28 Février 2017
(Manoeuvre de l'USS Gerald R. Ford sur la James River, 11/06/2016, photo de MCS 3rd class Catherine Mae O. Campbell, US Navy, wikipédia)
Nouvelle génération, destinée à succéder à l’ Enterprise et aux plus anciens Nimitz, la classe Ford, dont la tête de série est actuellement en essais (il devait entrer en service en 2015), va intégrer les dernières technologies militaires, faisant d’elle la classe de porte-avions la plus moderne au monde.
Contacté en juillet 2003 par le Department of Defense, Northrop Grumman et ses chantiers de Newport News (Virginie), a signé un contrat avec l’US Navy en 2004, portant sur la réalisation et la construction du nouveau porte-avions ; la première tôle fut coupée en août 2005, et la quille lancée en novembre 2009. La construction du deuxième bâtiment, l’USS « John F. Kennedy », devrait débuter courant 2012, pour une mise en service prévue en 2019.
Des retards de construction et de développement technologique ont décalé le lancement du premier navire, l'USS Gerald R. Ford, qui va entrer en service en avril 2017.
La silhouette générale va connaître des modifications, passant par le recul de l’îlot, en lieu et place de l’ascenseur arrière droit du pont d’envol, ainsi qu’un élargissement du pont d’envol et un nouveau groupe de propulsion nucléaire, nécessitant moins de personnels. Optimisés pour la mise en œuvre de la nouvelle génération de chasseurs polyvalents type F35 JSF, les bâtiments de cette classe auront également à bord des systèmes anti-torpilles.
Par ailleurs, la mise en fonction des appareils sera assurée par de nouvelles catapultes électromagnétiques, plus puissantes et plus discrètes, pouvant lancer des avions plus lourds et à plus grande cadence ; en outre, dans un souci d’intégration aux nouvelles technologies, ils pourront également lancer et contrôler des drones navals, qui viendront compléter le parc aérien embarqué. Au total, l’US Navy souhaite acquérir 10 unités de cette classe, avec un objectif de mise en service complet d’ici 2058 ; cette flotte va conférer à l’Amérique un potentiel de combat sans égal sur toute la planète.
Caractéristiques
Fortement automatisé, le type Ford nécessitera entre 500 et 900 personnels de moins qu’un type Nimitz ; cette électronique avancée devra permettre de réduire de 30% les besoins d’entretien et de maintenance, autorisant l’équipage à se concentrer davantage sur d’autres taches.
L’utilisation de catapultes électro-magnétiques va aussi réduire l’usure des cellules des avions lancés, grâce à une meilleure « souplesse » du système ; en outre, ces catapultes nécessitent moins d’énergie que les systèmes à vapeur, prennent moins de place, pèsent moins lourd, et peuvent aussi bien lancer des chasseurs lourds et des drones. Ce nouveau mode de catapultage augmentera le nombre de sorties quotidiennes, qui passeront de 140 à 160.
La forme de l’îlot de commandement a été revue, pour mieux l’intégrer et en accroître la furtivité et il a été placé plus en arrière que sur les autres porte-avions; l’intérieur du bâtiment a été pensé pour être modulable, selon les besoins opérationnels.
Un nouveau système de brins d'arrêt a été mis au point, en particulier pour permettre l'appontage de drones de combat, et en préserver la cellule. Le blindage des bâtiments, en plus de l'acier et des autres métaux, comprend un système novateur : un blindage électromagnétique qui nécessite un espace creux entre la coque externe et la coque interne, dans lequel circule une puissance charge électromagnétique, destinée à neutraliser tout projectile pénétrant la première coque.
L'électronique de ces porte-avions comprend entre autres 1 radar intégré à antenne active de recherche et de poursuite AN/SPY-3 (320 kilomètres de portée), 1 système de surveillance radar EASR (en développement et essais), des supercalculateurs et de nouvelles consoles de contrôle.
L’armement défensif du porte-avions sera assuré par 2 batteries de missiles Sea Sparrow évolués (ESSM), 2 systèmes de défense antiaérienne rapproché RAM et 3 Phalanx (canons à 6 tubes de 20 mm guidés par radar). Un nouveau type de réacteur nucléaire, beaucoup plus puissant (25% supérieur), a été mis au point, afin d’alimenter en énergie la totalité du navire, de ses capteurs à ses catapultes et de ses possibles armes laser dans le futur.
L’USS Ford mesure 337 mètres de long, pour 78 mètres de large et déplace 100,000 tonnes, embarque à son bord un équipage de 4660 membres et comprend 25 ponts ; ce navire doit entrer en service actif en 2017.
L'aviation embarquée comprendra 20 à 24 chasseurs furtifs F-35 C, 20 à 24 chasseurs F/A-18 E/F, 5 avions de guerre électronique EA-18 G, 4 avions de veille aérienne E-2 D, 2 avions de liaison C-2 A (bientôt remplacés par des V-22) et 8 hélicoptères polyvalents MH-60 S.