8 Juin 2017
Les missions de combat menées par l’aviation embarquée des porte-avions de l'US Navy nécessitent des appareils capables de guider, coordonner et commander les escadrilles de combat, en relayant les ordres du navire principal. C’est pour répondre à ce besoin que le Grumman (devenu Northrop Grumman) E-2 C Hawkeye est présent à hauteur de 4 appareils par groupe aéronaval, dans lequel il s’intègrent et mène diverses missions : commandement, veille aérienne, contrôle, guerre électronique ou renseignement.
L’actuel avion est issu de la modernisation d’un appareil identique, auquel ont été ajoutés des systèmes très sophistiqués, et a effectué son premier vol le 20 janvier 1971 ; les essais en vol étant satisfaisants, la Navy lança la production en série de l’appareil à partir de 1972, qu’elle déploya rapidement à bord de ses porte-avions, en vue de succéder à l’ E-2 B.
D’abord utilisés au large du Vietnam, puis près de la Libye (1986), dans le golfe du Mexique (années 80 à nos jours), près de l’Irak (1991, 1998, 2003), et au-dessus de l’Afghanistan (2001-2002), les E-2 de la Navy ont su démontrer leur rôle déterminant dans l’évolution des combats.
Des programmes de modernisation des E-2C ont eu lieu entre 1988 et 1991, au niveau de la motorisation et du radar, puis en 1992, avec des changements similaires, pour un déploiement de 75 E-2 C modernisés à l’horizon 1997.
En 2007, un programme de remplacement des processeurs par des systèmes plus rapides, ainsi que l’installation d’une liaison satellite, d’un GPS et de senseurs météorologiques plus efficaces, a été entamé, et une nouvelle version, le modèle E-2 D, est apparue cette même année. Celle-ci se distingue par un nouveau radar à antenne active plus puissant, une électronique de bord ultramoderne, un système d’assistance en vol, un système de liaison intégré à capacité satellitaire, et une capacité éventuelle de ravitaillement en vol ; pour l’instant, un total de 75 E-2 D devrait prochainement rejoindre les rangs de l’aéronavale (51 commandés).
Caractéristiques
Bimoteur de moyen tonnage, l’E-2C mesure 17.6 mètres de long, 5.58 mètres de haut et a une envergure de 24.56 mètres (ses ailes sont repliables, pour mieux être manœuvré sur pont d’envol).
Sa motorisation comprend 2 turbomoteurs Allison Rolls Royce T56-A, de 5100 Cv chacun, permettant aux 26 tonnes de charge maximale de l’avion d’avancer à 474 Km/h de vitesse de croisière, voire à 648 Km/h de vitesse maximale.
L’élément d’identification de l’E-2 C est son rotodôme dorsal, qui abrite le radar de veille aérienne APS-145, qui permet le contrôle simultané de 40 cibles jusqu'à 460 kilomètres, allant de l’avion de combat au missile de croisière, en passant par l’hélicoptère ou des navires. Lorsqu’il est engagé, l’E-2 C opère de 5 à 6 heures à un maximum de 320 kilomètres du porte- avions : dès qu’un objectif est repéré, l’opérateur de bord l’identifie et en détermine la provenance, la nature et la trajectoire, puis indique à la chasse amie le meilleur itinéraire pour l’intercepter ou l’attaquer, sans activer les radars des chasseurs et éviter de les trahir.
Les capacités de collecte d’informations de l’E-2 C sont renforcées par une liaion satellite, permettant le partage de l’information avec les forces amies présentes sur le théâtre des opérations.L’équipage comprend le pilote et le copilote, l’officier du centre d’information de combat, l’officier de contrôle aérien et l’opérateur radar, ces derniers se trouvant dans la cabine principale, soit 5 personnes.
L'-2 D conserve la même architecture générale, mais se différencie par l'emport d'un radar AN/APY-9 à antenne active, à portée accrue (556 kilomètres), par de nouveaux sièges plus confortables pour l'équipage, par des hélices à 6 pales au lieu de 4, un cockpit digital (3 écrans de 43 cm), un système de liaison de données, de nouveaux ordinateurs et moyens de communication.