1 Juin 2017
(F/A-18 E après catapultage de l'USS John C. Stennis, photo de MCS Seaman Apprentice Ignacio D. Perez, US Navy, 27/05/2013, www.flickr.com)
(Patrouille de Super Hornet au-dessus de l'Afghanistan, photo de Staff Sgt Andy M. Kin, USAF, 25/11/2010, www.flickr.com)
Fort de son succès auprès de l’US Navy, le F/A-18 Hornet s’est rapidement vu modifié par Boeing, au début des années quatre-vingts, en vue de produire une version agrandie et remotorisée, dont l’étude remonte à 1988.
Entre temps, des problèmes de développement et de technologies ont provoqué l’annulation du programme A-12 Avenger, un nouvel appareil furtif, qui était destiné à remplacer les anciens Grumman A-6 Intruder et les Vought A-7 Corsair II, devenus obsolètes ; l’arrêt de ce projet est également dû à l’effondrement de l’Union Soviétique et à la forte réduction des budgets de Défense des États-Unis.
Proposé par Boeing en tant qu’alternative à l’A-12, le nouveau F/A-18 Super Hornet a été commandé par l’US Navy en 1992, époque à partir de laquelle elle envisageait le retrait du Grumman F-14 Tomcat, et désirait posséder une flotte homogène.
Bien qu’il s’agisse d’une nouvelle version, la Navy conserva la désignation F/A-18, afin de faciliter l’acceptation du programme par le Congrès, en le rassurant sur le risque de dérives budgétaires. Le premier vol du F/A-18 E Super Hornet est intervenu le 29 novembre 1995, avec un vaste programme d’essais en vol débutant en 1996, puis les premiers appontages démarrant en 1997, lesquels permirent d’activer une lente production en mars de la même année, puis de monter en cadence à partir de septembre.
La phase des essais en vol, des ravitaillements et des essais en mer a couvert 3100 vols d’essais et 4600 heures de vol, jusqu’en 1999, année à partir de laquelle le F/A-18 E/F fut déclaré opérationnel et sa production en série démarra.
Le premier engagement au combat du F/A-18 E/F eu lieu le 6 novembre 2002, au cours d’un bombardement sur des sites de missiles antiaériens à Al Qut, en Irak, avec des bombes guidées de 910 Kg ; l’année 2003 marqua une plus forte implication de l’avion, lors de l’opération Iraqi Freedom, durant laquelle il effectua des missions d’appui aérien, d’escorte, de destruction des sites de défense antiaérienne et des bombardements.
Satisfaite des bonnes performances de sa plateforme, l'US Navy en commanda davantage et Boeing en avait livré 367 à octobre 2008 et il représente désormais la majorité des escadrilles de combat et d'entraînement avancé de l'US Navy, avec un total de 368 chasseurs et 139 appareils d'entraînement. Pour connaître la répartition des escadrilles, visitez ma page consacrée à l'aéronavale.
Compte tenu de la fiabilité de l’appareil, la Navy en commanda une version spécialisée dans la guerre électronique, nommée EA-18 G Growler, afin de remplacer les EA-6 B Prowler, et qui est entrée en service en 2009; cette version a été utilisée au-dessus de la Libye, lors des bombardements de l’Otan en 2011. Le "Super Hornet" a trouvé preneur à l'export auprès de l'Australie et du Koweït.
Caractéristiques
Bien que le F/A-18 Super Hornet conserve l’allure générale de son prédécesseur, il affiche des dimensions plus importantes : 18.31 mètres de long, 4.88 mètres de haut et une envergure de 13.62 mètres (contre respectivement 17.1, 4.66 et 12.3 mètres pour le F/A-18 C/D).
L’augmentation des dimensions a permis d’accroître la charge offensive de 20%, la surface alaire de 25%, la capacité d’emport en carburant de 33%, et le rayon d’action de 41%. Le renforcement de la structure de l’avion lui permet d’être 10 fois plus résistant que le modèle de base, lui permettant, s’il est touché, d’avoir 80% de chances de retour, et de voler sur un seul moteur, avec une cellule détruite à 40%.
A vide, le F/A-18 E/F pèse 14.55 tonnes, pour une masse maximale au décollage de 29.93 tonnes, avec une charge militaire de 8.05 tonnes ; la propulsion de l’avion s’appuie sur 2 turboréacteurs General Electric F414, dont la poussée lui permet d’atteindre Mach 1.8, avec un plafond opérationnel de 15.000 mètres, une distance franchissable de 2346 à 3330 kilomètres (en convoyage), et un rayon d’action au combat de 722 kilomètres ; les entrées d’air du F/A-18 E/F sont de forme carrée, à l’image du F-15.
L’électronique dispose d’un radar multimodes APG-73 ou APG-79, à antennes actives, un brouilleur Northrop Grumman AN/ALE-165, des leurres antimissiles Raytheon AN/ALE-50, un détecteur d’alerte radar Northrop Grumman AN/ALR-67, un système de liaison de données type Liaison 16 (compatible Otan), un désignateur d’objectif AN/ASQ-228, un pod de reconnaissance digital à haute résolution, utilisable jour et nuit (installé sous l’aile, selon la mission), des contres mesures électroniques et un système FLIR.
L’armement est installé sur 11 points d’emport, dont 6 sous les ailes, 3 sous le fuselage et 2 en bout d’aile, représentant une capacité totale de 8.05 tonnes de charges, en plus du canon fixe rotatif M-61 Vuclan de 20 mm (578 obus). La panoplie d’armes du F/A-18 E/F est impressionnante : missiles antiaériens à courte ou moyenne distance AIM-9 et AIM-120, missiles antiradars AGM-88, missiles antichars AGM-65, bombes classiques Mk-81 à 84, missiles antinavires AGM-84, bombes guidées JDAM, GBU-10 à 16, bombes à sous-munitions CBU-87, bombes en grappes, et roquettes.
(F/A-18 F prêt au catapultage sur l'USS Nimitz, photo MCS 3rd class Nathan R. McDonald, US Navy, 17/06/2013, www.flickr.com)