nationale de l'Alaska a été mobilisée pour défendre le territoire.
En janvier 1943, l'US Army avait 94 000 soldats en Alaska, y compris dans une partie de l'archipel des Aléoutiennes, et l'US Navy a commencé un blocus naval autour des îles pour étrangler les forces japonaises et les empêcher d'être ravitaillées ou de recevoir des renforts.
De nombreux assauts, surtout amphibies, ont eu lieu jusqu'au 24 août 1943, date à partir de laquelle les japonais ont été chassés de l'archipel; après avoir subi d'intenses bombardements sur son territoires et ses zones occupées, le Japon a été frappé à 2 reprises par des bombes atomiques les 6 et 9 août 1945 et finit par capituler.
Après la guerre, l'année 1955 est un tournant dans l'histoire moderne de l'Alaska, puisqu'à l'issue d'une convention constitutionnelle, portée par 55 délégués du territoire, il est proposé par cette assemblée de faire de l'Alaska un État : les votants alaskiens approuvent le projet en avril 1956 et attendent que le Congrès américain donne son accord. Récalcitrant, ce dernier a d'abord rejeté la demande avant finalement de l'accepter en 1958, après des campagnes de lobbying auprès des représentants du gouvernement américain : le demande de création de l'État d'Alaska est approuvée par 208 voix contre 166 à la Chambre des représentants et 64 voix contre 20 au Sénat.
Le président Dwight D. Eisenhower a signé la loi le 7 juillet 1958; les alaskiens ont accepté la création de leur État en août et ont élu leurs premiers représentants officiels en novembre 1958. Le 3 janvier 1959, Eisenhower proclame l'Alaska en tant que 49ème États de l'Union.
Désormais, forts de leur statut d'État membre de l'Union, les habitants de l'Alaska sont représentés au Congrès et leurs élus y ont le droit de vote : ils s'emploient à donner à leur État les mêmes droits que les autres, tout en bloquant l'ingérence du gouvernement américain dans les affaires intérieures de l'État, ce qui passe progressivement par des transferts d'autorité du niveau fédéral au niveau local. Toutefois, malgré le transfert de compétences, l'État fédéral a conservé en Alaska une présence importante au niveau du Department of Defense et du Department of Interior.
Après la transmission de l'autorité à l'État d'Alaska, des controverses territoriales sont apparues entre l'Alaska, le gouvernement fédéral et les natifs, concernant la possession des terres : l'acte de création de l'État d'Alaska disait que celui-ci pouvait réclamer 42 087 306 hectares de terres, mais les natifs en demandaient aussi une partie, disputant souvent à l'État des terres.
Le 27 mars 1964, un puissant séisme de magnitude 9.2 (l'un des plus forts jamais enregistrés sur Terre) secoue la région d'Anchorage à 17h36 heure locale : il a provoqué un tsunami et tué 106 personnes en Alaska et 13 en Californie, tout en provoquant de graves dommages à Anchorage et à Valdez et en détruisant le village de Chenega.
En 1966, le Secrétaire à l'Intérieur Stewart Udall a finalement gelé la répartition des terres et interdit tout transfert de terrain; en 1968, du pétrole est découvert à Prudhoe Bay et s'engage alors un ambitieux programme de pipeline pour l'extraire et le faire raffiner. La ruée vers l'or noire débute alors et amène de nombreux prospecteurs et ouvriers à rejoindre l'Alaska. Ainsi, alors que la population de l'État avait augmenté de 97 514 habitants entre 1950 et 1960, elle a augmenté de 101 469 personnes entre 1970 et 1980, puis de 148 192 personnes entre 1980 et 1990.
Entre temps, en 1971, le président Richard Nixon a signé l'Alaska Native Land Claims Settlement Act qui restitue aux tribus un total de 16 187 425 hectares de terres, avec en plus une aide financière de $ 965 200 000 (soit $ 4 197 360 118 actuels).
Approximativement 80 000 natifs d'Alaska ont été concernés par ce traité, représentant 224 villages; les défendeurs du traité ont affirmé qu'il allait permettre aux tribus de bénéficier de retombées économiques, tandis que les détracteurs ont affirmé que les natifs d'Alaska avaient accepté de signer l'accord par crainte d'être massacré ou emprisonnés en cas d'opposition.
Le 2 février 1975, un séisme de magnitude 7.6 a frappé les environs d'Attu Island et provoqué des dégâts importants sur l'île de Shemya, notamment sur la piste de sa base aérienne, où des trous de 41 centimètres de large ont été créés par le tremblement de terre; 15 personnes ont été blessées.
La même année a débuté la construction du gigantesque pipeline Trans-Alaska, depuis Prudhoe Bay, et s'est achevé en 1977, après que des milliers d'ouvriers et d'ingénieurs aient affronté des températures glaciales et des tempêtes : l'ouvrage mesure 1300 kilomètres de long, compte 12 stations de pompage et 1 port pour pétrolier.
Un grand pas pour la préservation de la nature a été franchi le 2 décembre 1980, lorsque le président Jimmy Carter a signé l'Alaska National Interest Lands Conservation Act (ANICLA), qui a placé 63 535 645 hectares de terrains sous divers degrés de protection : Parcs Nationaux, refuges nationaux pour la vie sauvage, rivières sauvages et panoramiques, forêts nationales, zones de conservation ou espaces préservés pour les loisirs.
Parallèlement à cette volonté de protéger la nature, les compagnies pétrolières poursuivent leur prospection dans les zones non protégées et découvrent d'autres champs de pétrole en Alaska, permettant à l'État de produire 20% du pétrole américain en 1983.
Un événement troublant s'est produit le 17 novembre 1986, lorsqu'un Boeing 747 cargo de la Japan Air Lines qui survolait l'Alaska a été le témoin d'une observation de 3 OVNI qui l'ont suivi durant 50 minutes avant de disparaître; un phénomène similaire s'est produit les 29 et 30 janvier 1987, lorsqu'un vol d'United Airlins a observé sur son radar un objet se déplaçant à très grande vitesse (de l'ordre de 5800 Km/h), puis le lendemain, c'est un avion ravitailleur KC-135 de l'US Air Force qui a observé un grand objet en forme de disque.
En dehors de ces phénomènes étranges, l'Alaska a été victime de la tragédie du naufrage du pétrolier Exxon Valdez le 24 mars 1989, lorsque celui-ci s'est échoué de nuit sur une zone de hauts-fonds : la vitesse du navire et la nature rocheuse des fonds ont provoqué une grande déchirure dans la coque sur toute sa longueur. Par ce fait, 11 des 13 citernes ont été endommagées et ont déversé environ 40 000 tonnes de pétrole brut, qui ont ravagé 2800 kilomètres de côtes (en incluant les îles et îlots), tué plus de 300 000 oiseaux, 2800 loutres de mer, 300 phoques, 247 pygargues à tête blanche (aigles) et 22 orques, pour ne citer qu'eux.
Pour tenter d'endiguer la catastrophe et de limiter les dégâts, une mobilisation considérable a eu lieu, impliquant 11 000 personnes (souvent bénévoles), 1400 navires et 85 hélicoptères pour essayer de dépolluer la région et de sauver un maximum d'espèces animales et végétales. Après la catastrophe, la compagnie Exxon a été l'objet d'un procès judiciaire.
(Opération de dépollution sur Smith Island par l'US Navy, 11/05/1989, www.dodmedia.osd.mil, wikipedia)
Après plusieurs années de procès, de manifestations et d'expertises, l'Alaska s'est lentement remis de cette terrible marée noire, mais l'environnement a été très fortement impacté et les autorités ont alors décidé de modifier les normes de construction des navires, pour imposer une double coque et d'autres mesures obligatoires.
Sans autre événement catastrophique pendant plusieurs années, l'Alaska a été le lieu d'un terrible accident aérien le 22 septembre 1995, lorsqu'un avion radar E-3 AWACS de l'US Air Force s'est écrasé après avoir heurté des oiseaux lors de son décollage de la base aérienne d'Elmendorf, entraînant l'arrêt de 2 réacteurs et faisant s'écraser l'appareil dans une zone boisée, où ses 24 occupants ont été tués.
Le 2 juin 1996, un important incendie de forêt a lieu aux environs de Miller's Reach Road, près de Houston (Alaska), et détruit 15 000 hectares de forêts et 344 bâtiments; 37 casernes de pompiers et 1800 soldats du feu ont participé durant 2 semaines à la lutte contre cet incendie, qui était à l'époque le plus destructeur jamais enregistré dans l'État.
La tranquillité apparente de l'Alaska a été troublée le 19 février 1997 lorsqu'un étudiant a ouvert le feu dans le lycée de Bethle, tuant 2 personnes et en blessant 2 autres; l'auteur a été condamné à 2 peines de 99 ans de prison, et pourra prétendre à une liberté sur parole en 2066, lorsqu'il aura 85 ans.
Un tremblement de terre de magnitude 7.9 a frappé la région de Denali le 3 novembre 2002, ce qui en faisant le plus grand enregistré aux États-Unis depuis 48 ans à l'époque; par chance, l'isolement de la région n'a entraîné de blessures que chez 1 personne et quelques dégâts sur des routes. Le pipeline Trans Alaska a été légèrement endommagé, mais sa conception spécifique à cet endroit lui a permis d'éviter toute fuite; il a été vérifié durant 3 jours et a repris son activité.
Courant mai 2004, la saison de l'été a commencé à être plus chaude et humide que d'habitude, accompagné par des précipitations orageuses nombreuses; l'activité électrique de ces orages a provoqué de très nombreux éclaires et impacts de foudre, qui se sont produits durant tout l'été, installant un climat potentiellement dangereux pour les forêts. De nombreux incendies (701) n'ont alors pas tardé à se déclarer dans l'État, détruisant 27 000 Km² de forêts, soit à l'époque le pire record de surfaces brûlées dans l'histoire de l'État.
En 2005, dans le cadre de son projet de modernisation, l'US Army décide d'affecter à l'Alaska une brigade aéroportée appartenant au concept de Brigade Combat Team, basée à Fort Richardson et relevant de la 25th Infantry Division (à Hawaï). Elle est l'unique brigade aéroport du Pacifique. Le 4 décembre 2006, la gouverneure Sarah Palin devient la 1ère femme à occuper ce poste en Alaska.
L'année 2010 a été marquée par 2 accidents aériens : l'un concernant un avion de transport militaire C-17 qui s'est écrasé peu après son décollage (erreur de pilotage), tuant ses 4 membres d'équipage, et l'autre a concerné un avion civil DHC-3 qui s'est écrasé pour une raison inconnue et a entraîné la mort de 4 de ses 8 passagers.
Au mois de novembre 2011, l'Alaska a été frappé par le plus puissant cyclone extra-tropical de son histoire, provoquant pour $ 24 000 0000 de dégâts et tuant 1 personne. La nature a également montré sa puissance destructrice le 11 juin 2012 lorsqu'un glissement de terrain géant à touché la Lituya Mountain : long de 8.90 kilomètres et large de 80 mètres, le pan de montagne qui a glissé a provoqué un séisme de magnitude 3.4.
Deux autres accidents aériens mortels touchent l'Alaska le 8 mars et le 7 juillet 2013, avec respectivement 2 et 10 tués. L'année 2014 a vu 2 policiers d'État être abattus le 1er mai lors d'une intervention. En mai 2014, un très grand incendie de forêt a eu lieu près de Soldotna, détruisant 783 Km² de végétation; l'activité sismique a de son côté entraîné 2 tremblements de terre, l'un le 23 juin (magnitude 7.9, pas de mort) et l'autre le 25 juillet (magnitude 6, pas de mort).
Novembre 2014 a de nouveau vu arriver un cyclone extra-tropical en Alaska, qui a frappé avec des rafales allant jusqu'à 156 Km/h sur l'île de Shemya, où des dégâts mineurs ont eu lieu sur la base aérienne. En décembre 2016, un gazoduc rompt près de Nikiski, laissant échapper d'importantes quantités de gaz dans l'air et dans l'eau : toujours en cours, la fuite génère environ 5946 m³ à 8778 m³ par jour. Des réparations ont débuté en avril 2017.
(Incendie de forêt près de Soldotna, 25/05/2014, photo US Forest Service, www.inciweb.nwcg.gov, wikipedia)
Géographie
Immense territoire situé aux confins de l'Amérique du Nord, près de la Sibérie et de l'Arctique, l'Alaska couvre une superficie de 1 717 856 Km² (3.1 fois la taille de la France et 2 fois celle du Texas), faisant de lui le plus grand État des États-Unis.
En dehors de l'État de Hawaï, l'Alaska est le seul État américain à ne pas avoir de frontières avec le reste des États-Unis : il est bordé à l'Est par le Yukon et par la Colombie-Britannique, tous deux situés au Canada et partageant 2475 kilomètres de frontière avec l'Alaska.
Comportant 14 chaînes de montagnes, l'État abrite le point culminant des États-Unis, le mont Denali (6190 mètres), 4 pics de plus de 5000 mètres, 23 dépassant 4000 mètres, 61 culminant à plus de 3000 mètres, 92 ayant une altitude de plus de 2000 mètres et 100 de plus de 1740 mètres. L'Alaska abrite 17 des 20 plus hauts sommets des États-Unis.
Parmi ces imposantes montagnes, il y a un total de 100 000 glaciers de toutes tailles, représentant une surface totale de près de 75 000 Km².
Les chaînes de montagnes
1) Brooks Range: s'étirant d'Est en Ouest sur près de 1100 kilomètres et 535 kilomètres du Nord au Sud, cette chaîne montagneuse culmine à 2749 mètres au mont Chamberlin. Elle occupe une surface totale de 391 978 Km².
2) Seward Peninsula Mountains : avec le mont Osbron pour point le plus élevé, à une altitude de 1437 mètres, cette petite série de montagnes est moins élevée et moins étendue que ses homologues. Elle mesure 348 kilomètres d'Est en Ouest et 252 kilomètres du Nord au Sud, couvrant une superficie de 52 068 km².
3) Nulato Hills : occupant 70 053 km², cette petite chaîne de montagnes a pour plus haut point une altitude de 1228 mètres (pas de nom pour ce sommet), et elle s'étend sur 383 kilomètres d'Est en Ouest et 531 kilomètres du Nord au Sud.
4) Yukon Tanana Uplands : territoire couvrant 77 699 km², il est principalement marécageux malgré quelques reliefs plus élevés; le mont Harper en est le point culminant à 1994 mètres.
5) Ogilvie Mountains : s'étendant à 99% au Canada et à 1% en Alaska, cette chaîne de montagnes occupe 43 088 Km² au total.
6) Kuskokwim Mountains : immense zone de 252 302 km², cette chaîne de montagnes s'étend sur 854 kilomètres d'Est en ouest et 756 kilomètres du Nord au Sud; son point culminant est le mont Dillingham High Point (1600 mètres).
7) Alaska Range: elle s'étend sur environ 650 kilomètres du Sud de l'Alaska au Nord-Ouest du Canada et représente la plus haute chaîne de montagnes d'Amérique du Nord. Elle abrite le mont Denali, qui est le point culminant des États-Unis à 6190 mètres d'altitude.
8) Talkeetna Mountains : moins étendue que ses homologues, avec une superficie de "seulement" 26 537 km² et une longueur Est-Ouest de 278 kilomètres, pour 178 kilomètres du Nord au Sud, cette chaîne de montagne a le mont Sovereign (2697 mètres) pour point culminant.
9) Wrangell Mountains : mesurant 255 kilomètres d'Est en Ouest et 231 kilomètres du Nord au Sud, cette chaîne de montagnes couvre 33 538 km² et a le mont Blackburn (4996 mètres) pour point le plus haut.
10) Aleutian Range : en partie installée sur l'archipel des Aléoutiennes, cette chaîne montagneuse s'étend sur 1111 kilomètres du Nord au Sud (124 690 Km² de surface) et possède plusieurs volcans actifs; le volcan Redoubt en est le point culminant à 3108 mètres.
11) Kenai Mountains : avec 430 kilomètres de longueur d'Est en Ouest et 230 kilomètre sdu Nord au Sud, les Kenai Mountains occupent 26 592 km²; leur point culminant est le mont Truuli, à 2015 mètres.
12) Chugach Mountains : plus étendue que les Kenai Moutains, avec 468 kilomètres d'Est en Ouest et 242 kilomètres du Nord au Sud (50 447 km²), les Chugach Mountains ont le mont Marcus Baker pour point le plus élevé, avec 4016 mètres d'altitude.
13) Saint Elias Mountains : partagées à moitié entre le Canada et l'Alaska, ces montagnes s'étendent sur 451 kilomètres d'Est en Ouest et 424 kilomètres du Nord au Sud; elles occupent 76 947 km² et ont le mont Logan (5956 mètres, au Canada) pour plus haut sommet.
14) Coast Mountains : présentes à environ 87% au Canada et 13% en Alaska, ces montagnes s'étendent sur 1018 kilomètres d'Est en Ouest et 1307 kilomètres du Nord au Sud (242 424 km²); leur plus haut sommet est le mont Waddington, au Canada, avec 4019 mètres d'altitude.
L'importante activité tectonique de l'Alaska a généré la naissance de nombreux volcans, environ 80, dont 41 sont toujours en activité; les lents mais constants mouvements du sous-sol provoquent occasionnellement des séismes à la surface, certains imperceptibles et d'autres plus puissants et provoquant des dégâts variables. En raison du relief et de la composition des sols de l'Alaska, cet État est une destination privilégiée des géologues et des volcanologues.
Très humide, l'Alaska compte plus de 3 000 000 de lacs (dont 96 dépassent 26 Km²), dont le plus grand est le lac Iliamna, qui a une superficie de 2622 Km², suivi par le lac Becharof, qui mesure 1170 Km²; par comparaison, le lac Léman mesure 580 Km². L'Alaska dispose aussi de près de 12 000 rivières de toutes tailles, et parmi celles-ci figurent 7 des 20 plus grandes rivières des États-Unis, dont la rivière Yukon qui coule sur 2253 kilomètres dans l'État.
L'eau est un élément omniprésent en Alaska, et le territoire totalise 10 690 kilomètres de côtes et 54 563 kilomètres en comptant les îles, les baies et les rivières : dans les 2 cas, l'Alaska arrive en 1ère position aux États-Unis pour la dimension de son littoral.
Pour la navigation, il existe Passage Intérieur, portion côtière située le long du Sud-Ouest de l'Alaska et à l'Ouest de la Colombie-Britannique : cette zone est privilégiée pour la navigation car elle permet d'éviter les secteurs difficiles du large, notamment pour les bateaux de pêche, les ferrys, les navires de commerce et les bateaux de croisière. Le passage s'étire sur environ 800 kilomètres du Nord au Sud et 150 kilomètres d'Est en Ouest, et compte des milliers d'îles, de fjords et de baies.
Compte tenu de la taille gigantesque de l'Alaska, l'État compte plusieurs types de climats, selon la position géographique où l'on se situe : le Sud-Est de l'Alaska a un climat océanique de moyenne altitude, avec des températures souvent au-dessus de 0°C en journée, le rendant plus agréable à vivre que les autres régions. Il s'agit d'une zone chaude et humide en hiver, en comparaison des autres parties de l'Alaska, et les précipitations annuelles moyennes sont de 130 cm à Juneau et de 380 cm à Ketchikan.
La partie Sud-Centrale a un climat subarctique, accentué par sa proximité avec le littoral, et si cette zone reçoit moins de pluie, elle est en revanche plus enneigée, avec des chutes de neige de l'ordre 190 cm par an en moyenne. L'Ouest de l'Alaska a un climat subarctique océanique dans sa partie Sud et continental dans sa partie Nord; certains secteurs, allant de la péninsule de Seward à la Kobuk River Valley sont considérés techniquement comme des déserts, car ils reçoivent moins de 25 cm de précipitations par an. A l'opposé, il y a des zones entre Dillingham et Bethel qui reçoivent 250 cm de précipitations par an en moyenne.
L'intérieur de l'Alaska a un climat subarctique, avec des pics positifs et négatifs de température aux environ de Fairbanks; les étés peuvent occasionnellement atteindre 30°C, tandis que les hivers peuvent voir la température tomber à -51°C. L'extrême Nord de l'Alaska a un climat arctique, avec des hivers longs et très froids, et des étés très courts.
La végétation couvre 52 204 447 hectares de forêts, soit près d'1/3 de l'État, dont une large partie est gérée par des services officiels. L'Alaska compte 119 Parcs d'État.
La vie animale est représentée par des ours bruns, des ours polaires, des ours noirs, des lynx, des castors, des loups gris, des renards arctiques, des martes, rats musqués, des loutres de rivière, des lièvres d'Amérique, des coyotes, des bisons, des marmottes, des gloutons, des élans, des porcs-épics, des écureuils arctiques, des mouflons, des daims de Sitka, des wapitis, des chèvres des montagnes rocheuses, des phoques, des baleines blanches, des marsouins, des rorquals, des narvals, des loutres de mer, des baleines bleues, des baleines grises, des dauphins de Risso, des salamandres, des tortues vertes, des tortues de mer, des crapauds boréals, des tortues olivâtres, des saumons gris, des saumons roses, des truites arc-en-ciel, des truites des lacs, des pygargues à tête blanche, et des dizaines d'espèces d'oiseaux.
La végétation quant à elle rassemble de très nombreuses espèces d'arbres, d'arbustes et de plantes, parmi lesquelles le sapin gracieux, le bouleau d'Alaska, le cyprès de Nootka, l'épinette blanche, l'épinette de Sitka, le peuplier baumier, le peuplier faux-tremble, le peuplier de l'Ouest, l'if de l'Ouest, le thuya géant, le pruche de l'Ouest, l'épinette noire, l'aulne, le pin tordu, ou encore l'aulne rouge, pour ne citer qu'eux
(Cape Promontory, Cape Lutkes, îles Aléoutiennes, île d'Unimak, photo de US Fish & Wildlife Service, www.fws.gov, wikipedia)
(Chute d'eau à Tanaga Island, Aléoutiennes, photo de Michelle Coombs/US Geological Survey, www.flickr.com)
Population et boroughs
Avec 0.49 habitant au km², l'Alaska arrive au 50ème rang national en terme de densité de population, alors qu'il a la 1ère superficie nationale, très loin devant les autres États de l'Union.
En 2016, la population de l'État est de 781 894 personnes, soit 4.5% de plus qu'en 2010 (710 249 habitants). Ces habitants sont répartis en plusieurs groupes : 61.2% de Blancs, 15.2% d'amérindiens et de natifs d'Alaska, 7% d'hispaniques, 6.3% d'asiatiques, 3.8% de Noirs ou d'Afro-américains et 1.3% d'originaires du Pacifique ou d'Hawaï.
Lieu d'immigration, en raison de ses nombreuses ressources naturelles, l'Alaska dispose d'une population aux origines multiples: pour les habitants aux ancêtre européens, ils viennent d'Allemagne (17.8%), d'Irlande (11.1%), d'Angleterre (8.5%), de Norvège (4%), d'Italie (3.2%), de France (3%) et d'Écosse (2.9%).
Les personnes aux origines hispaniques ont des ancêtres mexicains (54.4%), porto-ricains (13.4%), d'Amérique centrale (6.9%), d'Amérique du Sud (6.9%); pour ceux qui ont des ancêtres asiatiques, ces derniers ont des origines philippines (51.1%), de coréenne (11.4%), des hmong (9.4%), chinoise (5%) et japonaise (4.5%).
En ce qui concerne la pratique religieuse, elle concerne 34.8% de la population (contre 49.4% en moyenne nationale) et se divise en différentes confessions : 11.2% de protestants, 9.3% de catholiques, 4.7% de mormons, 0.7% d'hindouiste, taoïstes, bouddhistes, 0.1% de musulmans, 0.1% de juifs.
Face à l'immensité de ce territoire et à son faible peuplement, il est presque obligatoire de se déplacer en hydravion pour franchir les vastes distances qui séparent certaines villes et les villages éloignés.
Contrairement à la presque totalité des États de l'Union, à l'exception de la Louisiane, l'Alaska ne désigne pas ses subdivisions administratives en comtés mais en boroughs, et en compte 29. Ceux-ci se distinguent en boroughs organisés (19 avec un gouvernement local), et non-organisés (10 sans gouvernement en dehors des municipalités).
N'abritant aucune mégapole, l'Alaska compte 3 villes principales et plusieurs autres villes de moindre importance, et des centaines de petites localités. La ville la plus peuplée est Anchorage (298 192 habitants), suivie par Fairbanks (32 751), Juneau (32 468) qui est la capitale, Wasilla (9748), Sitka (8830), Ketchikan (8208), Kenai (7745) et Kodiak (6191).
Population des boroughs (2016)
Borough | Population | Borough | Population |
Aleutian East | 3296 | Aleutian West | 5647 |
Anchorage | 298 192 | Bethel | 17 968 |
Bristol Bay | 898 | Denali | 1953 |
Dillingham | 4954 | Fairbanks North Star | 100 605 |
Haines | 2496 | Hoonah-Angoon | 2078 |
Kenai Peninsula | 58 506 | Ketchikan Gateway | 13 746 |
Kusilvak | 8049 | Kodiak Island | 13 732 |
Lake & Peninsula | 1562 | Matanuska-Susitna | 104 365 |
Nome | 9917 | North Slope | 9606 |
Northwest Arctic | 7673 | Petersbug | 3149 |
Prince of Wales-Hyder | 6347 | Sitka | 8830 |
Skagway | 1088 | Southeast Fairbanks | 6876 |
Valdez-Cordova | 9355 | Wrangell | 2411 |
Yakutat | 601 | Yukon-Koyukuk | 5526 |
Gouvernement
Avec à sa tête 1 gouverneur (qui n'appartient à aucun parti politique), l'Alaska est aussi administré par 1 vice-gouverneur et un ensemble d'agences d'État dont :
En plus de ces agences d'État, l'Alaska dispose d'un Cour Suprême composée de 5 juges et d'un capitole, à Juneau, qui abrite 20 sénateurs et 40 représentants.
Enfin, compte tenu de la présence de nombreuses tribus, il existe 246 gouvernements tribaux reconnus par l'État fédéral, ainsi qu'1 réserve indienne; ces populations sont gérées par l'US Bureau of Indian Affaires, relevant du Department of the Interior.
Économie
Portée en grande partie par le pétrole, l'économie de l'Alaska se classe 46ème nationale avec un Produit Intérieur Brut de $ 50 700 000 000 en 2016.
L'Alaska compte prioritairement sur le pétrole, mais aussi fortement sur le tourisme et la pêche, qui apportent des revenus élevés à l'État : 85% du budget de l'État provient des revenus pétroliers.
Cependant, l'État a pris conscience depuis plusieurs années de la volatilité des prix du pétrole, susceptibles d'impacter sur ses revenus fiscaux, et a donc décidé de diversifier son économie, en misant notamment sur le tourisme. En effet, pour la seule année 2016, les industries pétrolière et celle du gaz ont perdu 2500 emplois directs, et ont indirectement fait perdre leur emploi à 1500 employés du secteur de la construction.
Le tourisme est le second acteur de l'économie de l'Alaska, et ce domaine se porte très bien, avec un nouveau record de fréquentation touristique en 2016 : un total de 1 857 500 visiteurs est venu découvrir les beautés préservées de cet État très éloigné. La venue estivale de ces très nombreux touristes a généré $ 1 970 000 000 de revenus et environ 47 000 emplois sont concernés par l'activité touristique.
L'industrie de la pêche est importante dans l'État, où près de 60 000 personnes vivent directement et indirectement de la pêche : cette activité a permis de produire en 2016 un total de 2 721 554 tonnes de produits de la mer. L'exploitation forestière est en fort recul depuis les années quatre-vingt-dix, passant de 4600 emplois à 400.
Le secteur de la Défense contribue également à la santé économique de l'Alaska, avec plusieurs bases aériennes et terrestres, où des investissements ont régulièrement lieu (construction de hangars, modernisation de locaux, installation électrique, etc), qui mettent à contribution les professionnels locaux. Ainsi, l'arrivée prochaine de chasseurs furtifs polyvalents F-35A de l'US Air Force nécessite des modifications de la base aérienne de Eielson, qui devraient arriver vers 2020.
Le revenu annuel moyen par foyer est de $ 72 515 et le revenu moyen annuel par personne est de $ 33 413; il y a 10.3% de personnes sous le seuil de pauvreté et 16.4% des personnes n'ont pas accès à une couverture santé (source).
Principaux employeurs
Exportations de l'Alaska en 2016
(Puits de pétrole près de North Slope, photo de Paxson Woelber, 16/08/2013, www.flickr.com, wikipedia)
(Conserverie de saumon à Ketchikan, photo de Len Turner from Lufkin, TX, 31/08/2009, www.flickr.com, wikipedia)
Principaux importateurs
Agriculture
Très peu développée, en raison de l'hostilité du climat propre à cet État, l'agriculture en Alaska représente 762 fermes et 38 marchés fermiers.
Énergies
Confronté à des températures souvent glaciales, l'Alaska a besoin de beaucoup d'énergie pour faire fonctionner ses infrastructures (spécialement celles qui pompent le pétrole et le gaz naturel), et les municipalités disposent souvent de centrales à fioul pour produire elles-mêmes leur électricité en cas de nécessité.
Bien qu l'État soit favorablement exposé aux vents, il n'y a pas beaucoup de centrales éoliennes sur son sol, et aucune centre solaire (actuellement); le lobby pétrolier à la main-mise sur la production énergétique en Alaska.
Principales installations
Nombre & type d'installation | Puissance totale | Principal site |
95 centrales au fioul | 779.4 MW | North Pole 181 MW |
30 barrages hydroélectriques | 445.9 MW | Bradley Lake 126 MW |
10 centrales GN à turbines | 726.4 MW | Beluga 312.4 MW |
6 centrales éoliennes | 60.6 MW | Eva Creek 24.6 MW |
5 centrales à charbon | 113.5 MW | Aurora Energy Llc 27.5 MW |
4 centrales GN à comb. interne | 184 MW | Eklutna 171 MW |
3 centrales GN à cycle combiné | 455.5 MW | Southcentral Pow. Proj. 203.9 MW |
1 centrale à biogaz | 11.5 MW | JBER Landfill 11.5 MW |
Éducation
Représentant 21 460 postes, l'éducation en Alaska dispose de 166 écoles élémentaires, 33 écoles moyennes, 65 lycées, 207 écoles alternatives, 7 collèges supérieurs et 4 universités. Les écoles alternatives sont proposées aux élèves de parents pauvres ou sans abris, mais aussi aux élèves présentant des aptitudes élèves ou au contraire, nécessitant une attention poussée pour leur éviter l'échec scolaire. L'Alaska compte au total 263 192 élèves, lycéens et étudiants.
(Campus de l'University of Alaska Fairbanks, photo de tenkais, 26/09/2010, www.panoramio.com, wikipedia)
Transports
Nettement moins développé que dans d'autres États de l'Union, le domaine des transports en Alaska est limité par l'immensité de ce territoire et les nombreuses zones préservées, où il est interdit de construire des routes ou d'autres infrastructures. L'Alaska compte au total 24 140 kilomètres de routes et d'autoroutes.
Les voies de communication relient les principales villes de l'Alaska à travers des autoroutes de type inter-États, bien que l'Alaska ne soit relié à aucun autre État de l'Union; ces tronçons autoroutiers répondent à ces critères précis pour être qualifiés d'Interstate, mais leurs caractéristiques ont été adaptées à l'environnement local, à l'image de ce qui se fait à Hawaï et à Porto Rico.
L'Alaska compte 4 autoroutes inter-États :
En plus de ces grands axes, l'Alaska dispose de 12 routes d'État (désignées AK), qui connectent les points stratégiques de l'État les uns aux autres
D'autre routes secondaires permettent aux véhicules de circuler dans l'État; en ce qui concerne le transport ferroviaire, celui-ci voit 2 compagnies effectuer du transport de passagers et de marchandises. L'Alaska Railroad est la principale société ferroviaire de l'État et propose des trajets inter-cités sur une distance de 760 kilomètres.
Étant donné que l'Alaska n'est que partiellement accessible par les réseaux routiers et ferroviaires, les nombreux villages, pour la plupart côtiers, possèdent des ports et des espaces d'accueil pour petits avions de brousse et hydravions.
Le port d'Anchorage dispose de 3 grues principales et a vu transiter en 2015 un total de 486 000 containers, représentant 3 500 000 tonnes de marchandises importées et exportées. Quant au transport aérien, il permet à l'Alaska d'être accessible à l'international grâce à 4 grands aéroports :
(Train de passagers d'Alaska Railroad, près du Spencer Glacier, photo de Frank Kovalchek form Anchorage, AK, 23/07/2009, www.flickr.com)
Sécurité et Défense
Pour assurer la tranquillité et la sécurité de sa population, l'État de l'Alaska dispose de forces de police dans la plupart de ses villes et villages, ainsi que d'une police d'État; en revanche, il n'y a pas de Sheriff en Alaska, car la Constitution de l'État ne le permet pas.
Le plus important Police Department est celui d'Anchorage, avec 362 policiers; quant à la police d'État, l'Alaska State Troopers, en plus de ses 630 policiers et agents, elle dispose de 4 hélicoptères légers R-44 et de 40 avions légers, dont des avions de brousse et des hydravions, pour couvrir les immenses distances de l'État.
En plus de ces forces de police, les universités et les aéroports ont également du personnel de police pour veiller à la sécurité de ces sites.
Effectifs des forces de l'ordre
La sécurité publique est également confiée aux pompiers de l'Alaska, qui sont amenés à intervenir sur des incendies industriels, des fuites de produits dangereux, des accidents de la circulation, des accidents domestiques, ou encore des incendies de forêts.
Effectifs des services de secours
En dehors de la sécurité publique, l'Alaska est l'objet d'une présence militaire importante, afin de sécuriser l'extrême Nord des États-Unis, en particulier face à la Russie, située de l'autre côté du détroit de Béring.
Les bases aériennes actives sont celles d'Elmendorf et Eielson, et les bases terrestres actives sont celles de Fort Wainwright et Fort Richardson.
US Army
Effectifs actifs
Air National Guard
Air Force Reserve
Army National Guard
Army Reserve
Effectifs de réserve et Garde Nationale