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Les États-Unis d'Amérique

Venez découvrir l'Histoire des États-Unis d'Amérique: géographie, villes, économie, culture, gastronomie...

Classe Zumwalt

(USS Zumwalt en essais en mer, photo General Dynamics/Bath Iron Works, 07/12/2015, www.flickr.com)

(USS Zumwalt en essais en mer, photo General Dynamics/Bath Iron Works, 07/12/2015, www.flickr.com)

Nouvelle catégorie de destroyers, amenée à entrer en service dans l'US Navy à partir de 2016, pour un plein emploi opérationnel à l’horizon 2017, la classe Zumwalt  révolutionne le combat naval moderne, en offrant un volume de feu très important, associé à une furtivité accrue et à une polyvalence et une automatisation encore jamais atteintes.

Spécialisés dans l’attaque littorale, à l’aide de leurs puissants canons de 155 mm, ils pourront aussi mener des missions d’appui-feu naval, de combat de surface, d’aide aux opérations spéciales, d’escorte de groupes amphibies ou aéronavals, ou encore d’attaque dans la profondeur , ces navires intègrent les meilleures technologies de furtivité, de propulsion, d’électronique et d’armement, dont certains sont en cours (ou fin) de développement.

A l’origine du projet, en 1997 (autorisé depuis 1994), la Navy souhaitait acquérir 32 de ces navires, mais la forte augmentation des coûts de recherche et d’intégration des nouvelles technologies, associée à des problèmes techniques, ont fait reculer ces ambitions à 24, puis à 7 bâtiments. Le « meccano » industriel que représente ce type de programme explique ses difficultés et retards : Raytheon est en charge du système offensif, Northrop et General Dynamics partagent la réalisation de la coque, des parties mécaniques et électriques, Bae Systems fournit l’artillerie, Lockheed Martin une partie de l’électronique, ce qui complique l’intégration des différents systèmes, souvent confidentiels.

Le 23 novembre 2005, le service d’acquisition de la Défense accepta la construction simultanée de 2 premiers navires, aux chantiers navals de Northrop Ingalls, à Pascagoula (Mississippi), et à General Dynamics Bath Iron Works (Bath, Maine) ; cependant, le financement de ces unités devait être validé par le Congrès. En décembre 2005, la poursuite du programme fut acceptée, et la chambre des représentants du Congrès alloua à la Navy assez de fonds pour réaliser un premier navire expérimental, afin d’être un « démonstrateur technologique ». En 2007, le National Defense Authorization Act inclut le financement de ce navire dans le budget de cette même année, et autorisa l’éventuelle construction de deux autres.

Cependant, en juillet 2008, la Navy exprima au Congrès son besoin d’aligner plus de destroyers Arleigh Burke, et semblait alors se désintéresser du programme Zumwalt, arguant que la menace navale (comprenez les flottes chinoises et russes) nécessitait de rapidement posséder 8 «Arleigh Burke supplémentaires, pour assurer une réelle permanence océanique.

Ainsi, seuls 2 bâtiments de type Zumwalt devaient être construits, au prétexte qu’ils seraient vulnérables aux attaques de missiles antinavires : cette rapide réévaluation de la menace suscita l’incrédulité chez certains membres du Congrès, après que la Navy eut consacré 13 années de recherche et de développement, et englouti 10 Milliards de Dollars dans ce programme. En octobre 2008, Bath Iron Works entame la construction de la tête de série, puis c’est au tour du deuxième de voir son assemblage démarrer, en septembre 2009, à Ingalls Shipbuilding (Pascagoula, Mississippi) ; selon le caldendrier initial, le premier doit être livré à la Navy en avril 2013, le second en mai 2014, puis mars 2015 doit marquer leur plein emploi opérationnel.

Le 26 janvier 2009, un mémo du chef des acquisitions de la Défense affirmait que le coût unitaire de ces navires était de $ 5 960 000 000, soit 82% de plus qu’initialement prévu, les plaçant en infraction de la loi américaine « Nunn-McCurdy », qui demande l’annulation de tout programme militaire dépassant 25% du budget de départ. Le 6 avril 2009, le secrétaire à la Défense Robert Gates annonça que le budget 2010 mettrait un terme au programme  Zumwalt, avec seulement 3 unités financées; parallèlement à cette annonce, le Pentagone attribua un contrat à General Dynamics, pour réaliser 3 unités, impliquant un prix fixe de $ 3 500 000 000  pour le premier, puis de $ 2 500 000 000 pour le deuxième, et encore moins pour le dernier.  

La construction de la tête de série, l'USS Zumwalt a été confiée en 2009 au chantier Bath Iron Works, dans le Maine, et a débuté la même année, et en novembre 2011, le navire était achevé à 60%; la cérémonie de baptême devait avoir lieu le 19 octobre 2013 mais a été repoussée en raison de l'arrêt des activités du gouvernement fédéral du 1er au 16 octobre 2013, en raison de problèmes budgétaires.

En janvier 2014, le navire est prêt à être remis à la marine pour des essais météorologiques sévères afin de vérifier le comportement du navire (à l'architecture innovante), des équipements et des systèmes propulsifs en cas de tempête. A partir du 7 décembre 2015, le navire a effectué des essais en mer avant sa livraison officielle à l'US Navy, qui l'a accepté le 20 mai 2016 et l'a officiellement mis en service le 15 octobre 2016 (après réparation d'un problème de voie d'eau au niveau du moteur auxiliaire en septembre).

L'USS Zumwalt est actuellement basé à San Diego, en Californie, où il effectue ses premières missions ; cependant en novembre 2016, alors qu'il était sur le canal de Panama, une panne de propulsion l'a de nouveau touché et contraint à être remorqué. Des réparations ont depuis été réalisées et il semble se comporter selon les prévisions.

Le second navire a été baptisé le 18 juin 2016 et devrait entrer en service dans la flotte du Pacifique en 2018, et le troisième est toujours en construction et devrait rejoindre la flotte en 2018.

Caractéristiques

Principalement axée sur l’automatisation et la furtivité, la classe Zumwalt affiche des dimensions supérieures à la classe Arleigh Burke : 180 mètres de longueur, 24.6 mètres de largeur et 8.4 mètres de tirant d’eau. Son déplacement est également plus important, avec 14.798 tonnes (contre 9200 pour les Burke les plus lourds) ; la propulsion électrique (78 MW) de ces bâtiments sera assurée par 2 turbines à gaz Rolls- Royce MT-30 de 48.960 Cv, et des moteurs auxiliaires diesel, actionnant 2 hélices, profilées pour réduire la cavitation.

Leur profil hydrodynamique a été étudié pour leur permettre d’atteindre une vitesse de 56 Km/h (30 nœuds), et l’infrastructure générale a été conçue pour fortement diminuer leur signature radar et acoustique : bien que 40% plus grands qu’un Arleigh Burke, leur écho radar correspond à celui d’un petit chalutier, et ils sont aussi discrets qu’un sous-marin Los Angeles.

Le domaine de l’armement va voir l’installation de 2 tourelles Advanced Gun System (AGS), dont l’étude remonte au début des années 80, et qui vont fortement accroître la portée de tir des batteries du bord : en effet, depuis le démantèlement des derniers croiseurs de bataille, en 1992, la Navy ne possédait plus de navires susceptibles de frapper des cibles à grande distance à l’aide de canons. Les deux pièces de 155 mm AGS pourront tirer le « Long Range Land Attack Projectile » (LRLAP), à guidage GPS et inertiel, et capable d’atteindre une cible jusqu’à 154 kilomètres, avec un écart circulaire probable de 50 mètres au maximum.

Le canon rotatif est alimenté par un stock de 750 projectiles, à chargement et refroidissement automatiques, permettant une cadence de tir de 10 coups par minute et par arme, sans risque de surchauffe. La puissance combinée des 2 pièces de 155 mm AGS de bord est comparable à celle de 12 M-198 de 155 mm, et représente un redoutable volume de feu, pouvant déferler sur n’importe quelle cible avec une redoutable efficacité.

En dehors de ces deux éléments essentiels, l’armement dispose aussi de 2 canons antiaériens Mk- 46 de 30 mm,  un système de lancement vertical de missiles (VLS) de 80 cellules, capable de lancer des armes antinavires, des missiles de croisière, des missiles antiaériens, des armes anti- sous-marines (80 munitions au total), 3 drones légers MQ-8 et une piste pour 2 hélicoptères SH-60 et des drones.

La lutte contre l’incendie est prioritaire à bord, et bénéficie de nombreux capteurs et systèmes de surveillance, disséminés partout sur le navire, offrant les délais d’interventions les plus rapides, et réduisant le nombre d’équipes de surveillance.

L’électronique comprend 1 puissant radar AN/SPY-3 à antenne active (320 kilomètres de portée), combiné à un système automatisé de défense antiaérienne et d’autodéfense, de navigation, de recherche à la surface, de navigation , de contrôle de tir et de contrôle aérien, dont la mise au point a été laborieuse, mais va permettre de réduire le nombre de personnels nécessaires (140 à 175 membres d’équipage), de même que l’intervention humaine.

Des sonars AN/SQS-60 (1) et AN/SQS-61 (1) sont montés dans la coque, renforcés par 1 sonar remorqué AN/SQR-20, offrant de meilleures performances dans le secteur littoral, par rapport à la haute mer.  Des brouilleurs électroniques actifs et passifs et des leurres complètent ces équipements.

L'étrave perce vague et l'architecture générale ont été conçus pour réduire au maximum la signature radar, électromagnétique et thermique, avec des matériaux composites et des revêtements pour absorber les ondes adverses. Les canons sont carénés et cachés dans la tourelle furtive lorsqu'ils ne sont pas utilisés.  Aucun mât ne dépasse du navire et l'écho radar renvoyé par ce grand navire n'excède pas celui d'un bateau de pêche de 12 à 15 mètres (!).

(Arrivée du Zumwalt à San Diego, photo Petty Officer 3rd class Emiline L. M Senn, 08/12/2016, www.flickr.com)

(Arrivée du Zumwalt à San Diego, photo Petty Officer 3rd class Emiline L. M Senn, 08/12/2016, www.flickr.com)

(Image d'artiste du canon AGS de 155 mm, photo BAESystems, 01/04/2011, www.flickr.com)

(Image d'artiste du canon AGS de 155 mm, photo BAESystems, 01/04/2011, www.flickr.com)

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